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LA ROQUE GILLES ANDRÉ DE (1597-1686)

Destiné à l'état ecclésiastique, Gilles André de La Roque obtint une dispense de Rome pour se marier, mais il revint au célibat en payant une pension considérable à sa femme afin qu'elle acceptât de vivre loin de lui. Il entreprit alors l'histoire généalogique de la Normandie. Il racontait partout avec délectation les anecdotes qu'il glanait dans les archives des châteaux. Il mourut en 1686 en laissant une œuvre considérable.

En 1653, il publia une Lettre aux intéressés en l'histoire des maisons nobles de Normandie et un Éloge de la maison de Bellièvre. L'année suivante paraît l'Histoire générale des maisons nobles de la province de Normandie (Caen, 1654). En 1662, il consacra quatre volumes à l'Histoire généalogique de la maison d'Harcourt. Ses trois derniers ouvrages, qui ont connu des rééditions, ce qui témoigne en faveur de leur succès, sont célèbres à juste titre et apportent beaucoup d'éléments aux historiens pour la connaissance de la noblesse : il s'agit du Traité du blason (1673 et 1681), du Traité du ban et de l'arrière-ban, de son origine et de sa convocation (1676) et du Traité de la noblesse et de ses différentes espèces (1678, réédité en 1720 et 1734).

André de La Roque fait partie du grand mouvement qui, dans la seconde moitié du xviie siècle, cherche à enfermer la noblesse dans un cadre juridique précis. C'était d'ailleurs le vœu le plus cher de celle-ci, qui se plaignait de la prolifération de faux nobles. La Roque fut très conscient de l'évolution sociale de la noblesse et rappelle d'après Bacquet qu'au xvie siècle on pouvait s'anoblir sur sa terre. Un témoignage oral déclarant que le père et le grand-père avaient vécu noblement suffisait à prouver sa gentilhommerie. On sait qu'à partir de 1667 et de l'enquête de noblesse de Louis XIV cette façon de s'anoblir fut définitivement bannie. Pour entrer dans le second ordre, il était nécessaire d'acheter une charge ou de recevoir une lettre du roi.

— Jean-Marie CONSTANT

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Pour citer cet article

Jean-Marie CONSTANT. LA ROQUE GILLES ANDRÉ DE (1597-1686) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANCIEN RÉGIME

    • Écrit par Jean MEYER
    • 19 103 mots
    • 3 médias
    ...le fait avec empressement. Au xviiie siècle, elle sécrète sa propre idéologie. Le terrain avait été préparé par le Traité de la noblesse de La Roque. On aboutit alors à une définition quasi raciale de la noblesse, fondée sur les vertus de la « liqueur séminale ». Le tiers n'allait pas tarder...