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SHANKARA

Illustre métaphysicien et grand réformateur religieux, rénovateur de l'hindouisme, Shankara (Śaṅkara) est celui des penseurs orthodoxes qui a laissé la marque la plus forte sur l'indianité. Il est né dans la première moitié du viiie siècle (on ne retient plus la datation traditionnelle 788-826) dans le village de Kaladi en pays malabar, en Inde du Sud. À partir d'une interprétation des Upaniṣad, de la Bhagavad-Gītā et des Brahma-sūtra, il élabora la doctrine du non-dualisme absolu ou kevalādvaita, principale des cinq grandes écoles du Vedānta qui allait devenir grâce à lui la référence doctrinale majeure de la pensée religieuse hindoue. La thèse centrale de l'advaita-vedānta est l'identité du Soi (ātman), que chacun découvre dans la profondeur de son être métaphysique, avec l'Absolu transpersonnel, universel et sacré (Brahman). Au cours d’une « tournée triomphale » (digvijaya) à travers toute l'Inde, Shankara livre de nombreuses joutes dialectiques avec les tenants des autres voies du salut (notamment avec les ritualistes de la Mīmāmṣā, tel Kūmarila Bhaṭṭa), ou des doctrines « hétérodoxes » (bouddhisme et jinisme), et combat les formes aberrantes et cruelles du shivaïsme et du shaktisme. Attaché à restaurer la pureté du brahmanisme et la prééminence des brahmanes, il créa dix ordres d'ascètes et fonda quatre grands monastères védantins.

— François CHENET

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François CHENET. SHANKARA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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