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1er-30 mai 1990

U.R.S.S.. Accumulation de difficultés pour Mikhaïl Gorbatchev

Le 1er, au cours du traditionnel défilé de la place Rouge, les représentants des syndicats crient leur opposition aux projets de libéralisation économique. Ils sont suivis par des milliers de manifestants radicaux dont les huées et les sifflets conduisent Mikhaïl Gorbatchev à quitter la tribune officielle. Cet incident sans précédent illustre le mécontentement de la population devant l'échec des réformes économiques, l'aggravation des conditions de vie, et montre le discrédit que connaît le P.C.

Le 7, pourtant, devant un parterre d'anciens combattants, le chef de l'État déclare qu'« il n'y aura pas de retour en arrière ».

Le 24, le Premier ministre Nikolaï Ryjkov présente devant le Soviet suprême un plan de réformes économiques visant à passer à « l'économie de marché planifiée ». Qualifié, la veille, par Mikhaïl Gorbatchev de tournant aussi important que la révolution d'Octobre, ce plan est pourtant jugé trop timide par les députés radicaux qui menacent de déposer une motion de censure contre le gouvernement, tandis que la population, n'en retenant que les hausses prévues des prix des denrées alimentaires, dévalise les rares magasins encore approvisionnés au point que Mikhaïl Gorbatchev doit intervenir, quatre jours plus tard, à la télévision pour tenter de calmer la panique des consommateurs.

Le 27, plus de vingt personnes sont tuées et plus de quarante-cinq blessées au cours d'affrontements où les nationalistes arméniens ouvrent, pour la première fois, le feu sur des militaires soviétiques dans la banlieue d'Erevan. Le lendemain de ces incidents, les plus meurtriers d'Arménie depuis plus de deux ans, des dizaines de milliers de personnes se rassemblent pour un meeting de deuil.

Le 29, Boris Eltsine, chef de file des réformateurs radicaux, est élu président du Parlement de la fédération de Russie, au troisième tour de scrutin, par cinq cent trente-cinq voix (plus de 50 p. 100) contre quatre cent soixante-sept à Alexandre Vlasov, un conservateur soutenu par Mikhaïl Gorbatchev qui n'a pas manqué de dénoncer l'extrémisme d'un rival potentiel.

Le 30, alors que le chef de l'État est au Canada à la veille du sommet américano-soviétique de Washington, Boris Eltsine présente son programme. Il rejette le plan économique du gouvernement, et déclare que, en cent jours, la Russie doit devenir « autonome en tout ».

— Universalis

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