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CIZHOU, céramique chinoise

Plusieurs sites du district de Cizhou, au Hebei, et du Henan ont donné naissance à une catégorie de céramiques, exceptionnelle parmi celles de la dynastie Song (960-1279). Plus que sur la délicatesse des formes et la qualité des couvertes, elle met en effet l'accent sur le décor, avec une recherche d'effets de contrastes, souvent violents. À en juger par l'abondance de la production et par la durée de l'activité des fours qui, dans certains centres, s'est perpétuée jusqu'à nos jours, le succès en a toujours été considérable en Chine. La majorité des Cizhou sont des grès utilitaires, gris ou chamois, aux formes robustes — jarres, bassins, mortiers, oreillers, etc. — qui s'adressent à une clientèle populaire. Ils sont toujours revêtus d'un engobe et, après la pose du décor, d'une couverte transparente. Les potiers ont recours à des procédés de décoration très divers. Le plus courant, qui a persisté au long des siècles, est celui des motifs peints, en brun noir ou en noir, sur un engobe blanc. Traités avec ampleur et vigueur, les thèmes floraux dominent, notamment la pivoine, parfois à très grosses fleurs. On y trouve aussi des animaux, des oiseaux et des poissons surtout, et plus tardivement des scènes enfantines, des personnages, des paysages inspirés par la peinture au lavis contemporaine. Spontané et calligraphique à l'origine, le décor se complique de panneaux et de bordures à partir des xiie et xiiie siècles. La couverte est généralement incolore, parfois vert vif, turquoise sur certaines pièces d'époque Yuan (1279-1368). Un autre procédé consiste à inciser le motif dans l'engobe blanc, les creux étant colorés en brun, les fonds semés de petits cercles estampés. Avec le décor champlevé, de larges zones d'engobe sont enlevées jusqu'au fond, laissé nu ou coloré, pour former des oppositions de couleur et de niveau. D'autres Cizhou perpétuent la tradition des glaçures Tang, dans une gamme de vert, jaune et blanc, avec des contours incisés. Vers 1200, innovation capitale, apparaissent des émaux cuits au feu de moufle, à basse température (env. 750 0C). Ils forment un décor floral rouge et vert, avec parfois du jaune pâle, à l'intérieur d'une série de bols à fond crème, fort rare.

— Daisy LION-GOLDSCHMIDT

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Pour citer cet article

Daisy LION-GOLDSCHMIDT. CIZHOU, céramique chinoise [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHINOISE CIVILISATION - Les arts

    • Écrit par Corinne DEBAINE-FRANCFORT, Daisy LION-GOLDSCHMIDT, Michel NURIDSANY, Madeleine PAUL-DAVID, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Pierre RYCKMANS, Alain THOTE
    • 54 368 mots
    • 37 médias
    ...épaisseurs une tonalité bleu pâle. Leur décor est tantôt moulé, tantôt finement incisé, avec des pointillés et des motifs « peignés ». La production dite de Cizhou, au Hebei, qui est issue en réalité de nombreux centres de la Chine du Nord, a donné des grès lourds et robustes : grands vases, jarres, boîtes,...

Voir aussi