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4-22 novembre 1995

Israël - Autorité palestinienne. Assassinat d'Itzhak Rabin

Le 4, Itzhak Rabin, Premier ministre depuis juin 1992, est assassiné par un jeune extrémiste israélien, Yigal Amir, à l'issue d'une manifestation en faveur de la paix, à Tel-Aviv. Aussitôt arrêté, Yigal Amir, qui appartient à un groupuscule d'extrême droite, Eyal, affirme avoir « reçu des instructions de Dieu pour tuer le Premier ministre » et déclare avoir agi seul. Le ministre des Affaires étrangères, Shimon Peres, devient chef du gouvernement par intérim. Il confirme la poursuite du processus de paix israélo-palestinien. Tandis que les services de sécurité du Shin Beth sont mis en cause, les travaillistes accusent le Likoud et l'extrême droite d'avoir favorisé, par leur hostilité radicale au processus de paix, l'émergence d'un climat de violence propice à de tels actes.

Le 6, les obsèques d'Itzhak Rabin, à Jérusalem, rassemblent un million d'Israéliens et des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, dont le roi Hussein de Jordanie, le président égyptien Hosni Moubarak et d'autres personnalités arabes qui se rendent pour la première fois depuis juin 1967 dans la Ville sainte. La Syrie et le Liban ne sont pas représentés à la cérémonie. La présence du chef de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, y est jugée inopportune par les autorités israéliennes, pour des raisons de sécurité. Le chef de l'OLP pénétrera à son tour sur le territoire israélien le 9, pour la première fois depuis la guerre de Six Jours, afin de présenter ses condoléances à la veuve d'Itzhak Rabin.

Le 9, après la découverte d'une cache d'armes au domicile d'Yigal Amir et l'arrestation de plusieurs suspects, le ministre de la Police déclare que l'assassinat d'Itzhak Rabin pourrait être le résultat d'une conspiration. Certains rabbins, dont les décrets religieux auraient incité au meurtre du Premier ministre, sont également mis en cause.

Le 13, en application des accords de Taba signés en septembre, l'armée israélienne évacue Jénine, première ville de Cisjordanie à laquelle s'étend le régime d'autonomie palestinienne. Le même jour, Shimon Peres, qui est soupçonné par certains de ne pas montrer la même fermeté que son prédécesseur à l'encontre des ennemis d'Israël, ordonne un raid aérien contre des positions des Palestiniens extrémistes du FPLP-Commandement général dans le sud du Liban.

Le 13 également, le ministère de l'Intérieur rejette la demande de retour en Israël d'un Juif américain membre du mouvement d'extrême droite Kach.

Les 13 et 14, la police remet à la justice soixante-quatre dossiers d'accusation concernant des actes d'agression commis par des colons juifs à l'encontre de Palestiniens.

Le 22, Shimon Peres présente son gouvernement, au sein duquel, comme son prédécesseur, il cumule les fonctions de Premier ministre et de ministre de la Défense.

— Universalis

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