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CATASTROPHE NUCLÉAIRE DE TCHERNOBYL

Le 26 avril 1986, l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) explose. En quelques jours, les éléments radioactifs rejetés dans l'atmosphère contaminent une bonne partie de l'Europe sans que toutes les précautions puissent être prises. En effet, les autorités soviétiques attendront 48 heures pour reconnaître l'accident. Les autorités françaises, niant que le nuage radioactif ait atteint la France, n'ont guère été plus responsables. Plus de 100 000 personnes vivant dans un rayon de trente kilomètres autour de la centrale de Tchernobyl sont évacuées. À cause de l'opacité entretenue par les autorités locales, il est difficile de connaître le nombre de victimes (pompiers et personnels de la centrale) de l'accident lui-même et le destin des quelque 600 000 personnes (les « liquidateurs ») qui ont participé au nettoyage du site. Il en va de même des effets directs et indirects des retombées radioactives à distance et à long terme.

Centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) - crédits : Denis Avetisyan/ Fotolia

Centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine)

Centrale nucléaire de Tchernobyl - crédits : AKG-images

Centrale nucléaire de Tchernobyl

La rétention et l’occultation d’informations ont marqué cet accident nucléaire, aussi bien en France que dans d’autres pays. Ainsi, après que l’Organisation mondiale de la santé (O.M.S.) a mis beaucoup de temps à se mobiliser, laissant à la seule Agence internationale de l’énergie atomique (A.I.E.A.) le soin de venir sur place, une conférence sur les conséquences sanitaires de l’accident a finalement été organisée en novembre 1995 à Genève. Elle a rassemblé près de 700 experts et médecins venus de différentes parties du monde. Mais les actes de cette conférence n’ont jamais été publiés, manifestement sous la pression de l’A.I.E.A. En effet, en vertu d’un accord signé en 1959 entre l’A.I.E.A. et l’O.M.S, toutes deux agences de l’Organisation des Nations unies (O.N.U,), l’O.M.S. est tenue de soumettre à l’A.I.E.A. les publications qui seraient susceptibles d’entraver son activité.

En France, le comité scientifique du parc national des Écrins avait fait procéder en 1986 à des prèlevements de sol de la zone centrale du parc pour les analyser. Il a fallu attendre 1997 pour que soient connus les résultats montrant l’accumulation d’éléments radioactifs en certains points, vraisemblablement parce qu’ils ne concordaient pas avec le discours officiel selon lequel il n’y avait pas eu de retombées radioactives en France.

L’une des conséquences de la différence de traitement de l’information, des méthodes d’évaluation et des mesures de protection sanitaires (retrait ou non de produits à la consommation) dans les pays européens a été la création de l’Agence européenne pour l’environnement (A.E.E.), à l’initiative du président de la Commission européenne Jacques Delors. L’objectif de cette agence, opérationnelle depuis 1994, est de recueillir des informations en matière d’environnement, d’en faire la synthèse et de fournir aux décideurs et au public des éléments d’information fiables.

La catastrophe de Tchernobyl et celle de Fukushima-Daiichi au Japon (mars 2011) sont les deux plus graves accidents que l'industrie nucléaire ait connus. Réclamée depuis l'explosion par la communauté internationale, la fermeture définitive de la centrale de Tchernobyl, peu sûre, utilisant quatre réacteurs de type R.B.M.K. (Reaktor Bolchoi Mochtchnosti Kanalni), n'a été effectuée que le 15 décembre 2000.

— Jean-Pierre RAFFIN

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Jean-Pierre RAFFIN. CATASTROPHE NUCLÉAIRE DE TCHERNOBYL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) - crédits : Denis Avetisyan/ Fotolia

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