« STRUCTURALISME, grammaire »
BENVENISTE ÉMILE (1902-1976)
Dans le chapitre "Vers le structuralisme" : … Conformément à la tradition saussurienne, la grammaire comparée se relie ainsi constamment à des hypothèses et des conclusions de portée générale. C'est par là d'abord que Benveniste prend sa place dans la révolution scientifique qu'a connue la linguistique au xx e siècle et qui a reçu le nom de « structuralisme ». Du reste, le structuralisme européen consistait essentiellement à expliciter avec […] Lire la suite
CONSTITUANT IMMÉDIAT
Lorsqu'on souhaite segmenter un énoncé en unités plus petites et ainsi de suite jusqu'à des éléments indécomposables, les morphèmes, on est conduit à user de procédures purement formelles qui permettent de décomposer l'ensemble et chaque sous-ensemble obtenu en sous-ensembles de rang immédiatement inférieur : on établit ainsi une hiérarchie de constituants immédiats. La question se pose de savoir […] Lire la suite
CORPUS, linguistique
Ensemble homogène et significatif de données linguistiques observées et à partir desquelles pourra s'élaborer la théorie. La notion de corpus est évidemment fondamentale dans la linguistique structurale : désireuse de substituer à la normativité de la grammaire ou aux fondements pseudo-logiques de la signification un enregistrement de l'usage, écrit ou oral, ainsi qu'un relevé des différences en f […] Lire la suite
DISTRIBUTIONNALISME
On désigne sous le nom de distributionnalisme un courant linguistique d'inspiration structuraliste qui s'est développé aux États-Unis à partir des travaux de Leonard Bloomfield (1887-1949), rassemblés dans Language (1933), et qui a dominé la linguistique américaine jusqu'au début des années 1950. […] Lire la suite
ÉTYMOLOGIE
Dans le chapitre "La notion de « champ linguistique »" : … Deux innovations ont, dans la première moitié du xx e siècle, marqué profondément, et de façon contradictoire, la recherche étymologique. La création puis la rapide extension, à partir de 1918, de la « géographie linguistique » (étude des faits de langue dans leur dimension spatiale et non plus exclusivement temporelle) fit faire à l'étymologie un progrès considérable. Toutefois, Gilliéron, init […] Lire la suite
GRAMMAIRE
Dans le chapitre "Grammaire et linguistique" : … La grammaire a très tôt affronté la question de son statut de science. En effet, même quand elle entend se borner à des fins essentiellement pratiques, elle souhaite présenter des règles claires et efficaces ; c'est ce qu'elle appelle traditionnellement la doctrine . Pour ce faire, il lui est toujours apparu qu'elle avait intérêt à se présenter comme une théorie, la plus rigoureuse et la plus exh […] Lire la suite
GRAMMAIRES (HISTOIRE DES) Du Moyen Âge à la période contemporaine
Dans le chapitre "L'héritage du structuralisme : quelle science de la grammaire ?" : … Le structuralisme des années 1920-1930 a des sources multiples, jusque dans l'organicisme du xix e siècle (Koerner), convergeant dans l'œuvre de Saussure et dans celle de Bloomfield. Le premier dégage de la pratique de la grammaire comparée principes et concepts qui la fondent (arbitraire du signe ; prise en considération des seuls rapports abstraits, à l'exclusion des réalités phonétiques dès l […] Lire la suite
HJELMSLEV LOUIS TROLLE (1899-1965)
Linguiste danois, animateur du cercle linguistique de Copenhague, Louis Hjelmslev se situe dans la perspective structurale issue de l'enseignement de Ferdinand de Saussure. Sa théorie « glossématique » constitue un approfondissement et une tentative de formalisation de la plupart des concepts de ce dernier. Il retient, en effet, du Cours de linguistique générale les deux postulats suivants : la […] Lire la suite
JAKOBSON ROMAN (1896-1982)
Dans le chapitre "Le cercle linguistique de Prague : la phonologie" : … En 1920, Jakobson s'établit en Tchécoslovaquie, où il vivra jusqu'en 1939 ; malgré certaines oppositions officielles, il y enseignera, à l'université Mazaryk de Brno. Pendant cette période, son génie scientifique s'épanouit pleinement. Son activité est intimement liée à celle du cercle linguistique de Prague. Il participe à sa fondation, en 1926, en est nommé vice-président, et s'en montre un des […] Lire la suite
