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1958 6e Coupe du monde de football

Cinquante-trois pays se sont engagés, et seuls Chypre, la Turquie et le Venezuela déclareront forfait ; l'Argentine revient, l'URSS se sent prête. Les qualifiés pour la phase finale prennent le chemin de la Suède, où douze villes se préparent à accueillir les matchs des douze pays européens et des quatre nations latino-américaines ; Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas, Suisse ne sont pas du voyage, non plus que l'Uruguay, battu 5 buts à 0 à Asunción par le modeste Paraguay !

Dans son groupe, la France, avec 5 buts de l'avant-centre Thadée Cisowski, a fêté le 11 novembre 1956 en battant la Belgique 6 buts à 3, puis elle a infligé à l'Islande un écrasant 8 buts à 0 à Nantes en juin 1957, résultats qu'elle confirmera dans les matchs retour respectifs (0-0 et 5-1). Cependant, depuis octobre 1957, elle n'a pas gagné une seule des six rencontres de préparation ; en outre, à moins de dix jours du premier match, l'avant-centre titulaire, René Bliard, se blesse et doit être remplacé par Just Fontaine ; mais, comme conducteur de l'équipe, on trouve Paul Nicolas, flanqué des deux entraîneurs, Albert Batteux le Rémois et Jean Snella le Stéphanois ; en outre, le Real Madrid, où évolue Raymond Kopa depuis deux saisons, accepte de mettre ce dernier à disposition de la sélection.

Quatre groupes de quatre ont été constitués – avec les Sud-Américains, les Britanniques, les Européens de l'Est et ceux de l'Ouest – par tirage au sort : chaque formation disputera au moins trois rencontres. Dans le groupe 1, l'Allemagne se dégage, notamment grâce à Helmut Rahn, et l'Irlande du Nord, en match de barrage, élimine par 2 buts à 1 la Tchécoslovaquie, qui avait écrasé l'Argentine (6-1). Le 8 juin, à Norrköping, alors que le Paraguay mène 3 buts à 2 en début de seconde période, le trio Kopa-Fontaine-Piantoni se déchaîne pour inscrire quatre buts en moins de vingt minutes ; cette victoire 7 buts à 3 (dont 3 de Fontaine) est suivie par une déception puisque, le 11 juin à Västeras, à quelques instants de la fin, les deux nouveaux buts de Fontaine ne suffisent plus contre la Yougoslavie, éternelle bête noire : 2-3 ; le 15, la France préserve assez difficilement à Örebro un succès sur l'Écosse 2 buts (Kopa, Fontaine) à 1, qui la qualifie dans ce groupe 2 avec la Yougoslavie. Dans le groupe 3, la Suède réjouit les Suédois, et le pays de Galles, avec le grand John Charles revenu d'Italie et son frère Mel, la suit, mais la Hongrie disparaît. Le groupe 4 est difficile : le Brésil, où est entré contre l'URSS un joueur de dix-sept ans, Pelé, se détache et l'URSS domine l'Angleterre (1-0), l'Autriche étant dépassée.

En quarts de finale, c'est encore Rahn qui permet à l'Allemagne de franchir l'obstacle yougoslave (1-0) ; la Suède poursuit sa route au détriment de l'URSS, dont le célèbre gardien Lev Yachine encaisse 2 buts (à 0) sans faire preuve de sa sûreté habituelle ; la virtuosité du jeune Pelé permet aux Brésiliens de venir à bout des Gallois (1-0) ; à Norrköping, le 19 juin, l'Irlande du Nord, avec son gardien de but blessé Harry Gregg, son demi Dany Blanchflower, tient presque jusqu'à la mi-temps, puis s'écroule ; Maryan Wisnieski, Just Fontaine (2 buts) et Roger Piantoni propulsent la France en demi-finale (4-0).

Le match Allemagne-Suède, à Göteborg, est agité, les Allemands le terminant à neuf joueurs valides ; l'opération suédoise, destinée à rameuter les professionnels disséminés en Europe (en Italie notamment), a réussi, et l'attaque formée de Kurt Hamrin, vif et insaisissable, Gunnar Gren, Agne Simonsson, Niels Liedholm, Lennart Skoglund, marque trois fois, contre une seule. En France, on est pris de la fièvre de la Coupe du monde ; des monceaux de courrier partent pour encourager les Bleus[...]

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Écrit par

  • : écrivain, directeur du Musée du sport français, membre de l'Académie internationale olympique

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Pour citer cet article

Jean DURRY. 1958 - 6e Coupe du monde de football [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )