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1982 12e Coupe du monde de football

Lorsque João Havelange avait été élu à la présidence de la F.I.F.A., c'était en particulier grâce aux voix des pays en développement. Confiée à l'Espagne, la XIIe Coupe du monde est marquée avant tout par l'augmentation du nombre des participants à cette phase finale, qui passe de seize à vingt-quatre, ce qui doit permettre en principe aux “petites” nations de pouvoir mieux exprimer leurs “forces montantes”, mais rend évidemment la compétition plus longue et son organisation plus complexe.

Il y aura cette fois six groupes de quatre lors de la première phase (13-25 juin), à la suite de quoi les douze rescapés se retrouveront (du 28 juin au 5 juillet) en quatre poules déterminant autant de demi-finalistes ; on en reviendra alors à l'élimination directe conduisant jusqu'au match décisif, le cinquante-deuxième. Quatorze villes sont concernées – Bilbao, Gijon, Oviedo, La Corogne, Vigo, Valladolid, Saragosse, Barcelone, Madrid, Valence, Alicante, Elche, Séville, Malaga – et dix-sept stades (deux à Barcelone, Madrid et Séville). L'affiche générale, Copa del Mundo de Fútbol España 82, a été conçue par Joan Miró et, selon le principe mis en œuvre depuis quelques années pour les Internationaux de tennis de Roland-Garros, Adami, Arroyo, Folon, Kolar, Monory, Tápies, entre autres artistes, illustrent de leur style propre chacune des villes retenues. Dans l'ensemble, le Comité royal d'organisation, conduit par Raimundo Saporta, accomplira bien sa tâche rendue difficile par une certaine réserve initiale du public espagnol.

Dans le groupe 1, les six rencontres voient cinq résultats nuls, c'est dire la prudence des uns et des autres ; la Pologne, qui bat le Pérou 5 buts à 1, passe avec l'Italie qui n'a marqué que deux buts en trois matchs, soit tout de même un de plus que les Lions indomptables du Cameroun, lesquels ont enchanté et surpris, avec leur gardien Thomas N'Kono, le joueur de Bastia Roger Milla, et repartent la tête haute puisque invaincus, répliquant même coup pour coup à l'Italie (1-1, soixante et unième et soixante-deuxième minute). Le groupe 2 propose une vraie sensation, puisque l'Algérie bat l'Allemagne 2 buts à 1 le 17 juin à Gijon et domine 3 buts à 2 le Chili dépassé ; battue par l'Autriche (2-0), elle sera pourtant éliminée à la suite d'une rencontre honteuse où l'Allemagne et l'Autriche se satisfont du résultat (1-0) qui leur permet à l'une et à l'autre de devancer l'Algérie, à égalité de points mais en raison de la différence de buts. Le groupe 3 voit la Hongrie réaliser un score fleuve contre le Salvador (10-1), une Hongrie ensuite en perte de vitesse battue 4 buts à 1 par le tenant du titre, qui tente de faire coopérer Kempes et le nouveau venu, Maradona, récemment transféré au F.C. Barcelone pour 6 millions de dollars, mais surtout un joli parcours de la Belgique. Descendue de Font-Romeu où elle s'est préparée en altitude, la France commence mal (1-3) contre l'Angleterre à Bilbao dans le groupe 4, redresse la situation face au Koweït (4-1) à Valladolid – malgré l'extravagante intervention du cheikh Fahid al-Ahmad, de la famille royale, qui réussit à faire annuler un but parfaitement licite par l'arbitre soviétique Stupar (suspendu par la F.I.F.A. sitôt après) – et assure contre la Tchécoslovaquie le match nul (1-1) qui lui ouvre la porte du deuxième tour. Dans le groupe 5, c'est l'Irlande du Nord qui étonne, car elle bat l'Espagne 1 but à 0 à Valence ; toutes deux devancent la Yougoslavie et le courageux Honduras, qui a obtenu le nul avec l'Espagne (1-1) et l'Irlande du Nord (1-1) et n'a concédé qu'un but à la Yougoslavie. Le Brésil de Falcao, Socratès, Zico, Eder serait-il redevenu le Brésil ? Toujours est-il que, dans ce[...]

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Écrit par

  • : écrivain, directeur du Musée du sport français, membre de l'Académie internationale olympique

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Pour citer cet article

Jean DURRY. 1982 - 12e Coupe du monde de football [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )