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VAILLANT AUGUSTE (1861-1894)

Né dans les Ardennes, Vaillant connaît une enfance misérable. À l'âge de douze ans, il vit seul à Paris où il est condamné pour mendicité et vol. Successivement apprenti pâtissier, frappeur, cordonnier, laboureur, il est attiré par les doctrines socialistes et milite aux Indépendants de Montmartre. En 1890, il émigre en Argentine, mais il y échoue et rentre en France. La misère dans laquelle il se trouve avec sa famille le pousse alors à préparer l'attentat contre la Chambre des députés. Le 9 décembre 1893, il jette en pleine Assemblée une bombe qui blesse un grand nombre de personnes et lui-même. Son procès est expédié en une seule audience : il est condamné à mort. C'est la première fois depuis le début du siècle qu'on condamne à la peine capitale un homme qui n'a pas tué. Bien qu'une pétition demandant l'indulgence ait recueilli à la Chambre soixante signatures, Vaillant est exécuté le 5 février 1894. Avant de mourir, il s'écrie : « Mort à la société bourgeoise et vive l'anarchie ! » Contrairement aux actes de Ravachol, qui furent très controversés, le geste de Vaillant ne recueillit que des approbations dans les milieux anarchistes. Il est vrai que la Chambre des députés venait d'être éclaboussée par le scandale de Panamá. Les socialistes, quant à eux, condamnèrent vigoureusement l'« acte d'un fou ».

La question d'une provocation reste posée : c'est, en effet, à la suite de l'attentat qu'est votée la série de lois dites « scélérates », destinées à réprimer toute propagande révolutionnaire, anarchiste ou non.

— Paul CLAUDEL

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Paul CLAUDEL. VAILLANT AUGUSTE (1861-1894) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )