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CORA

Très proches parents des Indiens Huichol, les Cora ont perdu beaucoup plus qu'eux de leur patrimoine traditionnel. Ils vivent dans l'État de Nayarit, région située au nord-est du Mexique. Leurs langues font partie du groupe linguistique uto-aztèque ; en 1993, on comptait environ 8 000 locuteurs du cora d'El Nayar et 7 000 locuteurs du cora de Santa Teresa.

Au xvie siècle, ils étaient gouvernés par un roi-prêtre, appelé Nayar. Après la chute de son roi, le peuple cora fut repoussé sur les pentes montagneuses de la Sierra, où les conquistadores le rencontrèrent. En 1582, plusieurs villages furent fondés par les Espagnols, qui s'installèrent définitivement dans la région. Mais, au début du xviie siècle, de nombreux mouvements de révolte dressèrent les Cora contre les Espagnols. Les Jésuites, appuyés par l'armée espagnole, se chargèrent de la pacification des Cora, mais pendant tout le xviiie siècle il y eut des mouvements de rébellion. En 1801, suivant leur chef, Mariano, les Cora reprirent les armes, et la guerre d'indépendance du Mexique les surprit sur le pied de guerre. Ils s'unirent immédiatement au mouvement insurgé. En 1854, un nouveau chef, le Tigre d'Alica, prit la tête du nouveau soulèvement des Cora qui adoptèrent le parti de Maximilien. Cette révolte dura plusieurs années, jusqu'à ce que, en 1873, le Tigre d'Alica fût arrêté et fusillé. À partir de ce moment, les Cora furent pacifiés.

Comme les Huichol, les Cora s'alimentent pour l'essentiel de maïs, mais la chasse et la cueillette jouent un grand rôle, surtout en période de sécheresse. Les champs sont petits à cause de la configuration abrupte du terrain et aussi parce que l'aridité pose de graves problèmes d'irrigation. L'agriculture est pauvre, et les Cora élèvent quelques maigres cochons, des chèvres et des moutons. Annuellement, les hommes se louent dans les fincas (grandes propriétés terriennes) de la côte. Les travaux des champs se font uniquement avec la coa (bâton à fouir). La propriété est communale, mais le travail des champs individuel.

Bien que très proches des Huichol, les Cora n'ont pas gardé aussi fidèlement qu'eux le genre de vie traditionnel : leur costume, par exemple, est assez moderne ; comme tous les paysans mexicains, les hommes sont habillés d'un pantalon et d'une chemise blanche, et chaussés de huaraches, sandales de cuir dont la semelle est souvent faite de vieux pneus. Les femmes portent une large jupe longue et un chemisier (les jours de fête, leur costume reste le même, mais il est plus coloré). Elles marchent pieds nus et ne sortent pas de chez elles sans se draper dans un châle.

Leurs maisons, rectangulaires, sont construites en rondins, avec toit en palme ; elles n'ont qu'une seule pièce. La famille est patrilocale, mais les obligations sociales sont très peu contraignantes. Le consentement de la femme et de l'homme est suffisant pour contracter un mariage. L'homme a le droit d'avoir plusieurs épouses, et les lois mexicaines sont très peu respectées. La religion des Cora est un mélange de catholicisme et d'ancienne religion précolombienne : les saints sont vénérés à égalité avec les vieilles idoles de pierre, le Soleil, l'Eau et les Étoiles ; dans tout le pays, on leur fait des offrandes dans de nombreux abris rocheux. Une des cérémonies les plus importantes est célébrée à l'occasion de la récolte et s'accompagne de chants et de danses.

L'artisanat est très pauvre et se limite à peu près à la fabrication de sacs et d'objets religieux copiés sur ceux des Huichol. Cependant, les femmes continuent à tisser la laine et le coton.

— Anne FARDOULIS

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Anne FARDOULIS. CORA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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