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SINGLIN ANTOINE (1607-1664)

Confesseur, puis supérieur des religieuses de Port-Royal. Fils et frère de marchands de vin, Antoine Singlin a d'abord été destiné au négoce. Sa vocation à l'état ecclésiastique est tardive, mais irrésistible. Il se tourne vers saint Vincent de Paul, qui le mène à la prêtrise ; puis fait en 1634 la connaissance de Saint-Cyran, auquel il s'attache exclusivement. L'abbé discerne en ce jeune homme, qui n'est pas un grand esprit, une âme droite, un jugement religieux sûr et une extrême docilité : il voit en lui son plus fidèle disciple et le place à Port-Royal comme confesseur des religieuses. Pénétré de la grandeur du sacerdoce, Singlin est en même temps convaincu de sa propre indignité : il n'acceptera jamais sans répugnance les lourdes responsabilités spirituelles qui pèseront sur lui, surtout après l'emprisonnement (1638) et la mort (1643) de son maître. Plus encore que ses tâches à Port-Royal, dont il sera supérieur en 1656, il redoute la direction des personnes de haut rang (Mme de Guéméné, Mme de Sablé) ou de grand esprit (Arnauld, Pascal), qui pourtant réclament ses conseils. Ses sermons à Port-Royal de Paris, préparés en collaboration avec Arnauld et Sacy, sont fort appréciés, malgré l'absence d'art et la rudesse de la diction. Ils seront publiés sous le titre d'Instructions chrétiennes (5 vol., 1671 ; 12 vol., 1736). Étranger aux polémiques jansénistes, partisan de la paix et du silence comme son directeur Barcos, il est cependant condamné à l'exil et doit se cacher à partir de 1661. Il meurt à la veille de la grande persécution de 1664.

— André-Hubert MESNARD

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André-Hubert MESNARD. SINGLIN ANTOINE (1607-1664) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )