7 juin-15 juillet 2009
Nigeria. Tentative d'un règlement négocié dans la guerre du pétrole
Le 7, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (M.E.N.D.), qui lutte pour défendre les populations de la région face aux compagnies pétrolières responsables de la dégradation de l'environnement et contre la corruption généralisée des autorités locales, annonce qu'il déclare la « guerre du pétrole » à la suite des affrontements, en mai, avec l'armée.
Le 8, la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell, qui comparaît depuis le 27 mai devant un tribunal de New York pour crimes contre l'humanité liés à une éventuelle complicité avec l'État nigérian dans l'exécution, en 1995, de l'activiste Ken Saro-Wiwa, défenseur des populations du delta du Niger, verse la somme de 15,5 millions de dollars pour régler le litige et éviter un procès.
Les 10 et 15, des actions du M.E.N.D. contre des stations de pompage de la compagnie américaine Chevron font chuter la production de cette dernière d'environ 100 000 barils de pétrole par jour.
Le 16, Shell déclare « l'état de force majeure » pour le terminal d'exportation de Forcados, à la suite des dégâts causés en mars sur un oléoduc, ce qui lui permet de suspendre ses livraisons de pétrole et de gaz sans encourir de pénalités.
Le 19, les insurgés annoncent avoir détruit un oléoduc de la compagnie pétrolière italienne Agip, implantée dans l'État de Bayelsa.
Le 25, alors qu'une nouvelle attaque contre un oléoduc de Shell dans l'État de Rivers est revendiquée par le M.E.N.D., le président Umaru Yar'Adua propose une amnistie aux rebelles s'ils déposent les armes d'ici au 4 octobre.
Le 30, Amnesty International publie et présente à Abuja, la capitale nigériane, un rapport accablant sur la pollution du delta du Niger provoquée par l'exploitation pétrolière, notamment opérée par Shell, et « la tragédie en matière de droits de l'homme » que cela représente pour les 31 millions d'habitants de cette région.
Le 15 juillet, le M.E.N.D. proclame un cessez-le-feu de soixante jours après la libération de son dirigeant présumé Henry Okah, arrêté en 2007 pour trafic d'armes, qui a accepté l'offre d'amnistie du président Umaru Yar'Adua, afin d'entamer des pourparlers de paix avec le gouvernement.