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LA MÉDECINE DU XXe SIÈCLE

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La médecine a plus changé pendant les soixante dernières années du xxe siècle que pendant les soixante siècles précédents. Deux révolutions se sont succédé, la révolution thérapeutique qui commence avec les sulfamides en 1937, la révolution biologique à partir de 1950.

La médecine, longtemps empirique, est, au xxe siècle, devenue rationnelle, grâce à la physiologie, à la physique, à la chimie. À la physiologie, avec l'application longtemps différée des découvertes de Claude Bernard. À la physique, avec, au début du siècle, la naissance de la radiologie, de la radiothérapie et, à la fin du siècle, une véritable explosion de nouvelles techniques telles la tomographie, la résonance magnétique nucléaire. À la chimie surtout, avec le concept de pathologie moléculaire qui remplace la méthode anatomoclinique de Morgagni et Laennec.

Cette médecine rationnelle est une médecine efficace. Les sulfamides, les antibiotiques ont transformé le destin des hommes : la syphilis, la tuberculose, les septicémies ne sont plus des maladies fatales. Les progrès de l'asepsie et de la technologie opératoire ont permis à la chirurgie des audaces inouïes, touchant le cœur et les poumons, le cerveau... Et d'autres espérances thérapeutiques sont nées en cette fin de siècle : meilleure connaissance de la plaquette sanguine (qui intervient dans maintes maladies cardio-vasculaires), régulation de certains processus cancéreux (traitement des leucémies), application des méthodes du génie génétique à la thérapeutique (thérapie génique).

La médecine du xxe siècle n'est pas du tout devenue la médecine collective, la médecine grégaire que certains prévoyaient. Elle est devenue une médecine individuelle à la suite de la découverte en 1900, par Karl Landsteiner, du système de groupes sanguins ABO qui permet les transfusions sanguines et à la découverte par Jean Dausset, en 1955, du système de groupe tissulaire HLA qui permet les greffes d'organes. Grâce à ces découvertes nous savons désormais que chaque homme est unique, différent de tous les autres hommes.

La médecine de prévention s'est élargie : les vaccinations ont vaincu la variole, la diphtérie... La connaissance des périls extérieurs (dangers des radiations, des polluants industriels) permet d'utiles mesures préventives. Des avancées significatives ont vu le jour en ce qui concerne la nocivité de l'alcool et du tabac.

Enfin, l'étude des groupes tissulaires a fait apparaître la prédisposition à certaines maladies, tels le diabète, le rhumatisme chronique, qui seront ainsi mieux suivies.

Rationnelle, efficace, individuelle, préventive, la médecine du xxe siècle est très remarquable. Mais des efforts restent nécessaires en particulier dans les affections neurologiques et dans la lutte contre les maladies émergentes dont le sida est l'emblème.

« Une grave inquiétude subsiste : la discordance des conditions sanitaires entre le nord et le sud de notre planète demeure très préoccupante avec la mort en Afrique et en Asie du Sud-Est de nombreux enfants victimes de maladies infectieuses ou de malnutrition. »

— Jean BERNARD

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  • : membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences

Pour citer cet article

Jean BERNARD. LA MÉDECINE DU XXe SIÈCLE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009