TUMEURS ANIMALES
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Tumeurs chez l'homme
L'anatomie pathologique, qui se consacre à l'étude de la morphologie des processus morbides, est primordiale en carcinologie, car c'est sur elle que reposent la nomenclature et le diagnostic des tumeurs d'où découlent, dans une très large mesure, pronostic et indications thérapeutiques.
On distingue généralement deux variétés de tumeurs. Les tumeurs bénignes ont une croissance lente, elles refoulent les tissus voisins sans les infiltrer, leur évolution reste strictement locale. Ces trois caractères s'opposent à ceux des tumeurs malignes, ou cancers : leur croissance est rapide, ils infiltrent et détruisent les tissus voisins, ils donnent des localisations secondaires à distance par migration de cellules néoplasiques à travers les voies vasculaires sanguines ou lymphatiques (métastases). C'est toujours la seule définition raisonnable de ces deux types de tumeurs, car, en l'état de nos connaissances, une définition selon des critères étiologiques ou physiopathologiques se révèle impossible.
Coupes histologiques réalisées dans un carcinome différencié et non invasif (a) et un carcinome non différencié infiltrant (b). Le carcinome différencié se caractérise par la limite très nette des masses tumorales, clairement distinctes du stroma péritumoral. Les cellules tumorales...
Crédits : B. Boyer, Institut Curie
Sur le plan morphologique, cependant, les aspects architecturaux et cytologiques sont souvent assez différents pour permettre un diagnostic, l'expérience ayant appris que telle ou telle image microscopique est statistiquement associée à une évolution maligne alors que telle autre est significative d'un processus bénin.
On peut rappeler que la plupart des jurisprudences considèrent comme une faute professionnelle grave et punissable le fait de mettre en jeu des thérapeutiques sévères, souvent dites mutilantes (chirurgie d'exérèse large, radiothérapie à hautes doses), sans que la preuve du cancer ait été apportée par l'examen microscopique d'un prélèvement.
Tumeurs bénignes et tumeurs malignes
Les caractères anatomopathologiques d'une tumeur permettent de reconnaître sa malignité ; aucun d'eux n'est assurément spécifique, mais leur groupement est révélateur.
Certains de ces caractères sont architecturaux et sont étudiés soit par la macroscopie, soit au moyen d'un faible grossissement microscopique. Ils résident en l'absence de limitation, d'encapsulation du nodule tum [...]
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Écrit par :
- Jean-Charles FRIEDMANN : professeur à la faculté de médecine de l'université de Paris-Val-de-Marne
- Rémi GÉRARD-MARCHANT : chef du département d'anatomie pathologique de l'Institut Gustave-Roussy, Villejuif
- Charles GOSSE : chef de service d'expérimentation animale à l'Institut Gustave-Roussy, Villejuif
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Voir aussi
Pour citer l’article
Jean-Charles FRIEDMANN, Rémi GÉRARD-MARCHANT, Charles GOSSE, « TUMEURS ANIMALES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/tumeurs-animales/