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COLLINS ALBERT (1932-1993)

Guitariste texan peu orthodoxe, le bluesman Albert Collins n'en est pas moins ancré dans la tradition de son État natal : il a en effet joué très jeune dans l'orchestre du chanteur de countryblues de Dallas Frankie Lee Sims. Son style, très personnel, est instantanément reconnaissable : Collins favorise le jeu en accord ouvert, place son capodastre – petite barre bloquant les cordes sur une frette – très haut sur le manche et procède alors par touches précises, courtes notes claires et perçantes sur fond de basse, entrecoupées d'accords cinglants, généralement dans la gamme mineure.

Albert Collins naît le 3 octobre 1932 à Leona (Texas). Ses premiers disques, gravés en 1958 pour de petits labels texans, manifestent une atmosphère élégante et « glacée » (Frosty, Defrostin', The Freeze), un terme qui qualifiera dès lors toute sa musique. Il part tenter sa chance en Californie. L'admiration de certains groupes de rock pour son style singulier lui permet d'enregistrer à la fin des années 1960, pour le label Imperial, une série d'albums qui malheureusement ne rencontrent guère de succès. Cependant, il parfait sa réputation de guitariste, se retrouve dans des studios californiens en compagnie de Ike & Tina Turner et des Canned Heat. Légendaire parmi les musiciens de blues et de rock, Collins n'en végète pas moins, se produisant surtout dans de petits bars. Heureusement, à la fin des années 1970, le producteur Bruce Iglauer, fondateur du label Alligator Records, le fait venir à Chicago, l'entoure des meilleurs musiciens de la ville, entreprend de faire sa promotion aux États-Unis et à l'étranger, ce qui va lui permettre enfin de jouer sur les plus grandes scènes internationales, de la Suisse au Japon. Partout, son dynamisme, sa verve, sa puissance souple et tranchante, sa présence lui gagnent les faveurs de la critique comme celles d'innombrables fans. Collins enregistre en même temps pour Alligator une série d'albums remarquables qui demeurent autant de classiques de la guitare blues moderne : Ice Pickin', Frostbite, Don't Lose Your Cool, Cold Snap ou Frozen Alive !

De plus en plus admiré par les guitaristes de rock qui imitent son jeu parfois jusqu'au plagiat, Albert Collins terminera sa carrière pour ce public, gravant de nouveaux albums dans un style plus marqué blues-rock que précédemment. Ses prestations scéniques demeurent remarquables et son dernier orchestre met en valeur son élève la plus douée, la blonde guitariste Debbie Davies. Albert Collins meurt à Las Vegas (Nevada) le 24 novembre 1993.

— Gérard HERZHAFT

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Gérard HERZHAFT. COLLINS ALBERT (1932-1993) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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