Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BINET-SIMON TEST DE

Le nom d'Alfred Binet reste attaché à la première échelle de développement intellectuel dont l'emploi ait été généralisé. La première version, parue en 1905 et élaborée avec la collaboration de Théodore Simon, a donné lieu à plusieurs remaniements aux États-Unis par Terman en 1918 et 1938, puis en France par René Zazzo.

L'élaboration de cette échelle a son origine dans les recherches effectuées par Binet sur les processus mentaux supérieurs, recherches de caractère qualitatif reposant pour l'essentiel sur l'observation que fit celui-ci de l'évolution de ses deux filles et dont les résultats sont rapportés dans un livre important, paru en 1903, Étude expérimentale de l'intelligence. Binet veut atteindre sous son aspect global la capacité d'adaptation, qui est pour lui synonyme d'intelligence. Cette recherche l'a conduit à choisir des épreuves très différentes et très variées, qui sont à l'image de la multiplicité et de la diversité des situations auxquelles l'individu se trouve habituellement confronté. À titre d'exemple de cette diversité, on peut citer : comparaison de longueurs ou de poids ; discrimination de formes ; identification et désignation d'objets, de parties du corps ; copie et reproduction de mémoire de dessins ou figures ; reconnaissance de ressemblances et de différences entre des objets, des dessins ; découverte d'analogies ; épreuves de compréhension verbale, de vocabulaire ; phrases à compléter ; découverte d'un code ; construction de phrases ; découverte d'absurdité dans des images ou des récits ; exercices de raisonnement arithmétique et logique, etc. Son but étant de caractériser le niveau de développement atteint par un enfant, Binet a recherché des épreuves hiérarchisées et il a pris comme critère pour établir cette hiérarchie l'âge à partir duquel l'épreuve est réussie par une majorité d'enfants. À chaque âge correspond ainsi une série d'épreuves caractéristiques de cet âge. On détermine l'âge mental (ou âge de développement) de l'enfant en prenant en considération les épreuves réussies du niveau le plus élevé.

Bien que la technique de mesure et de hiérarchisation des épreuves souffre de nombreuses faiblesses du point de vue statistique et que le mode de calcul de l'âge mental comporte une part certaine d'arbitraire, l'échelle a été retenue, à quelques retouches près, et a fait la preuve de sa valeur prédictive : cela tient sans doute à la justesse de l'intuition qui a conduit à prendre le développement génétique comme critère de hiérarchisation et à la pertinence du choix des différentes épreuves, dont une grande partie, d'ailleurs, a été reprise dans les tests élaborés ultérieurement.

— Jean-François RICHARD

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-François RICHARD. BINET-SIMON TEST DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BINET ALFRED (1857-1911)

    • Écrit par Jacques PERSE
    • 1 368 mots
    • 1 média
    ...Binet, qui devait déterminer les meilleures méthodes pour la sélection des sujets d'intelligence inférieure. En moins d'un an, avec la collaboration de T.  Simon, la méthode est mise au point. Elle est publiée en 1905 dans L'Année psychologique sous le titre « Méthodes nouvelles pour le diagnostic...

Voir aussi