TRANSPLANTATION D'ORGANES
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Le vocabulaire
Dans leur sens strict, la transplantation et la greffe diffèrent : la greffe s'applique aux tissus tels que la peau, la cornée ; greffer un fragment de peau d'un individu à un autre individu exige seulement qu'on transfère le greffon sur une surface de dimension égale, où l'on aura au préalable enlevé la peau du receveur ; nulle suture de veine ou d'artère n'est nécessaire ; au contraire, la transplantation d'un organe tel que le rein réclame le rétablissement du courant sanguin, par abouchement de l'artère et de la veine irriguant l'organe à une artère et à une veine du receveur. En pratique, cependant, les mots « greffe » et « transplantation » sont utilisés indifféremment, et l'on parle couramment de greffe du cœur et du rein.
On nomme autotransplantation, ou greffe autologue, le transfert d'un transplant prélevé chez le receveur lui-même, par exemple le transfert d'un rein de sa situation normale, dans la région lombaire, vers un emplacement placé plus bas, dans la région iliaque, chez le même individu (cette intervention s'est parfois montrée utile pour sauver un rein dont l'abouchement artériel normal dans l'aorte était menacé d'obstruction). La transplantation autologue ne soulève d'autre problème que chirurgical : le transplant est immunologiquement toléré puisqu'il ne change pas de propriétaire. Il en est de même dans le cas des transplantations entre jumeaux vrais, qui peuvent être considérés de ce point de vue comme deux exemplaires du même individu : on parle alors de greffe isogénique. Il en est encore de même dans les transplantations entre animaux de race pure obtenus par croisements incestueux successifs entre animaux de la même portée, générations après générations : de telles transplantations sont dites syngéniques.
On nomme homotransplantation, ou greffe allogénique, ou allogreffe, la transplantation entre deux individus de la même espèce, par exemple de souris à souris ou d'homme à homme (animaux syngénéiques et jumeaux vrais exclus).
On nomme enfin hétérotransplantation, ou greffe xénogénique, une transplantation entre animaux d'espèce différente, par exemple de la souris au rat ou du singe à l'homme.
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Écrit par :
- Henri BISMUTH : professeur à la faculté, chirurgien des hôpitaux, chef de service
- Jean-François DELFRAISSY : chef de service de médecine interne et maladies infectieuses de l'hôpital Bicêtre, Val-de-Marne, professeur d'immunologie clinique et de médecine interne à la faculté de médecine de Paris-Sud
- Jean DORMONT : ancien doyen de la faculté de médecine de l'université de Paris-Sud
- Jean HAMBURGER : membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences
- Didier SAMUEL : docteur en médecine, praticien hospitalier, hépatologue.
Classification
Autres références
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Voir aussi
Pour citer l’article
Henri BISMUTH, Jean-François DELFRAISSY, Jean DORMONT, Jean HAMBURGER, Didier SAMUEL, « TRANSPLANTATION D'ORGANES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/transplantation-d-organes/