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NEUROSÉDATION : LA CHLORPROMAZINE

En 1950, en France, Henri Laborit chirurgien de la Navale, recherche avec un anesthésiste, Pierre Huguenard, la combinaison idéale de différents médicaments afin de mettre au point un « cocktail lytique » permettant de prévenir le choc opératoire. Il suffirait pour protéger l'organisme, d'inhiber le système nerveux autonome. Or deux chercheurs français, Simone Courvoisier et Paul Charpentier avaient synthétisé, chez Rhône-Poulenc, un dérivé de la phénothiazine, la chlorpromazine, qui les avait intrigués. Après administration, les animaux de laboratoire paraissaient « relâchés ». H. Laborit obtient des échantillons afin d'en évaluer l'emploi avant une intervention chirurgicale. Effectivement il retrouve, au réveil, des patients « détendus », ce qui l'incite à évoquer ces propriétés auprès des psychiatres du Val-de-Grâce : J. Hamon, J. Paraire et J. Velluz. Le 19 janvier 1952, ceux-ci traitent un patient maniaque agité. Dès la première injection, ils observent une sédation (sans sommeil) qui dure plusieurs heures. Le patient sort du service de psychiatrie au bout de trois semaines. Les essais réalisés dès février 1952 à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, furent dirigés avec beaucoup d'enthousiasme. Les échantillons utilisés par Jean Delay et Paul Deniker confirment la spectaculaire efficacité de la chlorpromazine dans le traitement des psychoses et en particulier de la schizophrénie. En octobre 1952, la chlorpromazine est commercialisée sous le nom de Largactil⌖, présenté comme « stabilisateur neurovégétatif ».

— François CHAST

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Écrit par

  • : pharmacien des hôpitaux, chef du service pharmacologie-toxicologie de l'Hôtel-Dieu, Paris

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François CHAST. NEUROSÉDATION : LA CHLORPROMAZINE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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