LANGAGE PHILOSOPHIES DU
Dans le chapitre "Ferdinand de Saussure" : … Saussure isolait la langue, comme système social, de la parole, comme exécution individuelle ; dans la langue, il éliminait la « substance » sonore et psychique pour ne retenir que la « forme », c'est-à-dire les rapports purement différentiels et oppositifs entre éléments, qu'il s'agisse des phonèmes ou des valeurs lexicales ; pour appréhender la langue dans la solidarité systématique de ses élém […] Lire la suite
LINGUISTIQUE Théories
Dans le chapitre "Les structuralistes" : … Le structuralisme linguistique ne constitue pas une école unique se référant à une doctrine précise ; il s'agit bien plutôt d'un ensemble de courants, voire d'individus, qui ont développé des théories diverses fondées sur certains principes généraux communs. Le nom même de « structuralisme » indique que la langue est conçue comme une structure, c'est-à-dire comme un ensemble d'unités structurées […] Lire la suite
MARTINET ANDRÉ (1908-1999)
Par l'importance de son œuvre comme par le rôle historique qu'il a joué dans l'avènement de la linguistique structurale, par le rayonnement de son enseignement comme par la solide unité d'une conception de la langue qu'il n'a jamais cessé de défendre sans rien en modifier, André Martinet est certainement un des plus grands linguistes du xx e siècle, qu'il aura parcouru presque tout entier en le […] Lire la suite
MODÈLE
Dans le chapitre "Les outils mathématiques" : … Les outils mathématiques les plus utilisés dans la modélisation linguistique sont, sans conteste, de type logico-algébrique. La première impulsion de modélisation des langues en termes algébriques vient sans doute de Zellig Harris (dont Chomsky fut un élève), qui a développé un modèle transformationnel dans lequel les phrases sont obtenues à partir de phrases noyaux subissant une suite de manipul […] Lire la suite
PARADIGME, linguistique
Au sens traditionnel du terme, un paradigme est l'ensemble caractéristique des formes fléchies d'un morphème lexical. Ainsi, dans une langue à cas, le nom, le pronom, l'adjectif prennent, selon le genre, le nombre, la personne qui leur sont propres et les rapports qu'ils ont aux autres éléments de la phrase, des désinences particulières : on dit qu'ils se déclinent. Le paradigme de la première déc […] Lire la suite
PHONOLOGIE
La linguistique a vécu, dans les années 1960, des heures de gloire qu'elle n'avait jamais connues auparavant. Considérée comme science pilote, elle était susceptible d'offrir, à l'ensemble des sciences humaines, des concepts généraux et des modèles d'analyses. Des chercheurs comme Claude Lévi-Strauss, Roland Barthes ou Tzvetan Todorov illustrent les emprunts faits à la linguistique dans des domai […] Lire la suite
PROLÉGOMÈNES À UNE THÉORIE DU LANGAGE, Louis Trolle Hjelmslev - Fiche de lecture
Dans le chapitre "Un système de dépendances" : … Pour le structuralisme linguistique, dont la glossématique est une variante, le système est fondé sur des relations – ou des rapports – et non sur des entités. Prolongeant l'intuition de Saussure – « la langue est forme et non substance » –, Hjelmslev propose de définir la structure comme une « entité autonome de dépendances internes ». Selon qu'elles concernent respectivement le système ou le p […] Lire la suite
PSYCHOMÉCANIQUE, linguistique
Le nom de « psychomécanique » (ou encore « psychosystématique ») du langage a été donné à la théorie développée dans la première moitié du xx e siècle par le linguiste français Gustave Guillaume (1883-1960), dont les écrits sont rassemblés dans deux recueils posthumes d'articles ( Langage et science du langage , 1964 ; Principes de linguistique théorique , 1973) et une série de volumes de Leçons […] Lire la suite
ŠAUMJAN SEBASTIAN KONSTANTINOVIČ (1916-2007)
