Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SIVORI OMAR (1935-2005)

Footballeur argentin puis italien, Omar Sivori brilla notamment sous le maillot de la Juventus Turin à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Cet attaquant de soutien – on disait à l'époque « inter » – faisait se lever les foules par ses dribles, ses feintes, ses contre-pieds. Surtout, il fut l'un des premiers joueurs à réaliser à la perfection le petit pont (faire passer le ballon entre les jambes de l'adversaire et le déborder), ridiculisant avec cette technique nombre des meilleurs défenseurs du Calcio. Il fut élu Ballon d'or (meilleur joueur européen) en 1961.

Omar Sivori est né le 2 octobre 1935 à San Nicolas, près de Rosario, en Argentine, dans une famille modeste d'origine napolitaine. Le jeune garçon apprend à jouer au football au sein du Teatro Municipal de San Nicolas. En 1952, à dix-sept ans, il rejoint l'un des clubs les plus prestigieux d'Argentine, le River Plate de Buenos Aires. Il y restera jusqu'en 1957, formant avec Humberto Maschio et Antonio Angelillo un redoutable trio d'attaquants. Avec River Plate, il est champion d'Argentine en 1955, 1956 et 1957. Avec l'équipe nationale d'Argentine, pour laquelle il honorera dix-huit sélections et marquera quatre buts, il remporte la Copa America en 1957.

En 1957, il part pour l'Europe et s'engage avec la Juventus Turin. C'est sous le maillot bianconero qu'il va donner sa pleine mesure : il est champion d'Italie en 1958, 1960 et 1961, remporte la Coupe d'Italie en 1959 et en 1960. Il est également le meilleur buteur du Calcio en 1960 (27 buts). En 1965, il entre en conflit avec l'entraîneur de la Juve, le Paraguayen Heriberto Herrera. En effet, Omar Sivori est connu pour ses redoutables sautes d'humeur, qui lui vaudront de nombreuses expulsions (il fut suspendu trente-trois fois durant les douze années où il joua en Italie), et l'artiste refuse souvent de se plier aux consignes du coach, préférant enchanter le public par quelques prouesses individuelles plutôt que de se fondre dans le jeu d'équipe. En huit saisons sous le maillot de la Juve, il a inscrit 134 buts en 215 matchs de Série A. Il gagne alors Naples, où il jouera jusqu'en 1968. L'année suivante, après un bref retour à River Plate, il met un terme à sa carrière.

Omar Sivori avait été naturalisé italien en avril 1961, et fut immédiatement sélectionné au sein de la Squadra Azzurra. Avec l'équipe d'Italie, il honorera neuf sélections, inscrira huit buts et disputera la Coupe du monde en 1962 au Chili. Après cette compétition, on ne le verra plus sous le maillot de la Squadra, car le nouveau sélectionneur, Edmondo Fabbri, décida de se passer des oriundi (les footballeurs étrangers, argentins principalement, qui ont obtenu la nationalité italienne car ils avaient des ancêtres originaires de la péninsule).

Après sa carrière de joueur, Omar Sivori sera un moment entraîneur. Il dirigea notamment l'équipe d'Argentine en 1973. Il meurt le 17 février 2005, des suites d'un cancer du pancréas.

— Pierre LAGRUE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification

Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. SIVORI OMAR (1935-2005) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi