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22-31 août 2014

France. Constitution d'un deuxième gouvernement Valls

Le 22, dans un entretien au Monde, le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg, s'insurgeant contre « les axiomes idéologiques de la droite allemande », déclare que, dans la zone euro, « il faut donner la priorité à la sortie de crise et faire passer au second plan la réduction dogmatique des déficits, qui nous conduit à l'austérité et à la montée continue du chômage ». Il affirme qu'il demeure à son « poste de combat pour faire évoluer des politiques qui méritent d'être changées », que « les choix politiques ne sont pas figés » et qu'il convient d'« apporter des solutions alternatives ».

Le 24, le ministre de l'Éducation Benoît Hamon déclare, dans un entretien au Parisien, que « la relance de la demande est la condition de la réussite de la politique de l'offre qui a été faite depuis deux ans » et que « l'Allemagne sert ses intérêts personnels et pas ceux de l'Europe ».

Le 24 également, Arnaud Montebourg invite Benoît Hamon à la traditionnelle Fête de la rose de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), en compagnie d'autres élus socialistes « frondeurs » – opposés à la politique économique du gouvernement.

Le 25, Manuel Valls présente la démission de son gouvernement au président François Hollande, qui le charge de « constituer une équipe en cohérence avec les orientations [que le chef de l'État] a lui-même définies ». Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et la ministre de la Culture Aurélie Filippetti indiquent leur refus de participer au prochain gouvernement.

Le 26, Manuel Valls annonce la composition de son gouvernement. Emmanuel Macron, ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée, est nommé ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique. Najat Vallaud-Belkacem et Fleur Pellerin sont promues, respectivement, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et ministre de la Culture et de la Communication. Le président socialiste du conseil général du Nord Patrick Kanner est nommé ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Quatre nouveaux secrétaires d'État sont également nommés. L'aile gauche socialiste dénonce le glissement « social-libéral » du gouvernement.

Le 27, invité d'honneur à l'université d'été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines), Manuel Valls fustige les « postures » et les « vieux refrains » et proclame: « J'aime l'entreprise. »

Le 29, le gouvernement annonce son intention de recourir aux ordonnances pour faire adopter certaines dispositions du projet de loi sur la croissance, notamment celles qui concernent le travail dominical et les professions réglementées. Le plan de relance du logement, annoncé le même jour, n'inclut pas la mesure d'encadrement des loyers qui figurait dans la loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové adoptée en février.

Le 31, lors de son discours devant l'université d'été du Parti socialiste à La Rochelle (Charente-Maritime), Manuel Valls, sifflé par les « frondeurs », dément tout « virage » dans la ligne du gouvernement.

— Universalis

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