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BALINT MICHAEL (1896-1970)

Psychanalyste, connu surtout aujourd'hui par l'attention qu'il a portée aux problèmes de la relation entre les médecins et leurs malades, Michael Balint, né à Budapest, poursuivit des études médicales sous la pression de son père, lui-même médecin, et, parallèlement, des études de chimie. C'est en tant que chimiste à l'I.G. Farben qu'il travailla à Berlin, en même temps qu'il y accomplit sa formation psychanalytique. Il avait épousé en 1921 Alice Szekely-Kovacs, fille de Vilma Kovacs, psychanalyste élève de Sandor Ferenczi, personnalité importante de l'intelligentsia hongroise. À Berlin, entre 1921 et 1924, formés par Karl Abraham et Hans Sachs, Balint et sa femme côtoient toute une jeune génération d'analystes, en particulier Melanie Klein.

De retour à Budapest en 1924, Balint poursuit son analyse avec Ferenczi et est admis à la Société psychanalytique de cette ville en 1925. Il participe à l'organisation de l'institut de psychanalyse et d'une polyclinique de psychothérapie psychanalytique dont il devient le directeur en 1933, à la mort de Ferenczi. En 1938, le couple fuit la Hongrie et s'installe à Manchester en Grande-Bretagne, où Alice Balint meurt brutalement à leur arrivée.

Après la guerre, Balint s'établit à Londres, où de 1948 à 1961 il travaille à la Tavistock Clinic. C'est dans ce cadre qu'il s'intéresse aux problèmes que posent l'application de la psychanalyse à une institution de soins, la formation des professions intéressées et l'étude du groupe familial. Avec Enid Balint, sa nouvelle épouse, il entreprend une longue collaboration scientifique. Membre de la Société britannique de psychanalyse, il en devient le président quelques années avant sa mort.

Son œuvre scientifique est originale et dense. Influencé par Ferenczi et par Melanie Klein, il a spécialement étudié les états dits narcissiques. Il a mis l'accent sur un aspect essentiel de l'expérience d'individuation de l'enfant, caractérisé par un état de manque, le « défaut fondamental », que comble au mieux le sujet « normal ».

L'œuvre la mieux connue de Balint est celle qui concerne la formation psychologique des omnipraticiens abordée sous l'angle du rapport entre ceux-ci et leurs patients, notamment dans Le Médecin, son malade et la maladie (The Doctor, His Patient and Illness, 1957). Très tôt, il s'est intéressé à la médecine psychosomatique ; à Budapest, il chercha à appliquer la psychanalyse à la formation des médecins. À Londres, il contribua à la formation psychologique des travailleurs sociaux (méthode dite du casework) et appliqua les techniques de celle-ci à la formation des médecins généralistes (notamment avec la discussion de cas cliniques en groupe). Ainsi naquirent les « groupes Balint », qui, s'efforçant de rendre les praticiens attentifs à leur relation avec leurs patients, ont connu un important succès, en particulier en France.

— Daniel WIDLÖCHER

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Écrit par

  • : professeur de psychiatrie à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, chef de service de psychiatrie (adultes) au groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière

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Pour citer cet article

Daniel WIDLÖCHER. BALINT MICHAEL (1896-1970) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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