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GRESHAM sir THOMAS (1519-1579)

Commerçant et banquier, agent à Anvers d'Édouard VI, roi d'Angleterre, Gresham est le fondateur du Royal Exchange (Bourse de commerce) de Londres. Spécialiste des questions de change, il a donné son nom à la loi, dite de Gresham, qui s'énonce généralement sous cette forme : « La mauvaise monnaie chasse la bonne. » Plus exactement, cela veut dire que, lorsque deux monnaies liées par un rapport fixe d'échange circulent concurremment dans un même pays, si l'une s'apprécie par rapport à l'autre, la plus appréciée tend à disparaître de la circulation ; la raison en est que la monnaie qui a le pouvoir libératoire le plus élevé tend à être réservée au paiement des dettes à l'étranger et à la thésaurisation intérieure. Au xixe siècle, à l'époque du bimétallisme (or-argent), cette loi a été souvent invoquée. Elle l'a été aussi dans les périodes de troubles monétaires pour expliquer la disparition de l'or devant le papier-monnaie inconvertible.

Bien que cette loi ait été attribuée à Gresham par MacLeod qui s'en servit pour dénoncer les dangers du bimétallisme, on s'accorde toutefois à reconnaître que cette notion lui est antérieure et qu'on la trouve déjà chez Aristophane, dans sa comédie Les Grenouilles, puis chez Copernic, Davanzati et Oresme, le précepteur de Charles V.

— Bernard DUCROS

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Bernard DUCROS. GRESHAM sir THOMAS (1519-1579) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BIMÉTALLISME

    • Écrit par P. SCHAEFER
    • 442 mots

    Système monétaire qui combine deux étalons, or et argent. La loi du 7 germinal an XI (28 mars 1803), qui instituait en France un système bimétalliste, fixa les trois conditions nécessaires à un tel système : un rapport légal fixe entre les deux métaux, l'or ayant une valeur 15,5 fois supérieure...

  • ÉLISABETH Ire (1533-1603) reine d'Angleterre (1558-1603)

    • Écrit par André BOURDE
    • 5 924 mots
    • 2 médias
    ...l'Angleterre, et surtout Londres – devenue à la suite de l'afflux des négociants d'Anvers l'entrepôt de l'Europe –, affirme sa suprématie commerciale. Thomas  Gresham, négociant et banquier qui conseille une réforme monétaire réussie, fonde à Londres en 1570 le Royal Exchange (la Bourse) qui devint bientôt le...
  • MONNAIE - Histoire de la monnaie

    • Écrit par Michel BRUGUIÈRE
    • 9 774 mots
    • 7 médias
    ...vendue par les particuliers à la Monnaie, en échange des pièces de « mauvaise monnaie », lesquelles sont reçues en plus grand nombre. C'est la loi dite de Gresham, que Thomas Gresham, financier anglais du xvie siècle, a en réalité empruntée à Nicolas Oresme, trésorier du roi de France Charles V.
  • MONNAIE - Théorie économique de la monnaie

    • Écrit par Patrick VILLIEU
    • 7 484 mots
    • 2 médias
    ...seulement le papier qui s'enfuit. Comme le papier a supplanté le métal, l'électronique évince le papier ; les bonnes monnaies chassent les mauvaises, au contraire de la grotesque « loi » attribuée à Thomas Gresham qui, aveuglé par le miroitement des espèces métalliques, énonçait au xvie siècle...

Voir aussi