« Que sais-je »
MÉDITERRANÉE, DE COURBET À MATISSE (exposition)
Ce sentiment était puissant au point d'arracher à Picasso, en 1920, ces mots cocasses mais profonds : « Chaque fois que j'arrive à Antibes [venant de Cannes] ça me prend et me reprend comme on attrape des poux ! Je ne sais par quel écho ? Pourquoi ? À Antibes, je suis repris par cette Antiquité ! » Une section consacrée aux fenêtres – thème cher à la peinture depuis le romantisme nordique – concluait ce parcours : face à des tableaux presque incongrus mais, par contraste, nécessaires de Rusiñol et de Dalí, on découvrait ici des Bonnard, un grand Marquet et des Matisse où soudain le peintre, comme libéré d'une fascination, semble vouloir contenir le paysage méditerranéen dans un cadre bâti. […] Lire la suite
Les médias de la recherche « Que sais-je » :
AUX ORIGINES DE L'ABSTRACTION. 1800-1914 (exposition)
Toutefois, il serait faux de croire que les artistes ont lu scrupuleusement tous ces traités afin de les appliquer : ils y ont recouru comme à une nouvelle source d'inspiration, mise au service de ce je ne sais quoi qui fait la peinture. Charles Henry lui-même, auteur d'une « Introduction à une esthétique scientifique » (1884), ne disait-il pas : « On ne prétendra pas que je veux substituer à la réaction de l'artiste le mécanisme d'un instrument. […] Lire la suite
THÉRÈSE MON AMOUR (J. Kristeva)
Replacée dans la lignée des maximes de Socrate (« Connais-toi toi-même »), de Montaigne (« Que sais-je ? »), de Descartes (« Je pense, donc je suis ») et comparée à elles, l'injonction que Thérèse aurait reçue du Christ (« Cherche-toi en Moi ») revêt une profondeur abyssale, qui anticipe les intuitions de la psychanalyse sur le rôle de l'altérité absolue dans la structure du sujet. […] Lire la suite
ÉNONCÉ, linguistique
Des énoncés comme « Moi, partir ? », « Quel désastre ! », « Voir Venise et mourir », ou encore « Là, il va, je ne sais pas, moi, mais sûrement, enfin comment dire ? sûrement réagir, oui, c'est ça, réagir », ne sont pas descriptibles en termes de construction syntaxique canonique de phrases. L'énoncé peut apparaître, tantôt comme une phrase incomplète ou tronquée (« Moi ? jamais ! »), tantôt comme une phrase en quelque sorte « surchargée et bégayante » (« Ma sœur, elle, son concours, c'est pour bientôt »). […] Lire la suite
LES SOUFFRANCES DU JEUNE WERTHER, Johann Wolfgang von Goethe - Fiche de lecture
» « Sentir », c'est postuler une parole devenue miroir de la sensation, où s'abolit l'identité au profit d'une communion avec l'univers : « Voler avec elle comme l'orage ! Voir tout passer, tout s'évanouir autour de soi ! Sentir ! » Mais Werther relate surtout la rupture avec le monde : « Depuis ce temps, soleil, lune, étoiles peuvent s'arranger à leur fantaisie ; je ne sais plus quand il est jour, quand il est nuit : l'univers autour de moi a disparu. […] Lire la suite
SOUSTELLE JACQUES (1912-1990)
Et des ouvrages scientifiques de synthèse, comme L'Art du Mexique ancien, le volume Mexique de la collection Archeologia Mundi de Nagel ou le Que sais-je ? sur les Aztèques. Là, Soustelle se révèle un vulgarisateur de haut niveau, découvrant une veine à laquelle il reviendra plus tard avec Les Olmèques (1979) et Les Mayas (1982). L'Algérie et le Mexique ont-ils été pour lui des thèmes de réflexion qui ont interagi ou bien est-on en présence de deux itinéraires cloisonnés ? On sera tenté de chercher la réponse dans la lecture des Quatre Soleils (1967), brillant essai sur trame ethnographique qui sert de prétexte à une méditation sur l'essence de la culture et la dynamique des civilisations. […] Lire la suite
DABADIE JEAN-LOUP (1938-2020)
Jean-Loup Dabadie a écrit plus de trois cents chansons pour des interprètes de toute obédience – de Mireille Mathieu à Robert Charlebois, de Dalida à Régine en passant par Johnny Hallyday – avec quelques coups d’éclat isolés comme le crépusculaire « Maintenant je sais » pour Jean Gabin (1974) ou « L’Addition » pour Yves Montand. Cet amoureux de la langue française avait adoré écrire des chansons « car les contraintes sont grandes… et exigent une écriture à la fois très dense et très claire… Mais les chansons, c’est aussi la musique, le compositeur. […] Lire la suite
GRUMBERG JEAN-CLAUDE (1939- )
Sa présence en filigrane est nécessaire pour raconter ce qu’il en est dans Zone libre : « [cette pièce] restera cet objet hybride, coincé entre le rire et les larmes, la dérision et les souvenirs vécus, chuchotés, confiés par je ne sais trop qui à l’enfant que je fus. » C’est aussi et surtout un idiome grinçant qui condense le tragique par l’humour. […] Lire la suite
SYMÉON LE NOUVEAU THÉOLOGIEN (949-1022)
L'expérience spirituelle, tendue vers la parousie, l'anticipe déjà en partie : « Je sais que je ne mourrai pas puisque je suis au-dedans de la vie et que je l'ai sentie tout entière qui jaillit au-dedans de moi [...]. Pour ceux qui marchent toujours dans la lumière, le Jour du Seigneur ne viendra jamais car ils sont toujours avec Dieu et en Dieu. » […] Lire la suite
VULGARITÉ
Je sais bien qu'il n'est point aisé de dire proprement les banalités de la vie, et les hystéries d'ennui que j'éprouve en ce moment n'ont pas d'autre cause » (Flaubert, lettre à Louise Colet, 15 avril 1852). Face à cette exigence d'écrivain, cette autre lettre pleine d'une haine féconde : « J'ai quelquefois des prurits atroces d'engueuler les humains [. […] Lire la suite
RIZZO CHRISTIAN (1965- )
Mais c’est avec avant un mois je serai revenu et nous irons ensemble en matinée, tu sais, voir la comédie où je t'ai promis de te conduire (2002), prix de la révélation chorégraphique de l’année du Syndicat de la critique, qu’il s’impose définitivement. Avec ses guitares électriques qui dilatent l’espace où s’animent des êtres mythologiques, des demi-dieux à tête de cheval ou d’oiseau, des Janus bizarres, des travestis drôles et inquiétants, cette œuvre renouvelle la chorégraphie telle qu’on l’avait conçue jusque-là. […] Lire la suite
FLOIRAT SYLVAIN (1899-1993)
“Il y a soixante-seize ans que je travaille, soit plus de trois quarts de siècle, et je ne sais rien faire d'autre.” Tels sont les derniers mots écrits par Sylvain Floirat, cet apprenti charron devenu milliardaire, au terme d'une sobre note autobiographique qu'il tapa lui-même, pendant sa quatre-vingt-dixième année, sur sa vieille machine à écrire. […] Lire la suite
VAN VELDE BRAM (1895-1981)
En 1948, Beckett écrit à propos de Bram Van Velde : « Qu'est-ce en effet que cette surface colorée qui n'était pas là avant ? Je ne sais pas, n'ayant jamais rien vu de pareil. Cela semble sans rapport avec l'art, en tout cas si mes souvenirs de l'art sont exacts. » (Le Monde et le Pantalon, réédition, Minuit, 1989). La question n'est plus de savoir si Bram Van Velde est abstrait ou non, mais de comprendre que sa vision ne peut ni emprunter ni masquer artificiellement les traits d'une figure déjà connue. […] Lire la suite
INDIVIDUALISME ET HOLISME
Cette notion désigne tout ce qui se donne dans les conduites, dans les productions humaines, ce « je ne sais quoi » qui constitue la totalité concrète vers laquelle prennent sens les activités sociales. Elle renvoie à une totalité irréductible à ses manifestations, comme la langue qui ne se réduit pas à la parole. La distinction qu'opère Geoffrey Hartman à la suite de Hegel entre « esprit objectif » et « esprit objectivé » pose le principe d'un sens fait chose, l'esprit objectivé étant tout ce qui se livre dans chacune des conduites et des œuvres concrètes sans leur être immédiatement réductibles. […] Lire la suite
DÉFENSE, psychanalyse
Je sais seulement que pour les patients analysés par moi un tel oubli n'a pas réussi, mais qu'au contraire il les a conduits à diverses réactions pathologiques. » La défense : au service de quelle instance ? Par ailleurs, si l'on se place dans la perspective de la deuxième topique, ce n'est pas seulement pour éviter d'être submergé par les processus primaires à l'œuvre dans le ça, mais aussi pour satisfaire aux exigences du surmoi que le moi est amené à élaborer des mécanismes de défense. […] Lire la suite
TEMPS / MÉMOIRE (notions de base)
« Qu’est-ce donc que le temps ? Quand personne ne me le demande, je le sais ; dès qu’il s’agit de l’expliquer, je ne sais plus » (Confessions, livre XI, xiv). La conscience immédiate du temps perçoit intuitivement qu’il est composé de trois dimensions : passé, présent, avenir. Mais l’étrangeté du temps tient à ce que ces trois dimensions sont aussi irréelles les unes que les autres. […] Lire la suite
PROMÉTHÉE, mythe moderne
Dans ses jeunes années du Sturm und Drang, il ébauche quelques scènes pour un Prometheus qui demeurera inachevé ; la dernière et la plus géniale est le cri de révolte et de défi lancé par Prométhée aux dieux : « Je ne sais rien sous le soleil de plus misérable que vous, dieux ! [...]. Moi, t'honorer ? À quel titre ? [...]. Qui a forgé cet homme que je suis, sinon le temps tout-puissant et le destin éternel, mes maîtres et les tiens ? [. […] Lire la suite
GÉNIE
S'efforçant de définir cette « je ne sais quelle qualité d'âme particulière » qui est propre au génie, l'esthéticien ne trouve aucun terme qui lui convienne ; mais il évite cependant une réduction définitive au mystérieux physiologique dans la mesure où il dote le génie de « l'esprit observateur », qui possède lui-même quatre caractères : la spontanéité, la divination, la diversification, la faillibilité. […] Lire la suite
HOUELLEBECQ MICHEL (1958- )
Les moments les plus forts de ces œuvres étant ceux où, comme dans La Carte et le territoire ou Sérotonine, le narrateur, loin d'avancer un commentaire ou de lancer une idée, parvient à transcrire comme littéralement cette parole étrangère qui s'avance en lui, et qui constitue son intimité désenchantée : « J’ai connu le bonheur, je sais ce que c’est, je peux en parler avec compétence, et je connais aussi sa fin, ce qui s’ensuit habituellement. […] Lire la suite
AUDIBERTI JACQUES (1899-1965)
D'ailleurs, écrit Audiberti : « Je sais que je suis solidaire de tout, mais je ne me sens solidaire de rien. » On voit comment cette mélancolique observation éclaire une œuvre exclusivement attentive aux destins individuels. Elle définit, en tout cas, le projet téméraire et obstiné de cet écrivain exemplaire qui ne cessa jamais, durant un demi-siècle, de faire « cavalier seul ». […] Lire la suite
KIESLOWSKI KRZYSZTOF (1941-1996)
En filmant avant tout ce qui ne l'avait pas été jusque-là (« Vous ne savez pas en France ce que c'est de vivre dans un monde sans représentation »), il ne s'agit pas pour Kieslowski de « témoigner » ou de « dénoncer », mais d'instaurer une représentation à travers laquelle, tout naturellement, s'installe le doute, que résume le titre d'un film de 1977 : Je ne sais pas. […] Lire la suite
ŒDIPE ROI, Sophocle - Fiche de lecture
Ainsi « celui-qui-sait » (Oïda en grec signifie : je sais) s'aveugle sur lui-même (il n'y verra enfin clair que lorsqu'il se sera aveuglé pour de bon), et, comble de l'ironie tragique, enquête sur un meurtre dont chacun, sauf lui, devine qu'il est coupable, tandis que Tirésias, le devin aveugle, l'homme des dieux, l'invite en vain à plus de prudence et de modestie. […] Lire la suite
LA PLACE, Annie Ernaux - Fiche de lecture
D'où son refus du roman et, au-delà même, de l'art : « Depuis peu, je sais que le roman est impossible. Pour rendre compte d'une vie soumise à la nécessité, je n'ai pas le droit de prendre d'abord le parti de l'art, ni de chercher à faire quelque chose de “passionnant”, ou d'“émouvant” ». C'est donc en somme pour des raisons morales (on pourrait dire aussi bien politiques) qu’Annie Ernaux recourra à une écriture revendiquée comme « plate ». […] Lire la suite
OFFENSTADT NICOLAS (1967- )
On pense à la codirection d'une encyclopédie en 2010, Historiographies, concepts et débats, au Que sais-je ? sur L’Historiographie l’année suivante, ou à la direction des Mots de l’historien en 2005. Plus généralement, il est soucieux que les apports de la recherche dépassent un public restreint. Il a toujours beaucoup enseigné : à Sciences Po, à l’université de Toulouse II, à Paris I, etc. […] Lire la suite
LE GALATÉ AU BOIS, Andrea Zanzotto - Fiche de lecture
Indicible par excellence du « je ne sais quoi qui n'a plus de nom dans aucune langue », selon l'admirable formule par laquelle Bossuet désignait l'au-delà du cadavre, à savoir le mourir-pourrir. Horreur qui est aussi ravissement d'une descente au plus secret du corps maternel, au plus profond de l'humus où s'étrangle la voix de la jouissance. N'était qu'au fur et à mesure qu'il s'en rapproche, le poète multiplie les figures et les langues susceptibles de différer l'échéance délicieuse du désastre. […] Lire la suite
AGNEL YANNICK (1992- )
] Je sais très bien où je vais et ce qu'il faut faire pour y parvenir », déclarera-t-il. En 2010, aux Championnats d'Europe de Budapest, il gagne le 400 mètres, devant l'Allemand Paul Biedermann, recordman du monde. En 2011, aux Championnats du monde de Shanghai, Yannick Agnel obtient la médaille d'argent dans le relais 4 fois 200 mètres ; il se classe par ailleurs cinquième du 200 mètres et sixième du 400 mètres. […] Lire la suite
SENS (notions de base)
Il écrit dans sa Phénoménologie de la perception (1945) : « Tout ce que je sais du monde, même par la science, je le sais à partir d’une vue mienne ou d’une expérience du monde sans laquelle les symboles de la science ne voudraient rien dire. » Qu’est-ce qui me permet en effet de comprendre ce que veut me dire le physicien lorsqu’il affirme que le jaune est une longueur d’onde de 590 millimicrons ? C’est mon expérience sensible de la couleur jaune. […] Lire la suite
RYTHME
Le premier couple général que l'on peut choisir — structure et périodicité sans mouvement — s'applique à tous les rythmes que l'on perçoit comme fixes ou, plus exactement, comme figés, c'est-à-dire auxquels il manque ce je-ne-sais-quoi qui anime le véritable rythme, qui le rend vivant. En poésie, par exemple, ce sera toute la différence entre le moule de la versification, qui répond bien aux critères de forme et de retour, et le rythme mouvant, qui, lui, ne s'incarne que dans un vers particulier ou une lecture individuelle. […] Lire la suite
