LEYEN URSULA VON DER (1958- )

Ursula von der Leyen

Ursula von der Leyen

Ursula von der Leyen

Proche d'Angela Merkel, un temps pressentie pour lui succéder à la tête du gouvernement fédéral…

Ursula von der Leyen est une femme politique allemande. Elle a dirigé plusieurs ministères (Famille, Travail, Défense) dans les gouvernements successifs d’Angela Merkel entre 2005 et 2019, avant d’être élue présidente de la Commission européenne en juillet 2019 et de prendre ses fonctions en décembre 2019.

Sa désignation par les chefs d’État et de gouvernement à la candidature à la présidence de la Commission européenne a déjoué tous les pronostics. Élue par le Parlement européen à la majorité absolue plus neuf voix, elle ne semblait en rien être prédisposée à ce poste. Sa personnalité n’est pourtant pas aussi « décalée » qu’on a pu l’affirmer alors. Elle dispose de nombreux atouts qui pourraient, si son mandat était un succès, l’ériger en exemple d’une nouvelle manière d’incarner la fonction, plus stable et plus consensuelle.

Une désignation hors norme

Les conditions dans lesquelles Ursula von der Leyen a été choisie comme candidate, puis élue à la présidence de la Commission européenne, ont fait couler beaucoup d’encre. De fait, sa désignation dérogeait à la procédure qui s’était précédemment imposée et selon laquelle la présidence de la Commission revient à la tête de liste du parti européen vainqueur des élections (le Spitzenkandidat). Si cette rupture a pu être interprétée comme une entorse à la démocratie, c’est oublier que l’Union européenne n’est pas une démocratie parlementaire (même si le Parlement y joue un rôle de plus en plus important). Les partis politiques européens sont davantage des constructions juridiques que des organisations émanant d’une société ou d’un peuple européen, encore hypothétiques. En outre, en raison de l’importante segmentation des forces politiques européennes et de la faible mobilisation de l’électorat, les têtes de liste européennes sont peu connues du grand public et ne disposent que d’une faible légitimité électorale. Ainsi, en tenant compte des abstentions, la liste menée par le précédent président de la Commission, Jean-Claude Juncker, n’avait rassemblé qu’environ 10 % des électeurs en 2014.

Si l’on considère l’autonomie du pouvoir de proposition du Conseil européen et la faible institutionnalisation de la procédure du Spitzenkandidat, l’arrivée à la tête de la Commission européenne d’une personnalité dérogeant à une règle non écrite n’était qu’une surprise partielle. Ursula von der Leyen est du reste bien membre du PPE, le parti qui a remporté les élections de 2019 avec 182 sièges devant le groupe S&D (154 sièges) et l’ALDE, devenu Renew Europe (108 sièges). En outre, contrairement à la tête de liste du PPE, l’Allemand Manfred Weber, et à sa personnalité clivante, elle incarne une nouvelle forme de consensus. Elle est plus ouverte politiquement (ce qui lui permet de mieux refléter l’éclatement des forces au Parlement et au Conseil européen) et marque au moins partiellement une rupture avec les prétentions de Jean-Claude Juncker d’incarner une Commission européenne plus politique, ce qui fut l’un des mantras de la dernière Commission.

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Écrit par

  • Didier GEORGAKAKIS : professeur de science politique à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne et au Collège d'Europe de Bruges, chaire Jean Monnet, Belgique

Classification

. In Encyclopædia Universalis []. Disponible sur : (consulté le )

Médias

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Autres références

  • JUNCKER JEAN-CLAUDE (1954- )

    • Écrit par Didier GEORGAKAKIS
    • 1 275 mots
    • 1 média
    Dès le début de 2017, il annonce qu’il ne briguera pas un second mandat à la tête de la Commission. Le 1er novembre 2019, il est remplacé par l’Allemande Ursula von der Leyen.

Voir aussi