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WOLFF BERNARD-PIERRE (1930-1985)

La courte carrière de Bernard-Pierre Wolff est symbolique de ce que peut être la carrière d'un autodidacte dans le domaine de la photographie. Bernard-Pierre Wolff, né en 1930 à Connerré (Sarthe), a appris la menuiserie, à partir de 1946, à l'école de la R.A.T.P. à Paris. Rien ne le prédisposait à une carrière artistique. Pourtant, après son service militaire au Maroc en 1950, il fait de la figuration cinématographique, devient modèle et se familiarise avec la technique photographique. De 1954 à 1958, il est assistant d'Henri Langlois à la Cinémathèque et organise plusieurs rétrospectives, ainsi qu'une exposition sur l'histoire du cinéma à Berlin-Est.

En 1958, il s'installe à New York comme dessinateur à la Foreign Policy Association. C'est alors qu'il devient photographe et s'attache à l'image des rues, au portrait, aux jeux d'ombres, aux recherches sur l'abstraction. De cette époque datent les premières illustrations de son livre New York Macadam, publié en 1983 par les éditions du Chêne. Très vite, il travaille pour les organismes internationaux, l'O.N.U., puis l'U.N.I.C.E.F., réalisant des reportages sur les enfants, l'architecture, dans divers pays d'Asie et d'Afrique. Sa tonalité humaniste, son attention aux personnes, liées à la grande rigueur de ses cadrages, très classiques, et à une attention extrêmement fine aux jeux de lumières et de contrastes l'amènent à constituer des ensembles thématiques sans caractère spectaculaire mais d'une sensibilité remarquable. Il se prend de passion, entre autres pays, pour l'Inde où il effectue de nombreux séjours qui donneront matière à un remarquable ouvrage illustré de photographies en noir et blanc, En Inde, publié en 1982 par les éditions du Chêne. Ce livre le fait connaître du grand public et apprécier d'un public averti, lassé des prétentieux albums en couleurs sur le même sujet. Pourtant, Bernard-Pierre Wolff se soucie peu de popularité. Il continue sa quête d'images, à Tōkyō, en Italie où il s'intéresse aux monuments funéraires du xixe siècle, et entreprend un long projet sur Londres et ses habitants. Il continue parallèlement ses travaux pour l'O.N.U., voyage au Kenya, au Botswana et au Lesotho. Il commence à travailler à deux projets de livres en couleurs alors qu'il se sait malade. Il meurt à New York le 28 janvier 1985. Il laisse une œuvre documentaire extrêmement importante sur plusieurs régions du Tiers Monde ; son essai sur l'Inde est un des exemples réussis de la forme moderne du reportage d'auteur, sensible et graphiquement irréprochable, récit « engagé » sans concessions sur la forme. Il a légué l'ensemble de son travail à l'Association Paris Audiovisuel.

— Christian CAUJOLLE

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Christian CAUJOLLE. WOLFF BERNARD-PIERRE (1930-1985) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )