9-21 octobre 2013
France. Polémique autour de l'interpellation et de l'expulsion d'une jeune Kosovare
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Le 9, la police procède à l'expulsion d’une famille rom d'origine kosovare arrivée en France en janvier 2009, qui se trouvait en situation irrégulière depuis le rejet définitif de sa demande d'asile en février 2013. gée de quinze ans, la fille, qui était scolarisée dans un collège de Pontarlier (Doubs), est interpellée alors qu'elle effectuait une sortie scolaire avec sa classe. Cette opération suscite une vive émotion.
Le 16, tandis que de nombreuses voix s'élèvent, notamment au sein du Parti socialiste (P.S.), pour accuser le ministre de l'Intérieur Manuel Valls de renier les valeurs de la gauche, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault déclare devant l'Assemblée nationale que, « s'il y a eu faute, l'arrêté de reconduite à la frontière sera annulé ». Le ministère de l'Intérieur charge l'Inspection générale de l'administration (I.G.A.) d'une enquête.
Le 18, les élèves de quinze lycées parisiens bloquent l'accès à leur établissement pour protester contre l'expulsion d'élèves sans papiers. Plusieurs milliers de lycéens manifestent dans Paris à l'appel d'organisations de lycéens, d'étudiants, d'enseignants, ainsi que du Réseau éducation sans frontières, association de défense des élèves en situation irrégulière.
Le 19, Manuel Valls, qui a écourté sa visite aux Antilles, arrive à Paris. Il prend connaissance du rapport de l'I.G.A., lequel indique que l'expulsion de la famille est « justifiée en droit », mais que les forces de l'ordre « n'ont pas fait preuve du discernement nécessaire ». Le président François Hollande annonce, dans une allocution télévisée, qu'« une instruction sera envoyée aux préfets [...] prohibant toute interpellation d'enfants dans le cadre scolaire ». Il déclare que « si [Leonarda] en fait la demande, compte tenu des circonstances, et qu'elle veut poursuivre sa scolarité en France, un accueil lui sera réservé, et à elle seule ». Celle-ci exprime aussitôt son refus de revenir seule en France. Le premier secrétaire du P.S. Harlem Désir soutient la revendication de la famille, préconisant le retour en France de la mère et de tous les enfants.
Le 21, le président de l'U.M.P. Jean-François Copé rappelle sa position en faveur d'une remise en cause du droit du sol, afin de priver du droit à devenir français les enfants nés en France de parents immigrés clandestins.