FRANÇAIS THÉÂTRE, XVIIe s.
ACTEUR
Dans le chapitre « Naissance du comédien » : […] L'édition en français de la Poétique d'Aristote en 1555 fait fleurir une kyrielle de lectures exégétiques et de réflexions sur le théâtre grec, dont les textes sont, après la chute de Constantinople et l'arrivée en Occident de nombreux Grecs en exil, enfin disponibles. L'art de l'acteur baroque puis classique, étayé par le savoir antique et celui de la commedia dell'arte italienne, va s'épanouir […] […] Lire la suite
AMPHITRYON (mise en scène C. Rauck)
Amphitryon est l’une des comédies les mieux ciselées de Molière. Inspirée de Plaute, elle nous reconduit aux temps anciens de la Grèce, lorsque les dieux couvaient les hommes d’un regard jaloux. Victorieux d’Athènes, le valeureux Amphitryon s’apprête à regagner son palais afin d’y fêter sa victoire dans les bras d’Alcmène, sa bien-aimée. Il envoie Sosie, son valet, en éclaireur. Mais, au même mom […] […] Lire la suite
ANDROMAQUE, Jean Racine Fiche de lecture
Après avoir polémiqué avec Port-Royal en défendant le théâtre dans un pamphlet anonyme ( Lettre à l'auteur des « Hérésies imaginaires » , 1666), Racine (1639-1699) conquiert la Cour. Henriette d'Angleterre, belle-sœur du roi, assiste aux lectures préliminaires d' Andromaque , les comédiens de l'Hôtel de Bourgogne répètent avec l'auteur, et, le 17 novembre 1667, la pièce est donnée au Louvre, dans […] […] Lire la suite
ATHALIE, Jean Racine Fiche de lecture
À Versailles, devant Louis XIV et le dauphin, le 5 janvier 1691, on vit pour la première fois Athalie , tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine (1639-1699). Sans costumes ni décor, cette tragédie biblique inspirée du Livre des Rois et du Livre des Chroniques fut représentée par les demoiselles de Saint-Cyr, chères à madame de Maintenon, l'épouse morganatique et dévote du roi vieillissant […] […] Lire la suite
AUBIGNAC FRANÇOIS HÉDELIN abbé d' (1604-1676)
L'un de ces abbés qui tiennent tant de place dans l'histoire de la littérature — et des théories littéraires — au xvii e siècle. Il a été prédicateur, romancier, dramaturge, poète, mais il a surtout voulu être, quant à lui, le législateur du théâtre. En 1640, une querelle l'oppose à Ménage à propos de la durée de l' Heautontimoroumenos de Térence, querelle de prestige en quelque sorte, qui doit […] […] Lire la suite
BAJAZET, Jean Racine Fiche de lecture
Britannicus (1669) était, selon certains, trop immoral et trop complexe, Bérénice (1670) trop élégiaque et trop simple. Bajazet (1672) sera violent, sans abandonner ni le romanesque ni le goût galant. Racine (1639-1699), adulé par le public mondain, finalement reconnu par les dramaturges, écrit maintenant une pièce par an sur le modèle qu'il a lui-même défini comme « un tragique qui naît du gal […] […] Lire la suite
BÉRÉNICE, Jean Racine Fiche de lecture
Concurrent de Pierre Corneille – qui, au même moment, écrit Tite et Bérénice –, Jean Racine (1639-1699) signe avec Bérénice (1670) l'un de ses plus grands succès. L'œuvre est une tragédie expérimentale : peu de vers (1 506), peu de scènes (29), trois personnages majeurs, une intrigue qui trouve sa source chez Suétone : « dimisit invitus invitam » (« il la renvoya malgré lui, malgré elle »). […] […] Lire la suite
BOISROBERT FRANÇOIS DE (1592-1662)
Fils d'un homme de loi normand et huguenot, Boisrobert vint à Paris en 1616 et s'insinua comme poète dans les bonnes grâces de la reine mère Marie de Médicis. Il se convertit au catholicisme en 1621 et fut tonsuré en 1623. Son esprit et son effronterie lui valurent la faveur du cardinal de Richelieu, et, après avoir visité l'Angleterre (1625-1626) et Rome (1630-1631), il entra dans les ordres et r […] […] Lire la suite
BRITANNICUS, Jean Racine Fiche de lecture
Joué pour la première fois à l'Hôtel de Bourgogne, le 13 décembre 1669, Britannicus , tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine (1639-1699), est une réflexion sur l’histoire, la politique, les calculs de cour, autrement dit un texte qui rencontre directement les questions de légitimité, de souveraineté, et de tyrannie. Britannicus est d’abord l’histoire d’un « monstre naissant », Néron, em […] […] Lire la suite
CINNA, Pierre Corneille Fiche de lecture
Après la querelle du Cid (1637) et un silence de trois années, Corneille (1606-1684) composa coup sur coup Horace et Cinna (dont les premières représentations eurent lieu en 1640 ou 1641), deux pièces romaines à fin heureuse. Il ne fit éditer Cinna qu'en 1642, pour éviter qu'elle ne tombe trop vite dans le domaine public, mais dut surseoir à la publication jusqu'au 18 janvier 1643 : il était e […] […] Lire la suite
CLASSICISME
Dans le chapitre « La pudeur, la vérité et les contraintes » : […] Tout en sondant impitoyablement les replis de leur cœur, « cet aveugle à qui sont dues toutes nos erreurs », comme l'appelle Saint-Evremond, les écrivains du classicisme n'ont pas, en général (à part quelques mémorialistes dont Retz est le moins réservé), étalé leur moi avec outrecuidance. Plusieurs d'entre eux ont dénoncé les pièges de l'amour de soi et dénié à l'auteur le droit de se préférer à […] […] Lire la suite
CLÉMENCE, littérature
Décidant en dernier recours du sort d'un condamné, le prince a toujours la partie belle ; s'il laisse faire son office au bourreau, on s'incline devant sa justice et on célèbre son obéissance, peut-être douloureuse, au devoir et à la raison d'État ; s'il fait grâce, on soupçonne parfois avec admiration une arrière-pensée de profond politique et on célèbre sa magnanimité ou son humanité. L'apparent […] […] Lire la suite
COMÉDIE
Dans le chapitre « L'entrée en littérature » : […] Mais, aux alentours de 1630, voici que l'évolution se précipite soudain. L'aristocratie commence à se policer et à s'intéresser aux débats littéraires et philosophiques ; les femmes prennent une place de plus en plus importante dans la société ; des salles de théâtre se créent, encore mal équipées, mais animées par des troupes de premier ordre qui s'y fixent en permanence. Les nouveaux théoriciens […] […] Lire la suite
COMÉDIE-BALLET
L'histoire de la comédie-ballet est fort courte : onze ans à peine, 1661-1672. Elle naît, en apparence, par hasard : lors de la fête de Vaux donnée par Fouquet (août 1661), afin de donner aux danseurs le temps de se changer entre les « entrées » du ballet, on intercale celle-ci entre les scènes d'une comédie. Cela s'était fait déjà : mais la nouveauté, due sans doute à l'initiative de Molière, est […] […] Lire la suite
COMÉDIE DE CAPE ET D'ÉPÉE
Genre dramatique fidèlement adapté de la comedia de capa y espada espagnole qui a connu, de 1640 environ à 1656, une grande vogue en France. Les auteurs français — d'Ouville, l'initiateur du genre ( L'Esprit folet , La Dame suivante ), Scarron ( Jodelet ou le Valet maître , Le Gardien de soy-mesme ), Thomas Corneille ( L'Amour à la mode , Le Geolier de soy-mesme ), Boisrobert ( La Jalouse d'elle […] […] Lire la suite
COMÉDIE-FRANÇAISE
Dans le chapitre « « La Maison Molière » » : […] Si l'acte de fondation de la Comédie-Française date de mars 1804, et fut officialisé par Napoléon depuis Moscou par le décret du 15 octobre 1812, sa création se situe sous le règne du Roi-Soleil. En 1680, Louis XIV, épris de spectacles mais aussi désireux de renforcer les liens entre la culture et l'État, enjoint aux deux dernières troupes parisiennes de comédiens français – celle de l'hôtel de […] […] Lire la suite
COMMEDIA DELL'ARTE
Dans le chapitre « L'influence de la commedia dell'arte » : […] Le rayonnement de la commedia dell'arte s'est étendu à tous les pays d'Europe, où elle a laissé des traces profondes dans l'imagination populaire aussi bien que dans le théâtre, la poésie et les arts. Plusieurs de ses personnages se sont mêlés aux figures produites par les différents folklores nationaux ou ont contribué à en engendrer de nouvelles. Mais c'est en France que la commedia a trouvé, d […] […] Lire la suite
COMMEDIA DELL'ARTE (repères chronologiques)
Milieu du xvi e siècle En Italie, des associations de particuliers se forment dans le but de faire du théâtre. Seconde moitié du xvi e siècle Les troupes de la commedia dell'arte se répandent en Espagne, en France, en Bavière, puis en Angleterre, en Allemagne enfin dans la seconde partie du xvii e siècle. 1571 Les premiers Gelosi, les comédiens les plus célèbres du temps, sont de passage à l […] […] Lire la suite
CORNEILLE PIERRE
Le théâtre cornélien est fait pour nous saisir et nous entraîner, au moyen d'exemples qu'il place à distance de nous et au-dessus de nos pouvoirs ordinaires, et qui cependant n'ont tout leur sens que par notre admiration. Étonnement et communion, mouvement de ce que nous sommes vers ce que le drame nous suggère d'être au-delà de nous-mêmes, tel est le ressort puissant de ce théâtre. Ce qui a quel […] […] Lire la suite
CORNEILLE PIERRE (repères chronologiques)
6 juin 1606 Naissance de Pierre Corneille à Rouen. 1615-1622 Corneille fait ses études au collège des jésuites de Rouen, où il s'initie au théâtre. 1629 Mélite , première œuvre dramatique de Corneille. C'est une « pièce comique ». 1634 Médée , première tragédie. Comme toutes les pièces de Corneille jusqu'en 1647, elle est créée par la troupe de Mondory. 1635 L'Illusion comique . 1637 Au débu […] […] Lire la suite
CORNEILLE THOMAS (1625-1709)
À la fois bénéficiaire et victime de la gloire de son « grand » frère, Thomas Corneille s'applique, semble-t-il, à le suivre en tout point, de loin, avec vénération et, plus encore, avec une indéfectible et chaude affection, d'ailleurs réciproque. Né à Rouen, dix-neuf ans après lui, il étudie le droit comme lui, pour se tourner aussitôt vers le théâtre en commençant par composer des comédies imité […] […] Lire la suite
CYRANO DE BERGERAC SAVINIEN (1619-1655)
Dans le chapitre « Du mythe à l'homme » : […] Il faut débarrasser Cyrano des affûtiaux de son mythe ; il n'était point gascon, mais natif, en 1619, de la région de Chevreuse, où se trouvait la terre de Bergerac. Il fut un temps vaillant soldat et glorieusement blessé au siège d'Arras. Bretteur ? Jamais et, s'il dégaina souvent, ce ne fut point pour son compte. Il écrivit peu de vers galants et son nez avait la forme exactement opposée à celle […] […] Lire la suite
DANCOURT FLORENT CARTON dit (1661-1725)
Ancien élève des Jésuites, Dancourt se voue au théâtre. Il enlève et épouse, en 1680, la fille de l'acteur La Thorillière, qu'il devait rendre malheureuse par une inconduite notoire. Il joue à Lille, puis se crée, comme comédien, orateur de la troupe et auteur à succès, une situation prééminente à la Comédie-Française, à partir de 1685. La faveur que lui témoigne le roi Louis XIV achève de le pose […] […] Lire la suite
DOM JUAN, Molière Fiche de lecture
Le 15 février 1665, Molière (1622-1673) donne Dom Juan , une comédie fort dangereuse, à la suite de Tartuffe qui venait d'être interdit. Quinze jours après la première, les pressions de toutes sortes et la prudence font que l'écrivain retire sa pièce : Le Festin de pierre , cette version originale qui n'a pas été imprimée, qu'on nommera en 1682 Dom Juan , sera à jamais perdue. Les éditions que n […] […] Lire la suite
FIORELLI TIBERIO (1608-1694)
Un des plus célèbres acteurs italiens, passé à la postérité sous les traits de Scaramouche, personnage de la commedia dell'arte, variante du Capitan, mais qui comporte quelque chose du Zanni (ou bouffon). Fils de Silvio Fiorelli, le “capitaine Matamoros”, Tiberio serait venu en France pour la première fois en 1645 avec la troupe de Guiseppe Bianchi ; après plusieurs séjours, il s'y installe vers 1 […] […] Lire la suite
FOYERS DE CULTURE
Dans le chapitre « Versailles, théâtre de l'autorité royale » : […] L'organisation de Versailles en foyer de civilisation et de culture en même temps que de gouvernement et d'administration a fait de cette ville artificielle un exemple de centralisation absolue unique au monde. Mais ses activités étaient si nombreuses qu'on peut se demander à quel niveau se plaçaient les fonctions culturelles dans cet ensemble polymorphe, à la fois logis du roi, hôtel de cour, ce […] […] Lire la suite
FRANÇAISE LITTÉRATURE, XVIIIe s.