KOKOSCHKA OSKAR (1886-1980)
Je suis expressionniste parce que je ne sais pas faire autre chose qu'exprimer la vie... La quatrième dimension dans mes toiles est une projection de moi-même. » Ce témoignage nous aide à comprendre une œuvre picturale dont l'auteur, n'appartenant à aucun courant et n'épousant aucune attitude extrémiste, a pourtant su trouver des points de contact avec les grands mouvements, les groupes ou les personnalités artistiques de son temps. […] Lire la suite
IBN ṬUFAYL ABŪ BAKR MUḤAMMAD (déb. XIIe s.-1185/86)
Ce système qui, d'après un auteur juif du début du xive siècle, « a mis en émoi le monde entier » est décrit de manière sommaire par l'astronome arabe Al-Biṭrūdjī (Alpetragius) en ces termes : « Tu sais que l'illustre kāḍī Abū Bakr nous disait qu'il avait trouvé un système astronomique et des principes pour ces différents mouvements, autres que les principes qu'a posés Ptolémée, et sans admettre ni excentrique ni épicycle ; et avec ce système, disait-il, tous ces mouvements sont démontrés et il n'en résulte rien de faux. […] Lire la suite
LISSNER STÉPHANE (1953- )
« J’ai quinze ans et je ne sais rien du théâtre. » Ainsi commence Métro Chapelle (2000), l’autobiographie de Stéphane Lissner. Ce directeur de nombreuses institutions musicales et lyriques qui va présider, entre autres, aux destinées du Théâtre du Châtelet et de l’Opéra de Paris conçoit sa fonction comme celle d’un éveilleur de curiosité chargé d’élargir l’horizon d’un public souvent très conservateur. […] Lire la suite
DE SANCTIS FRANCESCO (1817-1883)
L'œuvre d'art est forme, non pas « la forme, vêtement, voile, miroir ou que sais-je encore, précise-t-il, manifestation d'une généralité distincte d'elle-même, quoique unie à elle ; mais la forme dans laquelle est déjà passée l'idée et à laquelle l'individu s'est déjà élevé [...]. Ce qui, en poésie, vit d'une vie immortelle est la forme, quelle que soit l'idée et, partant, le contenu. […] Lire la suite
VIE SECRÈTE (P. Quignard)
L'expression classique « je ne sais quoi » désignait jadis un espace définitivement vacant dans le langage, une béance. L'écrivain ne peut avoir de secours que dans le dévoiement de moyens traditionnels pour rendre sensible ce néant : la litanie (parce qu'elle est incomplète), la métaphore (quand elle rend sensible l'écart entre les éléments), la dénégation (sous la forme subtile de corollaires qui dévient les propositions jusqu'à les égarer). […] Lire la suite
JANKÉLÉVITCH VLADIMIR (1903-1985)
De 1953 à 1963, deux ouvrages capitaux voient le jour, Philosophie première (1954) et Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien (1957) dans lesquels le faire est décrit sur le plan ontologique comme ce qui n’est ni rien ni quelque chose, c’est-à-dire comme un « presque-rien », et sur le plan épistémologique, comme ce que nous constatons mais dont nous ne pouvons rien dire, c’est-à-dire comme un « je-ne-sais-quoi ». […] Lire la suite
ART (Aspects esthétiques) Le beau
Presque au même moment, le père Dominique Bouhours (1628-1702) développait en France, dans les Entretiens d'Ariste et d'Eugène (1671 et 1687), l'idée d'un « je ne sais quoi » au cœur de l'expérience sensible et émotionnelle. Quand nous percevons une beauté, explique-t-il, nous ressentons un « je ne sais quoi » : nous éprouvons clairement un sentiment dont nous ne saisissons pas la cause. […] Lire la suite
PHILOSOPHIE (notions de base)
