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LÉON L'AFRICAIN AL-ḤASAN IBN MUḤAMMAD AL-FA'SĪ dit (1483 env.-env. 1555)

La famille de Léon l'Africain, originaire de Grenade, émigra au Maroc, probablement lors de l'achèvement de la reconquête par les Castillans en 1492. On peut donc supposer que Hassan el-Ouazzan est né en Andalousie et qu'il fit ses études à Fès avant d'entrer au service des sultans mérinides du Maroc. En 1515, Léon l'Africain quitte le Maroc pour se rendre à Istanbul. En 1517, il est au Caire. De là, il remonte le Nil jusqu'à Assouan. Il fait ensuite le pèlerinage de La Mecque. Il revendique avoir visité aussi à cette époque l'Afrique centrale, l'Arabie, l'Arménie et la Tatarie. Lors de son voyage de retour en 1519, son bateau est pris par des pirates siciliens. Conduit de Naples à Rome, il est proposé au pape Léon X comme esclave. Pour mieux s'assurer sa protection, Hassan se convertit à la foi chrétienne et prend les noms du pape : Jean Léon. Sa connaissance de l'espagnol, sa langue maternelle, lui permet de maîtriser rapidement le latin et l'italien. Après la mort de son protecteur, Jean Léon l'Africain semble être retourné à Tunis et être revenu à la foi musulmane, mais on ne possède presque aucun renseignement sur la dernière période de sa vie.

C'est à Rome, vers 1526, que Léon l'Africain compléta sa grande œuvre, la Description de l'Afrique. Cet ouvrage, fait probablement à partir des notes prises au cours de ses voyages, avait dû être commencé en arabe.

De la Renaissance au xixe siècle, la Description de l'Afrique, composée de neuf livres, resta une des sources principales de la connaissance de l'Islam en Europe. Il est encore souvent cité par les historiens et les géographes de l'Afrique. Le livre VII décrit la Terra Nigra, c'est-à-dire les régions du sud du Sahara, qui étaient inconnues alors ; le livre VIII couvre l'Égypte ; le livre IX traite de l'histoire, de la géographie, des animaux et des plantes qui concernent les lieux mentionnés dans les huit autres livres.

L'ouvrage fut publié la première fois par G. B. Ramusio, en guise de premier volume de son Navigazioni e viaggi (1550). Une traduction anglaise, d'après la version latine de J. Florianus J. Leonis Africani de totius Africae descripsione (1556), fut faite à la suggestion de Richard Hakluyt : J. Pory, Histoire of Africa (1600) éditée par R. Brown (1896). Une traduction française, celle de A. Epaulard, Description de l'Afrique (1956) a utilisé une version italienne ancienne dont on ne trouve aucune mention, version de laquelle l'édition de Ramusio est sans doute dérivée.

Les autres écrits que l'on attribue à Léon sont la partie arabe, et peut-être même la partie hébraïque d'un vocabulaire polyglotte (1524), un Libellus de viris quibusdam illustribus apud Arabes (1527), édité par J. H. Hottinger (1664) et par J. A. Fabricius (1718), qui contient la vie d'hommes érudits des mondes arabe et juif ; l'attribution à Léon de ce dernier ouvrage est douteuse.

— Alfred FIERRO

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Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale

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Pour citer cet article

Alfred FIERRO. LÉON L'AFRICAIN AL-ḤASAN IBN MUḤAMMAD AL-FA'SĪ dit (1483 env.-env. 1555) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )