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DGE-LUGS-PA ou SECTE DES BONNETS JAUNES

École bouddhiste dominante au Tibet depuis le xviie siècle, la tradition des dGe-lugs-pa (« modèle de vertu » en tibétain), surnommé secte des Bonnets jaunes, est la secte dont sont issus le dalaï-lama et le panchen-lama. L'appellation de Bonnets jaunes vient des coiffes jaunes portées par les dGe-lugs-pa pour se distinguer des Karma-pa, coiffés de bonnets rouges.

Le courant dGe-lugs-pa est fondé à la fin du xive siècle par Tsong-kha-pa, membre de l'austère école dKa'-gdams-pa. Les réformes de Tsong-kha-pa marquent un retour à la tradition. Il met l'accent sur une stricte discipline monastique, restaure le célibat et l'interdiction de consommer de l'alcool et de la viande, relève la formation académique des moines, et tout en continuant de respecter le Vajrayana (bouddhisme tantrique), tradition ésotérique très répandue au Tibet, limite l'autorisation des rites tantriques et magiques. Trois grands monastères dGe-lugs-pa sont rapidement créés près de Lhasa : à Ganden (dGa'ldan) en 1409, Drepung ('Bras-spungs) en 1416, et Se-ra en 1419. Les supérieurs du monastère de Drepung reçoivent le titre de dalaï-lama à partir de 1578. S'ensuit une période de luttes pour le pouvoir, principalement avec la secte des Karma-pa. Les dGe-lugs-pa finissent par se tourner vers le chef mongol Gushri Khan pour lui demander de l'aide. En 1642, la victoire de ce dernier sur le roi de la province de gTsang, qui favorisait les Karma-pa, assurent à l'école dGe-lugs-pa le pouvoir temporel sur le Tibet. Les dGe-lugs-pa gouverneront le pays à travers leur chef, le dalaï-lama, jusqu'à ce que les communistes chinois prennent le contrôle du Tibet en 1950. Le dalaï-lama s'enfuit en Inde à l'occasion d'une révolte populaire à Lhasa en 1959. Le nouveau panchen-lama mis en place par les Chinois sera destitué en 1964.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. DGE-LUGS-PA ou SECTE DES BONNETS JAUNES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme tibétain

    • Écrit par Anne-Marie BLONDEAU
    • 5 604 mots
    • 5 médias
    ...monastères-universités de son école. Ces grands monastères comptaient plusieurs milliers de moines parfois, répartis en collèges (grva-tshang). Chez les dGe-lugs-pa, pour qui la maîtrise de l'intellect est un préalable indispensable à la pratique des tantra, les études de philosophie, de métaphysique,...
  • MONGOLIE, histoire

    • Écrit par Françoise AUBIN, Vadime ELISSEEFF
    • 17 572 mots
    • 20 médias
    ...conséquences pour l'avenir des Mongols fut la réintroduction, du bouddhisme sous la forme du lamaïsme tibétain réformé par Tsongkhapa (1356-1419), ou secte jaune (par opposition à la secte rouge ou lamaïsme non réformé de Padmasambhava). Certes, les nomades avaient déjà été touchés par l'influence du...
  • NGAWANG LOBSANG GYATSO, Ve dalaï-lama

    • Écrit par Anne-Marie BLONDEAU
    • 353 mots

    Celui qui allait réaliser l'unité du Tibet et imposer durablement la prédominance de son école, dite des « vertueux » (dGe-lugs-pa), naquit en 1617, au moment où les princes des deux provinces centrales, dBus et gTsang, se combattaient pour imposer leur pouvoir et la suprématie de l'école...

  • TIBET (XIZIANG)

    • Écrit par Universalis, Chantal MASSONAUD, Luciano PETECH, David SNELLGROVE, Pierre TROLLIET
    • 26 820 mots
    • 12 médias
    ...l'autorité ne s'exerça jamais au-delà des limites de la province du gTsang. Entre-temps, la réforme de Tsong-kha-pa avait abouti à la formation de la secte des dGe-lugs-pa. Dotés d'une organisation solide et d'une discipline rigoureuse, dirigés par des chefs non pas héréditaires mais qui se succédaient par incarnation,...

Voir aussi