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1er octobre-5 novembre 1992

Royaume-Uni. John Major en difficulté sur la restructuration des mines et sur la ratification du traité de Maastricht

Le 1er, le Premier ministre John Major annonce que le projet de loi de ratification du traité de Maastricht, adopté une première fois en mai, sera de nouveau soumis à la Chambre des communes d'ici au début de 1993. Alors que sa cote de popularité est au plus bas, il entend ainsi restaurer son autorité, notamment face aux « eurosceptiques » de son propre parti. Cependant, la chute de la livre sterling, sortie du système monétaire européen le 16 septembre, se poursuit.

Du 6 au 9, John Major est l'objet de nombreuses critiques lors du congrès du Parti conservateur réuni à Brighton.

Le 13, la direction de la British Coal Corporation annonce la fermeture de trente et une des cinquante mines de charbon encore en activité dans le pays et le licenciement consécutif de quelque trente mille mineurs en cinq mois. Intervenant en pleine récession économique, cette restructuration brutale et non concertée provoque un tollé jusque dans les rangs conservateurs. L'annonce par le gouvernement de Margaret Thatcher, en mars 1984, de la fermeture d'une vingtaine de puits et du licenciement de vingt mille personnes avait provoqué un conflit d'un an, qui s'était achevé par la défaite des mineurs.

Le 19, le Premier ministre cède aux protestations et annonce le report de quelques mois de la fermeture de vingt et une des trente et une mines concernées.

Le 21, la motion travailliste réclamant l'abandon du plan de restructuration du secteur minier est repoussée par trois cent vingt voix contre trois cent sept. La veille, John Major avait accordé plusieurs concessions aux conservateurs, annonçant notamment des mesures économiques qui privilégient la recherche de la croissance et l'emploi.

Le 25, une manifestation contre la politique économique gouvernementale réunit dans les rues de Londres près de cent cinquante mille personnes, soit à peu près autant que celle qui eut lieu contre la poll tax, en mars 1990.

Le 4 novembre, lors du débat d'orientation sur la ratification du traité de Maastricht, la Chambre des communes adopte par trois cent dix-neuf voix contre trois cent seize la motion présentée par John Major, qui doit cette courte victoire – et son maintien au poste de Premier ministre – au soutien des démocrates-libéraux. De nombreux « eurosceptiques » conservateurs votent en effet contre.

Le 5 novembre, toutefois, John Major annonce que la ratification britannique du traité de Maastricht n'interviendra pas avant le second référendum danois prévu pour le mois de mai 1993.

— Universalis

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