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MÓRICZ ZSIGMOND (1879-1942)

Un réalisme social

Pour Móricz, la littérature est le miroir de la conscience d'une nation ; ainsi, ses œuvres reflètent la situation de son pays, mais ne contiennent pas de jugements explicites. Sa conception réclame une forme réaliste et impersonnelle, capable d'émouvoir par la simple exposition des faits.

Le naturalisme était un des moyens d'y parvenir. Mais de la méthode naturaliste du xixe siècle il n'a gardé que le refus de l'idéalisation, la cruauté des thèmes, le choix du vrai au détriment de l'agréable. La théorie de l'hérédité n'est pas utilisée, c'est la provenance sociale qui décide du sort des personnages. Dans la plupart de ses œuvres, l'« individu moyen » cède la place à l'« individu problématique ». Les héros de Móricz se trouvent au carrefour de plusieurs idéologies tout en se débattant, comme l'auteur, entre deux types de femme : la bienheureuse, femme maternelle, et la belle, femme fatale. Incapables de se décider, ils s'acheminent vers une fin tragique : mort ou dépravation.

L'analyse psychologique qui préside au déroulement de l'action ne se manifeste qu'à travers les paroles ou les actes des personnages. Grâce à cette autonomie, la composition gagne à la fois en naturel et en intensité dramatique. L'expression bénéficie d'un langage vigoureux, concret, nourri des sèves vivifiantes du terroir.

Lui-même s'intègre à la tradition réaliste de la prose hongroise et trouve de nombreux successeurs, surtout parmi les écrivains préoccupés du sort de la paysannerie hongroise. Mais la critique littéraire hésite souvent à qualifier Móricz : certains l'enferment dans le naturalisme, et d'autres voient en lui un précurseur du « réalisme socialiste ».

— Antonia FONYI

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Pour citer cet article

Antonia FONYI. MÓRICZ ZSIGMOND (1879-1942) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HONGRIE

    • Écrit par Jean BÉRENGER, Lorant CZIGANY, Universalis, Albert GYERGYAI, Pierre KENDE, Edith LHOMEL, Marie-Claude MAUREL, Fridrun RINNER
    • 32 134 mots
    • 19 médias
    ...confortables ; le théâtre, en effet, reste la tentation majeure, comme moyen de contact plus direct avec un public lent à s'émouvoir. Tel fut le cas de Zsigmond Móricz (1879-1942), le premier romancier hongrois du siècle, auteur d'une série de tableaux critiques, à la fois passionnés et poétiques, conteur...

Voir aussi