« Tout ce que je sais du monde, même par la science, je le sais à partir d’une vue mienne ou d’une expérience du monde sans laquelle les symboles de la science ne voudraient rien dire. » Comment, en effet, l’affirmation du physicien selon laquelle le rouge correspond à une vibration dont la longueur d’onde est de 525 à 570 nanomètres (109 mètres) pourrait-elle être compréhensible si ce savant ne faisait pas comme chacun d’entre nous l’expérience sensible de la perception de la couleur rouge et des ressentis liés à cette perception ? L’univers subjectif est donc absolument premier et la mission de la philosophie, qu’elle seule peut mener à bien, est de prendre en charge ce monde subjectif que les scientifiques ont écarté. […] Lire la suite
TAINE HIPPOLYTE (1828-1893)
« Personne n'est plus capable de passion que les hommes intérieurs », avait-il déclaré en termes révélateurs, dans ces lettres de jeunesse où il s'écriait avec joie : « Je saurai, je croirai ; je sais, je crois déjà [...] Je crois tout possible à l'intelligence humaine. » Une méthode scientifique Originaire des Ardennes – il est né à Vouziers –, il resta toujours attaché à son paysage natal de forêts et de rivières. […] Lire la suite
CELLINI BENVENUTO (1500-1571)
Le vieux Cellini, dans une Florence qui lui paraît mesquine, dut ciseler cette formule qu'il met dans la bouche de François Ier : « Je ne sais qui est le plus heureux, du prince qui trouve un homme selon son cœur ou de l'artiste de talent à qui un prince fournit tous les moyens d'exprimer les vastes conceptions de son esprit » (La Vie, II, 22). Cellini cultive le goût maniériste de la prouesse, de l'exploit : faire tenir trois personnages sur une médaille minuscule, figurer toute une Ascension d'inspiration raphaélesque sur le sceau du cardinal Hercule de Gonzague (1528), traduire la monumentalité des figures allongées des tombeaux médicéens de Michel-Ange aux dimensions d'une salière (Vienne, achevée en 1543) ou, inversement, polir et « reparer » son Persée pour lui donner, sur la place de la Seigneurie, le fini d'un bibelot. […] Lire la suite
BONNEFOY YVES (1923-2016)
]/ Je sais que tu seras, même de nuit/[...]/ Le premier feu à prendre au bas du monde mort ». Yves Bonnefoy meurt à Paris le 1er juillet 2016. […] Lire la suite
JEAN-LUC GODARD (exposition)
Dans sa période de cinéaste, auteur puis artiste ou militant, le réalisateur du Gai Savoir (1969) pratique stylistiquement le collage à l'égal des plasticiens du pop art (Une femme mariée, 1964 ; Deux ou trois choses que je sais d'elle, 1967) tout en demeurant en prise avec les sciences humaines et l'esprit de son temps : Vivre sa vie (1962) se fonde sur le livre du juge Marcel Sacotte, La Prostitution, 1959. […] Lire la suite
JEAN-LUC GODARD. RÉTROSPECTIVE
À la suite des films les plus célèbres de la première période, dont Le Mépris (1963), Alphaville (1965), Pierrot le fou (1965), le choix de regrouper Masculin féminin (1966), Made in USA (1966) et Deux ou trois choses que je sais d’elle (1966) dans la période des « Fables sociologiques » a permis de souligner un important et discret point de bascule dans le parcours de Godard. […] Lire la suite
BAROQUE / CLASSIQUE, notion de
En retour, l'approche du classicisme s'est nuancée, intégrant des notions comme le sublime et le « je-ne-sais-quoi ». […] Lire la suite
KILLY JEAN-CLAUDE (1943- )
