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16-21 février 2008

Kosovo. Indépendance de la province serbe

Le 16, le Conseil de l'Union européenne annonce le lancement, après une phase de préparation de 120 jours, de la mission civile Eulex Kosovo, dite mission « État de droit », comprenant environ deux mille policiers, juges et douaniers. Celle-ci est destinée à prendre le relais de la mission des Nations unies pour le Kosovo (Minuk).

Le 17, le Premier ministre kosovar Hashim Thaçi convoque le Parlement qui proclame unilatéralement l'indépendance du Kosovo, État « démocratique, laïque et multiethnique » de deux millions d'habitants. Les députés représentant les cent vingt mille Serbes du Kosovo boycottent la séance. Cette province du sud de la Serbie était administrée par la Minuk depuis juin 1999, à la suite de l'intervention militaire de l'O.T.A.N. pour imposer l'arrêt des opérations de l'armée serbe au Kosovo et des affrontements avec la guérilla kosovare. Deux années de négociations sur le statut final de la province, menées à partir de février 2006 par l'envoyé spécial du secrétaire général de l'O.N.U., Martti Ahtisaari, puis par une troïka regroupant les États-Unis, la Russie et l'Union européenne, n'ont pas permis de dégager de position commune entre Priština et Belgrade. La Serbie rejette l'indépendance du Kosovo.

Le 18, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et les États-Unis reconnaissent le nouvel État kosovar. Dans l'Union européenne, seules Chypre, l'Espagne et la Roumanie annoncent leur intention de ne pas reconnaître le Kosovo – tout comme la Russie. La Grèce, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque et la Slovaquie réservent leur décision.

Le 21, deux partis nationalistes serbes, le Parti démocratique de Serbie du Premier ministre Vojislav Koštunica et le Parti radical serbe de Tomislav Nikolić organisent à Belgrade un « rassemblement du peuple » contre l'indépendance du Kosovo qui réunit environ cent cinquante mille personnes. Quelques centaines de jeunes attaquent l'ambassade des États-Unis qu'ils incendient en partie.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS