THURINGIENS, ALAMANS ET BAVAROIS
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
L'art thuringien
L'art thuringien, comme celui des Alamans et des Bavarois, est surtout représenté par des objets de métal (accessoires vestimentaires, objets de parure, décors d'armes, etc.) et se caractérise par de multiples influences. Au cours de sa phase précoce (ve s.), il est marqué par des apports antiques (décors géométriques imitant la taille biseautée, très populaires en Germanie libre durant le Bas-Empire où l'on s'inspire de modèles romains). S'y ajoutent des influences hunniques (introduction du « style coloré » et en particulier de l'orfèvrerie « cloisonnée ») et ostrogothiques (par exemple des fibules cloisonnées en forme d'aigle).
C'est seulement vers 500, où le royaume thuringien atteint son apogée, qu'apparaissent des objets spécifiques, témoins d'un véritable art régional : petites fibules ansées symétriques à trilobes cloisonnés, fibules à tête « flammulée » ou « en tenailles » (en réalité, stylisation du motif classique de la tête d'oiseau à bec crochu). Au cours du vie siècle, et malgré la perte de son indépendance, le royaume thuringien connaît de nouvelles influences qui vivifient son art. Des contacts suivis avec le monde anglo-saxon et scandinave favorisent ainsi l'importation et l'imitation de divers objets de parure : dans le premier cas, par exemple, des fibules cupelliformes à décor zoomorphe ; dans le second, des fibules ansées asymétriques à tête rectangulaire, pied rhomboïdal et motifs animaliers en « style I évolué » (d'après la classification de B. Salin). Le monde thuringien, comme l'Alémanie et la Bavière, reçoit également des influences byzantines qui, par les cols alpins, s'exercent à partir de l'Italie ostrogothique, puis lombarde (après 568) : il s'agit notamment de pendentifs en tôle d'or estampée portant la représentation stylisée de la Vierge et de l'archange Gabriel. Si les plus anciens d'entre eux appartiennent à la seconde moitié du vie siècle, c'est seulement au cours du siècle suivant que les objets porteurs de signes chrétiens se multiplient, illustration des progrès de la christianisation sous l'impulsion des missions franques. L'archéologie en livre d'autres preuves, comme les vestiges de petites églises en bois et en pierre. Les plaques de chancel de Hornhausen (R.F.A.), qui fermaient le chœur d'une petite église du début du viie siècle, demeurent l'un des seuls témoins de la sculpture thuringienne, fortement influencée ici par l'art animalier nordique.
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 7 pages
Écrit par :
- Patrick PÉRIN : directeur du musée des Antiquités nationales, Saint-Germain-en-Laye
Classification
Autres références
« THURINGIENS, ALAMANS ET BAVAROIS » est également traité dans :
CLOTAIRE Ier (entre 497 et 500-561) roi de Neustrie (511-558) et roi des Francs (558-561)
Plus jeune fils de Clovis I er et de Clotilde, Clotaire I er joua un rôle important dans l'expansion de l'hégémonie franque. Lors du partage du royaume de son père en 511, Clotaire I er reçut les terres traditionnelles des Francs Saliens dans le nord de la France d'aujourd'hui et dans la Belgique actuelle, ayant pour capitale Soissons (la future Neustrie). Après la mort de son frère Clodomir lo […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Patrick PÉRIN, « THURINGIENS, ALAMANS ET BAVAROIS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 août 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/thuringiens-alamans-et-bavarois/