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6-13 mars 1983

France. Recul de la gauche aux élections municipales

Le 6, plus de 36 millions d'électeurs sont appelés à élire 496 817 conseillers municipaux. Le scrutin majoritaire à deux tours est maintenu pour les communes de moins de 3 500 habitants. Pour les villes de plus de 3 500 habitants, un scrutin « mi-proportionnel – mi-majoritaire » à deux tours, où panachage et vote préférentiel sont interdits, a été institué. La loi du 31 décembre 1982 a créé un statut spécial pour Paris, Lyon et Marseille. Dans ces villes, des conseils d'arrondissement siègeront à côté du conseil municipal. Au terme d'une campagne très politisée, le premier tour fait apparaître un net recul de la gauche qui, avec 39,74 p. 100 des suffrages, perd 6,24 points par rapport au premier tour des municipales de 1977. L'opposition recueille 50,89 p. 100 des voix, les écologistes 0,58 p. 100 et les candidats inclassables, pour lesquels le ministère de l'Intérieur a créé une catégorie « gauche centriste », 8,77 p. 100. Le taux d'abstention n'est que de 21,63 p. 100. La gauche perd seize villes de plus de 30 000 habitants, huit échappant au P.C. et huit au P.S.

Le 13, le deuxième tour est marqué par un redressement de la gauche qui parvient à faire le plein de ses voix. Le taux d'abstention (20,29 p. 100) reste faible. La majorité perd néanmoins quinze autres villes de plus de 30 000 habitants, huit qui étaient détenues par le P.C. et sept par le P.S. Sur les trente et une villes gagnées par la droite, dix-huit l'ont été par le R.P.R. et huit par l'U.D.F. Sept villes de plus de 100 000 habitants passent à l'opposition : au premier tour, Reims (P.C.), Brest, Grenoble, Nantes et Roubaix (P.S.) ; au second tour, Nîmes et Saint-Étienne (P.C.). Jacques Chirac à Paris et Francisque Collomb (U.D.F.) à Lyon remportent la totalité des secteurs. Par contre, à Marseille, où la position de Gaston Defferre semblait très précaire, le maire sortant parvient à se maintenir. Le sursaut de la gauche au second tour a permis au P.S. de conserver certaines villes menacées, quelquefois grâce à l'apport des voix écologistes, comme à Cherbourg, Belfort et Charleville-Mézières, souvent avec des marges très étroites, comme à Dreux ou Besançon. Les socialistes conduits par Édith Cresson ont même remporté une victoire spectaculaire à Châtellerault. En Île-de-France, le P.C.F., qui continue de s'affaiblir, perd trente et une communes de plus de 3 500 habitants, le P.S. en perd vingt-quatre et en remporte une (Dourdan).

— Universalis

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