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RASHĪD RIḌĀ (1865-1935)

Théologien, journaliste et propagateur de la réforme (islāh) de l'islam. Né à al-Qalamūn, village côtier proche de Tripoli (Liban), alors province ottomane, Rashīd Riḍā appartient à une famille descendant du Prophète (ashrāf) ; il fait à Tripoli de bonnes études dans la ligne de la tradition religieuse classique, tout en s'ouvrant, notamment grâce aux œuvres d'al-Ghāzāli, aux doctrines mystiques et au soufisme. La lecture du Lien indissoluble (revue publiée à Paris par al-Afghāni et ‘Abdūh, 1884 ; dix-huit numéros seulement sont parus) éveille sa vocation de propagandiste de la résistance politico-culturelle de l'islam face à l'invasion occidentale. En 1897, il rejoint le shaykh ‘Abdūh au Caire, se fait son disciple et publie, pour diffuser ses idées, Le Phare (al-Manār), revue bimensuelle ou mensuelle selon les circonstances, qui prend, en quelque sorte, la suite du Lien indissoluble mais qui est réformiste et non plus révolutionnaire. Face à la fois aux occidentalistes laïcistes, aux conservateurs immobilistes et aux impérialismes européens, le Manār (trente-cinq volumes parus jusqu'en 1935), qui jouit d'une audience considérable dans le monde musulman tout entier, propose de ranimer un islam purifié, ramené à ses origines (conçues de façon largement mythique) ; son programme est à la fois religieux, politique et culturel. Riḍā publie beaucoup d'ouvrages de théologie, d'apologétique, de droit, de doctrine politique, souvent sous forme d'articles dans sa revue et édités à part ensuite ; le plus connu, Le Commentaire du Manār (Tafsīr al-Manār), en douze volumes, a pour noyau initial des cours d'exégèse coranique donnés par le shaykh ‘Abdūh au Caire.

— Gilbert DELANQUE

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, ancien membre scientifique de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire, chargé d'enseignement à l'Institut de linguistique générale et d'études orientales et slaves de l'université de Provence

Classification

Pour citer cet article

Gilbert DELANQUE. RASHĪD RIḌĀ (1865-1935) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ISLAM (La civilisation islamique) - Islam et politique

    • Écrit par Louis GARDET, Olivier ROY
    • 11 501 mots
    • 2 médias
    En islam sunnite, il ne saurait détenir de pouvoir spirituel, aucun homme ne pouvant avoir de pouvoir spirituel sur aucun autre homme, et Rashīd Riḍā dénonce « l'hérésie européenne » qui voudrait faire du calife « le pape de l'islam ». Bien plus, il ne possède aucun pouvoir législatif au sens strict...
  • TAFSĪR

    • Écrit par Khalifa SOUA
    • 1 564 mots

    Mot arabe qui signifie explication, commentaire (du verbe fassara, « expliquer ») et qui a pour synonyme sharḥ, tafsīr désigne une forme de commentaires d'ouvrages très divers en matière de science et de philosophie. Mais la terminologie arabo-musulmane semble avoir distingué le...

Voir aussi