C'est quelque chose que je ne sais pas faire. » Mais Killy demeure avant tout l'homme de Val-d'Isère – le domaine skiable de Tignes-Val-d'Isère a été baptisé Espace Killy en son honneur. Aussi, quand la station est choisie pour organiser les Championnats du monde de ski alpin de 2009, Jean-Claude Killy s'investit pleinement dans le projet, en tant que président du directoire du comité d'organisation. […] Lire la suite
NORMA (V. Bellini)
Le rite achevé, Adalgisa se retrouve seule, bientôt rejointe par Pollione, qui la presse de ses avances et la convainc de fuir avec lui à Rome (duo « Va, crudele, al dio spietato »/ « E tu pure, ah ! tu non sai » : « Va, cruelle, à ton dieu impitoyable »/ « Et toi aussi, ah ! tu ne sais pas »). Dans sa demeure, Norma révèle à sa confidente Clotilde (soprano) son pressentiment que Pollione veut l'abandonner en retournant à Rome. […] Lire la suite
DE BEAUX LENDEMAINS (A. Egoyan)
« Je ne sais pas à qui je parle », lui dit son père. Dialogue précaire, éphémère comme chaque plan d'un film : la communication est coupée. Une image, quand elle se refuse à entrer dans un récit, constitue une réserve de sens. Le montage, on le sait, a pour fonction de puiser dans cette réserve, d'en retenir ce qui est nécessaire et suffisant pour faire avancer le récit. […] Lire la suite
CHOMSKY NOAM (1928- )
Quel livre as-tu acheté ? * Comment ne sais-tu quel livre acheter ?, ? Quel livre ne sais-tu comment acheter ?). Nous discernons les relations de coréférence possibles entre pronoms et expressions référentielles : nous savons par exemple que Pierre et le ne peuvent désigner la même entité dans Pierre l'aime mais le peuvent dans Même la mère de Pierre le trouve méchant. […] Lire la suite
CEUX DE 14, Maurice Genevoix - Fiche de lecture
» Mais l'enjeu fondamental du livre, comme le titre le suggère, reste de faire revivre – littéralement – les hommes, unis dans une fraternité née de la souffrance (« Je les vois, amassés dans les creux de la terre, serrés les uns contre les autres, ne faisant plus qu’un seul grand corps déjà blessé ») et saisis en même temps dans leur individualité, avec leurs gestes et leurs parlers (Genevoix démontre un vrai talent pour rendre, à travers la gouaille des dialogues, accents, prononciations et expressions variés), leurs tempéraments (Butrel, « blagueur sans fanfaronnade »), leurs qualités (Porchon, « brave avec simplicité ») comme leurs faiblesses (« Je sais que celui-ci est un lâche, et celui-ci une brute, et celui-ci un ivrogne »). […] Lire la suite
LA BOHÈME (G. Puccini)
»/ « Io non so come sia » : « Oh Mimì, tu ne reviendras plus »/ « Je ne sais par quel miracle »). Avec Schaunard et Colline, ils défient à coups de pitreries la pauvreté qui se fait de plus en plus cruellement sentir quand apparaît Musetta, qui annonce que Mimì, mourante, veut passer ses dernières heures sous ce toit où elle a connu autrefois le bonheur. […] Lire la suite
HAWKS HOWARD (1896-1977)
Lorsqu'en 1930 il entreprend son premier film parlant, les producteurs lui demandent : « Avez-vous l'expérience du théâtre ? » il répond : « Non, mais je sais comment les gens parlent dans la vie. » Inversement, il explique l'échec de La Terre des pharaons (Land of Pharaons, 1955) en disant : « J'ignore comment parle un pharaon. Et Faulkner ne le savait pas davantage. […] Lire la suite
CASSAVETES JOHN (1929-1989)
« Je peux revoir vingt fois les films de Welles, explique Martin Scorsese, [mais les] films de Cassavetes, je ne peux les voir qu'une fois, parce que je sais. Ça me touche à un niveau affectif et psychologique. Pour moi, ils représentent la vérité, la présence, l'intimité de la vie elle-même : c'est comme ça que je voudrais pouvoir capturer la vie au cinéma. […] Lire la suite