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5 août-9 septembre 1994

Cuba - États-Unis. La menace d'un exode de réfugiés à l'origine d'un accord

Le 5, à La Havane, de violents affrontements ont lieu entre des candidats à l'émigration et les forces de l'ordre. Ces incidents surviennent au lendemain de la mort d'un policier lors du détournement d'un bateau – le quatrième depuis le 13 juillet – vers les côtes américaines. Le président Fidel Castro menace les États-Unis de les submerger sous un exode massif de réfugiés en libéralisant l'émigration si Washington n'adopte pas des mesures dissuasives à l'égard des candidats au départ. En 1980, quelque 125 000 Cubains avaient ainsi gagné la Floride avec l'accord du régime castriste.

Le 9, une vedette militaire est à son tour détournée par des candidats à l'émigration, et un officier de marine tué. En 1993, quelque 3 650 Cubains se sont réfugiés aux États-Unis. Depuis le début de l'année, leur nombre a très fortement augmenté.

Le 18, devant l'afflux de réfugiés, les autorités américaines décident de placer désormais les exilés cubains en détention dans la base navale américaine de Guantanamo, située à Cuba. Depuis 1966, la législation américaine interdit le rapatriement des Cubains qui quittent l'île. Washington durcit les conditions de l'embargo qui frappe Cuba depuis octobre 1960 et menace d'instaurer le blocus total de l'île.

Le 25, le gouvernement américain accepte d'engager des discussions limitées aux problèmes de migration. Des voix s'élèvent aux États-Unis pour prôner la levée de l'embargo comme meilleur moyen d'accélérer la chute du régime communiste de La Havane.

Le 9 septembre, à l'issue de négociations entamées le 1er, les États-Unis et Cuba parviennent à un compromis. Washington se dit prêt à accueillir « un minimum de 20 000 Cubains par an » contre l'engagement de La Havane de prendre des mesures pour empêcher les départs. Près de 30 000 Cubains ont tenté de gagner les États-Unis par la mer depuis le début d'août.

— Universalis

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