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PALACIO VALDÉS ARMANDO (1853-1938)

Romancier espagnol, Palacio Valdés naquit à Entralgo (Asturies). Après des études de droit, il se consacre à la littérature. Le succès de ses romans et son immense prestige allaient faire de lui un patriarche respecté des lettres espagnoles. En 1905, il succéda à J. M. de Pereda à l'Académie de la langue et mourut à Madrid en pleine guerre civile.

Armando Palacio Valdés est difficile à situer parmi les grands romanciers de son temps (Galdós, E. Pardo Bazán, Clarín, P. Luis Coloma, Blasco Ibáñez...). Du romantisme suranné de ses débuts au réalisme subjectif et à l'idéalisme religieux de la fin, en passant par le naturalisme, un grand éclectisme le caractérise. El Señorito Octavio (1881) est son premier roman. Marta y María (1883) inscrit le conflit du faux mysticisme et de l'action efficace dans le cadre des Asturies que le romancier excelle à décrire. Paysages, coutumes, mentalités des Asturies se retrouvent dans plusieurs autres livres : El Idilio de un enfermo (1884) ; José (1885), sur la vie des marins asturiens ; El Cuarto poder (1888) qui dénonce le caciquismo ou pouvoir excessif des notables, l'un des maux les plus graves de l'Espagne de la Restauration. Riverita (1886), l'un des grands romans de Palacio Valdés, offre une description assez amère de la société madrilène ; l'autobiographie que contient ce livre se poursuit dans Maximina (1887), où l'auteur brosse un admirable portrait de sa première épouse. La Hermana San Sulpicio (1889) présente, dans un décor andalou aimablement stylisé, l'idylle tourmentée d'un médecin galicien et d'une jeune nonne sévillane qui finira par quitter le couvent pour convoler en justes noces. Cette œuvre très populaire, d'un style enjoué, est un petit chef-d'œuvre. L'Andalousie sera le cadre de plusieurs autres histoires : Los Majos de Cádiz (1896), La Alegría del capitán Ribot (1899), Los Cármenes de Granada (1927).

Ce romancier, que l'on présente souvent comme assez superficiel, s'en est pris sans égards à la haute aristocratie madrilène dans La Espuma (1891) ; il a traité de la religion dans La Fe (1892) ; avec La Aldea perdida (1903), il s'insurge contre la transformation de la bucolique province des Asturies en pays minier ; Tristán o el pesimismo (1906) fustige la vision négative de l'humanité qu'incarne le protagoniste ; l'analyse psychologique souvent aiguë de l'adultère ou des conflits de caractères s'exerce dans El Maestrante (1893), Los Papeles del doctor Angélico (1911), Años de juventud del doctor Angélico (1918), La Hija de Natalia (1924), Santa Rogelia (1926), Sinfonía pastoral (1930).

Palacio Valdés est aussi l'auteur de très nombreux contes ainsi que d'essais critiques sur le rôle de la femme (El Gobierno de las mujeres, 1931) ou sur ses propres convictions philosophiques ou esthétiques (Testamento literario, 1929). À l'instar de celle de Blasco Ibáñez, la renommée de Palacio Valdés fut immense en son temps. Traditionnel et conservateur par son idéologie, sa vision du monde est trop idéaliste et sentimentale ; mais il reste remarquable par l'élégance et l'alacrité de son style et par la vérité de ses tableaux régionalistes.

— Bernard SESÉ

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Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

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Pour citer cet article

Bernard SESÉ. PALACIO VALDÉS ARMANDO (1853-1938) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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