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« Rhétorique »

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  • RHÉTORIQUE

    • Écrit par Françoise DOUAY-SOUBLIN
    • 5 974 mots

    Mais ces valeurs historiques sont démenties par l'usage actuel du mot rhétorique, qui reste péjoratif en français courant et dénonce soit la grandiloquence déclamatoire du discours malhabile, soit l'habileté menaçante du discours manipulateur : évoquer la rhétorique d'un orateur, c'est éveiller dans son auditoire potentiel la vigilance critique. Et notre enseignement, secondaire et supérieur, qui enseigne bel et bien l'art du discours, soit sous la forme écrite et ritualisée de la dissertation, soit par la maîtrise orale de techniques d'expression, répugne à se dire rhétorique. Lire la suite 

  • RHÉTORIQUE, notion de

    • Écrit par Alain BRUNN
    • 1 664 mots

    La rhétorique se lie ainsi à l'incertitude démocratique : si la bonne décision est celle qui convainc le peuple, la persuasion rhétorique sera le moyen d'établir ce consensus ; la rhétorique est relativiste. Aristote, dans sa Rhétorique (env. 367 av. J.-C.), propose un accord de cette science du langage et de la philosophie : il partage avec les sophistes une même fascination pour le langage et sa vertu herméneutique. Lire la suite 

  • NOUVELLE RHÉTORIQUE, droit

    • Écrit par Benoît FRYDMAN
    • 1 334 mots

    Il faut au contraire les y réintégrer en ajoutant à la logique formelle une logique informelle, celle de l'argumentation, dont les techniques ont été étudiées depuis l'Antiquité par la rhétorique. La nouvelle rhétorique entend réhabiliter cette discipline, longtemps méprisée et discréditée par la philosophie. La rhétorique, telle que la conçoit Perelman à la suite d'Aristote, constitue la méthode de raisonnement adaptée à la résolution des questions qui sont susceptibles de plusieurs réponses vraisemblables, entre lesquelles il faut pourtant trancher pour prendre une décision. Lire la suite 

  • MÉTALEPSE, rhétorique

    • Écrit par Véronique KLAUBER
    • 143 mots

    Figure rhétorique qui « consiste à substituer l'expression indirecte à l'expression directe [...], à faire entendre une chose par une autre, qui la précède, la suit ou l'accompagne » (Fontanier). « Il a vécu », « nous le pleurons » sont des expressions métaleptiques, l'une présentant l'antécédent, l'autre la conséquence logique de ce que l'on omet de dire par pudeur ou par politesse : « il est mort ». Lire la suite 

  • ALLITÉRATION, rhétorique

    • Écrit par Nicole QUENTIN-MAURER
    • 148 mots

    Figure de rhétorique consistant dans la répétition et le jeu des consonnes dans une suite de mots rapprochés. D'un emploi courant dans toutes les formes scandées du langage, comme le slogan publicitaire ou politique, et aussi en poésie, ce procédé a parfois valeur d'image phonique, comme dans le célèbre exemple de Racine « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » ; il prend alors souvent le nom d'harmonie imitative. Lire la suite 

  • PRÉTÉRITION, rhétorique

    • Écrit par Véronique KLAUBER
    • 170 mots

    Figure de rhétorique par excellence, en ce qu'elle influence l'attitude de l'interlocuteur : elle éveille son attention ou attise sa curiosité. Elle peut aussi renforcer l'effet de l'évocation descriptive que l'on prétend omettre : « Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris,/Le sang de tous côtés ruisselant dans Paris » (Voltaire, Henriade). Lire la suite 

  • SYLLEPSE, rhétorique

    • Écrit par Véronique KLAUBER
    • 159 mots

    La rhétorique distingue deux sortes de syllepses : l'une grammaticale, l'autre oratoire. Il s'agit dans l'un et dans l'autre cas, selon l'étymologie, de « prendre ensemble » différentes catégories grammaticales ou sémantiques. La syllepse grammaticale procède à partir d'un défaut d'accord grammatical entre deux termes dont l'un s'accorde avec l'idée qui sous-tend la proposition : « Jamais je n'ai vu deux personnes être si contents l'un de l'autre », dit Molière dans Don Juan, sans se soucier du genre du mot « personnes ». Lire la suite 

  • HYPERBOLE, rhétorique

    • Écrit par Véronique KLAUBER
    • 172 mots

    L'hyperbole est une figure de rhétorique consistant à augmenter l'effet de la représentation des choses décrites sous le signe de l'exagération. L'énergie, l'intensité d'une expression hyperbolique proviennent souvent de l'emploi de la métaphore ou de la métonymie : « avoir mangé du lion » ou « être vacciné avec une aiguille de phono » rendent les traits d'un homme courageux ou d'un bavard, à travers le transfert. Lire la suite 

  • ANTANACLASE, rhétorique

    • Écrit par Véronique KLAUBER
    • 208 mots

    La difficulté est telle que les traités de rhétorique sont réduits, depuis Quintilien, à reprendre toujours ce même exemple : « Proculeius reprochait à son fils d'attendre sa mort et celui-ci répondait qu'il ne l'attendait pas. Eh bien, reprit-il, je te prie d'attendre. » Il est plus facile d'utiliser des paronymes : « Claire : Écartez-vous, frôleuse ! Solange : Voleuse, moi ? » (Genet, Les Bonnes), ou de ne rechercher que la polysémie et non pas l'opposition de sens, pour obtenir un effet comique ou un paradoxe. Lire la suite 

  • PROSOPOPÉE, rhétorique

    • Écrit par Barbara CASSIN
    • 236 mots

    Terme qui désigne l'un des procédés de la rhétorique, et que recense déjà Philodème le Philosophe dans son traité Sur les poèmes. Le terme est forgé sur prosôpon, « ce qui se tourne vers, se présente à (pros) la vue (ôps) », donc la face, le front, le visage, puis la personne, et même le masque, et sur poieïn, « faire ». La prosopopée fait parler, donc donne visage, à un mort par exemple, tel Fabricius dans le Discours sur les sciences et les arts de Rousseau, ou à une allégorie, comme la Patrie, par la bouche de qui Cicéron adjure l'ennemi public dans la première Catilinaire. Lire la suite