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LES GRANDES ESPÉRANCES, Charles Dickens Fiche de lecture

Charles Dickens - crédits : John & Charles Watkins/ Hulton Archive/ Getty Images

Charles Dickens

Les Grandes Espérances (Great Expectations) sont l'œuvre de la maturité d'un écrivain déjà extrêmement célèbre, Charles Dickens (1812-1870), véritable héraut de l'Angleterre victorienne. Le roman paraît d'abord par épisodes dans le journal All the Year Round, en 1860 et 1861, avant d'être publié en volume dès 1861.

L'itinéraire social et amoureux de Philip Pirrip

L'histoire est celle du petit Philip Pirrip, dit « Pip », orphelin élevé par sa sœur, véritable virago, et le mari de celle-ci, un homme très bon, le forgeron Joe Gargery, connu sous le diminutif de Beppe. Philip s'en va souvent pleurer seul, dans le cimetière. C'est là que se produit un événement qui conditionne son existence entière : il aide le forçat évadé Abel Magwitch à se débarrasser de ses chaînes. Le mélodrame se poursuit tandis que Philip fréquente un milieu social supérieur à celui de ses origines, se rendant dans la demeure de miss Havisham, qui vit en compagnie de la jeune et belle Estella. Jadis trahie par un époux qui l'a abandonnée la nuit de ses noces, miss Havisham déforme l'esprit de l'adolescente, en lui montrant l'impact de ses charmes sur les hommes, les avantages qu'elle peut en tirer pour les réduire à sa merci, puis les torturer à sa guise. Philip, qui peut poursuivre son éducation grâce à de mystérieuses subventions, se sait promis à la vie dorée d'un individu fortuné. Installé à Londres, il oublie et méprise son milieu d'origine, et aspire à devenir gentilhomme. Son bienfaiteur se fait connaître. Ce n'est autre que l'ancien forçat évadé. Philip est désormais pourvu au mieux de ces fameuses « grandes espérances » qui donnent leur titre au roman. C'est alors que le destin bascule : Estella, qu'il désire épouser, devient la femme de son ennemi et connaît une vie de couple malheureuse. Redevenu Pip, ayant renoncé à ses ambitions, Philip choisit de vivre l'existence modeste et saine du forgeron qui lui a tenu lieu de père. Débarrassée de son hautain mépris pour les hommes, Estella le rejoint : « La fraîcheur de sa beauté s'était en effet évanouie, mais son indescriptible majesté et son charme indescriptible demeuraient. Je connaissais déjà ces attraits ; ce que je n'avais jamais su, c'était le regard attristé, adouci, de ses yeux jadis si fiers ; ce que je n'avais jamais senti, c'était la pression amicale de sa main jadis insensible. » Le roman s'achève sur cette fin heureuse.

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Écrit par

  • : agrégé d'histoire, docteur ès lettres, professeur au lycée Jean-Monnet, Franconville

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Média

Charles Dickens - crédits : John & Charles Watkins/ Hulton Archive/ Getty Images

Charles Dickens

Autres références

  • DICKENS CHARLES (1812-1870)

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    • 3 461 mots
    • 2 médias
    ...livre serve de mise en garde à l'Angleterre ; mais, là encore, on est frappé par la puissance des scènes et la grande ingéniosité de la construction. Avec Les Grandes Espérances(Great Expectations, 1860-1861), Dickens revient à la forme autobiographique, à l'analyse psychologique du développement d'un...