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KEITA SALIF (1946-2023)

Le footballeur malien Salif Keita, attaquant rapide et élégant, technicien hors pair et remarquable buteur, symbolisa la passion de l'Afrique indépendante pour le football. Figure du Championnat de France à la fin des années 1960 et au début des années 1970, il reçut en 1970 – année de la création de ce trophée récompensant le meilleur joueur africain – le ballon d'or africain pour ses prouesses.

Fils d'un camionneur, Salif Keita est né à Bamako le 6 décembre 1946. International à l’âge de quinze ans, il évolue au sein du Stade malien puis signe à l'AS Real Bamako. Il est trois fois champion du Mali avec l'AS Real Bamako, mais il ne parvient pas à décrocher un titre continental. Il perd ainsi la finale de la Coupe des clubs champions africains avec le Stade malien en 1965, puis avec l'AS Real Bamako l'année suivante. Il connaît également un échec semblable avec la sélection nationale. Lors de la première édition des Jeux africains, en 1965 à Brazzaville, le Mali est battu en finale par le Congo. Plus tard, en 1972, il échoue, à Yaoundé, en finale de la Coupe d'Afrique des nations, de nouveau face au Congo (3-2).

En fait, Salif Keita va connaître la renommée en Europe. En 1967, il quitte le Mali pour rejoindre l'AS Saint-Étienne, alors club phare du Championnat de France. Il côtoie l'Algérien Rachid Mekloufi, le Camerounais Frédéric N'Doumbé et nombre des meilleurs footballeurs français de l'époque – le gardien de but Georges Carnus, le défenseur Bernard Bosquier, les attaquants Hervé Revelli et Georges Bereta... Il évolue cinq ans avec les Verts, se construisant un beau palmarès : il est trois fois champion de France (1968, 1969, 1970) et remporte deux Coupes de France (1968, 1970) ; en 167 matchs, il inscrit 135 buts. Keita est dès lors considéré comme le meilleur footballeur africain et devient une idole pour le public du stade Geoffroy-Guichard.

Mais, au début des années 1970, le grand rival de l'AS Saint-Étienne est l'Olympique de Marseille (OM). Or, en 1972, Keita quitte le Forez pour rejoindre l'OM, qui lui propose un contrat plus intéressant. Il évolue alors au côté du célèbre buteur yougoslave Josip Skoblar et du virevoltant ailier suédois Roger Magnusson ; mais son jeu tout en finesse ne convient pas aux souhaits de l'entraîneur de l'OM, lequel prône un style plus physique. En outre, les dirigeants du club phocéen exigent que Keita demande la nationalité française (afin de pouvoir recruter un joueur étranger supplémentaire). Salif Keita refuse, et le divorce entre le Malien et l'OM est rapidement consommé. Il signe alors un contrat lucratif avec le club espagnol de Valence. Il joue trois ans en Espagne (1973-1976), puis trois saisons encore (1976-1979) au Portugal, au Sporting Club de Portugal (Sporting Lisbonne). En 1980, Keita met un terme à sa carrière, après avoir évolué un an aux États-Unis, avec les New England Tea Men (Boston). Ayant obtenu un diplôme de gestion aux États-Unis, il rentre au Mali en 1986, où il crée en 1994 le premier centre de formation footballistique du pays. En 2005, il est élu président de la Fédération malienne de football. Il conserve ce poste jusqu’en 2009.

Salif Keita meurt le 2 septembre 2023 à Bamako.

— Universalis

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Universalis. KEITA SALIF (1946-2023) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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