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ESPARTERO BALDOMERO (1793-1879)

Homme d'État et général espagnol, né le 27 octobre 1793 à Granátula (Espagne), mort le 8 janvier 1879 à Logroño (Espagne).

Fils d'une famille ouvrière, Baldomero Espartero s'engage dans l'armée à quinze ans et se bat aux côtés des Espagnols dans les guerres révolutionnaires et napoléoniennes ainsi qu'aux Amériques. À la mort de Ferdinand VII, il soutient vigoureusement la régente Marie-Christine et rejoint les opposants à don Carlos. Il devient commandant en chef et, en récompense de sa victoire sur les carlistes lors de la bataille de Luchana (décembre 1836), il est nommé comte de Luchana. Plus tard, il initie les négociations qui mènent à la convention de Vergara (1839) et mettent un terme à la première guerre carliste. Ce succès vaut à Espartero le surnom de « pacificateur de l'Espagne » et le titre de duc de la Victoire. Entré en politique dès 1836, il devient chef de gouvernement à son retour à Madrid, en 1840, et choisit un cabinet de ministres en accord avec ses idées progressistes. La reine Marie-Christine préfère renoncer à la régence en octobre 1840 plutôt que d'accepter son programme de réformes. Espartero est alors nommé régent par les Cortes en mai 1841.

La régence d'Espartero révèle sa mauvaise compréhension de la politique. Le Parti progressiste manque d'unité, et quand les Cortes nomment Agustín Argüelles tuteur de la jeune Isabelle II, les protestations de Marie-Christine depuis Paris sont relayées par les modérés. Les généraux Concha et Diego de León tentent de s'emparer d'Isabelle en septembre 1841, et la sévérité avec laquelle Espartero écrase leur rébellion rend son gouvernement impopulaire. Il réprime une révolte à Barcelone en 1842 en bombardant la ville. Une révolte républicaine la même année est anéantie avec la même brutalité. En 1843, les généraux Ramón Narváez et Francisco Serrano se dressent contre Espartero et le forcent à fuir en Angleterre, où il vit jusqu'en 1849. Il rentre alors en Espagne et vit isolé à Logroño.

Espartero réapparaît en politique en 1854 pour partager le contrôle du gouvernement avec le général O'Donnell pendant une brève période de réaction progressiste. Il démissionne en 1856, mais reste un dirigeant du parti progressiste jusqu'à sa retraite en 1864. On songe à lui pour prendre les fonctions de chef d'État lors de la vacance du trône après la révolution de 1868, et on lui propose même plus tard la présidence de la première République, qu'il refuse. Le roi Amédée lui octroie le titre de prince de Vergara et le droit au titre d'altesse royale.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. ESPARTERO BALDOMERO (1793-1879) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ESPAGNE (Le territoire et les hommes) - De l'unité politique à la guerre civile

    • Écrit par Henri LAPEYRE
    • 14 344 mots
    • 18 médias
    ...libéraux restèrent en possession de Madrid et de la majeure partie du territoire. Finalement, les carlistes se divisèrent. Le général Maroto conclut avec Espartero, qui commandait les troupes de la régente, la convention de Vergara, laquelle assurait à ses officiers la conservation de leur grade (1839)....
  • ISABELLE II (1830-1904) reine d'Espagne (1833-1868)

    • Écrit par Universalis
    • 337 mots

    Reine d'Espagne (1833-1868), née le 10 octobre 1830 à Madrid, morte le 9 avril 1904 à Paris.

    Fille aînée de Ferdinand VII et de sa quatrième femme Marie-Christine, Isabelle est proclamée reine à la mort de son père, en 1833. Les partisans de son oncle don Carlos, écarté du trône, refusent...

  • MARIE-CHRISTINE (1806-1878) reine d'Espagne

    • Écrit par Louis URRUTIA-SALAVERRI
    • 639 mots
    • 1 média

    Fille de François Ier, roi des Deux-Siciles, Marie-Christine de Bourbon épouse, en 1829, le roi d'Espagne, Ferdinand VII, plusieurs fois veuf.

    La première partie de son histoire est liée à ses amitiés libérales, à son influence bienfaisante en ce sens sur son royal mari, Ferdinand VII,...

  • NARVÁEZ MANUEL RAMÓN MARÍA, duc de Valence (1800-1868)

    • Écrit par Louis URRUTIA-SALAVERRI
    • 653 mots

    Surnommé, pour sa brutale franchise militaire, el Espadón de Loja (le Glaive de Loja), Ramón María Narváez fait ses premières classes sous les ordres de Francisco de Espoz y Mina, un des héros militaires issus des luttes contre les troupes de Napoléon. En 1823, il combat en Catalogne contre...

Voir aussi