5-21 février 2025
France. Mise en cause de François Bayrou dans l’affaire de Bétharram.
Le 5, le site d’information Mediapart publie une enquête révélant que l'actuel Premier ministre François Bayrou a été informé dans les années 1990 de violences physiques et sexuelles commises sur des élèves par des membres du personnel de l'établissement privé catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), alors qu'il était ministre de l'Éducation nationale et président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques.
Le 15, François Bayrou rencontre un collectif de victimes, auxquelles il affirme ne pas avoir été au courant des faits alors qu’il était ministre de l’Éducation nationale. Il annonce qu'il va demander au ministère de la Justice de détacher des magistrats pour accélérer le traitement de la centaine de plaintes déposées pour des faits de violence physique ou sexuelle commis pendant plusieurs décennies à Notre-Dame de Bétharram, où ont été scolarisés plusieurs de ses enfants.
Le 19, la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale vote à l’unanimité pour la création d'une commission d'enquête sur « les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires ».
Le 21, le Premier ministre dénonce une « mécanique du scandale » et la recherche de « répercussions politiques » après un nouveau témoignage publié par Mediapart affirmant qu'il a ignoré des alertes sur ces violences à l'époque des faits. Il affirme avoir été seulement informé d’une « claque » lorsqu’il était ministre et avoir alors demandé une inspection générale de cet établissement, qui a eu lieu en 1996 et dont le rapport était à l’époque « rassurant ».
Le 21 également, le parquet de Pau ouvre une information judiciaire pour viol et agression sexuelle sur mineur de 15 ans à l’encontre d’un ancien surveillant de l’établissement, pour des faits commis dans les années 1990 et 2000. Il est mis en examen et écroué, tandis que deux autres personnes placées en garde à vue sont libérées en raison de la prescription des faits reprochés. Le parquet, qui a été alerté en février 2024, précise avoir reçu en un an de procédure 112 lettres de dénonciation pour des faits de violences aggravées, d'agressions sexuelles et de viols, survenus entre 1955 et 2004, et que 77 victimes « entendaient déposer plainte ».