Connu comme le créateur du modèle génératif applicationnel, S. K. Šaumjan (ou Chaoumian) a été membre du conseil scientifique de l'Académie des sciences de l'U.R.S.S. et chef de la section des méthodes structurales dans l'étude des langues à l'Institut de la langue russe à Moscou. À partir de 1975, il travaille aux États-Unis (Yale University). La linguistique structurale européenne, dont il fut e […] Lire la suite
SAUSSURE FERDINAND DE (1857-1913)
Il serait inexact de dire de Saussure qu'il est le fondateur de la linguistique scientifique contemporaine. L'enseignement qu'il a donné à l'université de Genève se plaçait en effet d'emblée, par sa nouveauté et sa rigueur, à un niveau que ses auditeurs n'avaient pas atteint, et il a fallu maturation et fécondation pour que s'en dégage la linguistique fonctionnelle et structurale d'aujourd'hui. S […] Lire la suite
SÉMANTIQUE
Dans le chapitre "L'analyse « componentielle »" : … Dans sa version américaine, l'analyse « componentielle » ou « sémique » fut proposée d'abord par des anthropologues cherchant à décrire et à comparer dans différentes langues le vocabulaire de la parenté, puis reprise par des linguistes comme Lamb, Nida, Weinreich, ou Katz et Fodor ; dans sa version européenne, l'analyse « sémique » est d'emblée préconisée et pratiquée par des linguistes (Pottie […] Lire la suite
SIGNE ET SENS
Dans le chapitre "Signe et sens en linguistique structurale" : … La petite histoire du problème philosophique du signe et du sens servira de toile de fond à l'analyse proprement linguistique des mêmes concepts. Si, en effet, la naissance de la linguistique marque une coupure importante dans l'histoire du problème, elle n'abolit pas pour autant les enjeux philosophiques. On peut dire, en première approximation, que la linguistique structurale place à nouveau la […] Lire la suite
STRUCTURALISME
Dans le chapitre "La mise à jour d'un ordre du symbolique" : … Le symbolique n'est pas seulement structuré, ce qui conduirait à chercher l'origine ou le fondement de sa structuration dans une démarche historique ou génétique, mais structurant, ce qui amène à questionner sa logique et à décrire les lieux de son efficace. La reconnaissance d'un tel « ordre » oriente dans des directions variées la critique philosophique de la notion de représentation, qui infor […] Lire la suite
SYNTAGME
Le concept de syntagme, dans les théories structurales de la linguistique, s'oppose à paradigme et renvoie à la succession chronologique des unités mises en œuvre dans l'énoncé réalisé : au sens étroit, « renverrons » est un syntagme, car il consiste en une suite de quatre morphèmes, à savoir le préfixe (qui commute à cette place avec zéro), le radical lexical (qui pourrait être anim- ou toute au […] Lire la suite
TAXINOMIE, linguistique
En linguistique, la conception taxinomique de la grammaire caractérise la plupart des théories structurales qui veulent aboutir, selon l'expression de Z. Harris, à une « grammaire de listes » ayant pour souci d'inventorier les classes d'items et celles, plus complexes, des séquences d'items ; il est bien clair qu'à l'image des sciences exactes qui, au prix d'une cassure épistémologique, ont dû qui […] Lire la suite
UNIVERSAUX, linguistique
Dans le chapitre " Le débat sur la relativité linguistique" : … Jusqu'au début des années 1960, c'est surtout sur la diversité et la spécificité des langues du monde que s'est portée l'attention des linguistes, aussi bien outre-Atlantique qu'en Europe. Aux États-Unis, la célèbre hypothèse dite de la « relativité linguistique » a été avancée dans le cadre des travaux sur les langues amérindiennes effectués par les ethnolinguistes. Cette hypothèse, à laquelle s […] Lire la suite
VALEUR, linguistique
On appelle valeur le sens d'une unité linguistique considéré comme le produit des relations que cette unité entretient avec les autres unités du système, et non pas comme un contenu intrinsèque. C'est Ferdinand de Saussure qui a le premier utilisé cette notion, qu'il illustrait par une comparaison de la langue avec le jeu d'échecs : n'importe quelle pièce de ce jeu, ou son support, ou le matériau […] Lire la suite