Dans le chapitre « Le théâtre : une liberté nouvelle » : […] Encadré – et gêné – par le système du privilège, qui accordait à la Comédie-Française (ou Théâtre-Français) l a propriété de son répertoire et le droit exclusif de représenter à Paris le théâtre parlé, et a fortiori la tragédie et la haute comédie, et à l’Académie royale de musique celui de représenter le théâtre lyrique et de fixer des limites précises au Théâtre-Italien, le théâtre n’en connut […] […] Lire la suite
HORACE, Pierre Corneille Fiche de lecture
On a coutume de lire Horace (joué en 1640 au théâtre du Marais, publié en 1641) et Cinna (probablement jouée en 1641 au théâtre du Marais, et publiée en 1643) comme des tragédies idéalisantes où se met en place un équilibre dramaturgique. L'ambition y est guidée par la volonté dans une voie vertueuse, vers une soif de gloire aristocratique jugulée par un gouvernement juste et monarchique. L'amo […] […] Lire la suite
IPHIGÉNIE, Jean Racine Fiche de lecture
En 1674, lorsqu'il crée Iphigénie, tragédie en cinq actes et en vers, Jean Racine (1639-1699) est déjà célèbre. Protégé par M me de Montespan, pensionné par le roi, élu en 1672 à l'Académie française, il est devenu en dix ans, avec Jean-Baptiste Lully , le principal contributeur des divertissements royaux. C'est donc à Versailles , le 18 août, à l'occasion des fêtes données entre le 4 juillet […] […] Lire la suite
ITALIENS LES, théâtre
Les comédiens italiens qui, au xvii e et au xviii e siècle, se sont, pendant deux longues périodes, installés en France, ont joué dans l'histoire de notre théâtre un rôle considérable. Dès le dernier tiers du xvi e siècle et tout au long de la première moitié du xvii e , des troupes vont de ville en ville ; certaines d'entre elles (en premier lieu celle de Flaminio Scala, dit Flavio, qui avait […] […] Lire la suite
LARIVEY PIERRE DE (1540/41-1612)
Né en Champagne, fils d'un négociant italien, Pierre de Larivey appartient à la famille florentine des Giunti. Il prend peut-être le nom de Larivey (l'arrivée) en venant à Paris où l'on trouve sa trace en 1586 dans le milieu des avocats et des membres du Parlement. Il traduit des œuvres italiennes et il fait paraître, en 1579, ses six premières comédies. Ordonné prêtre, il obtient un bénéfice et s […] […] Lire la suite
LE CID, Pierre Corneille Fiche de lecture
D'abord joué en janvier 1637 sous la bannière de la tragi-comédie, Le Cid de Pierre Corneille (1606-1684) connaît immédiatement un grand succès au théâtre du Marais. La « Querelle du Cid » s'ouvre quelques semaines après la première représentation, en avril 1637, avec les Observations sur « Le Cid » du dramaturge et académicien Georges de Scudéry (1601-1667), et se poursuit jusqu'en 1660. Corne […] […] Lire la suite
L'ÉCOLE DES FEMMES, Molière Fiche de lecture
Après le succès de L'École des maris (1661), Molière (1622-1673) décide de reprendre la même intrigue : une jeune fille échappe à son tuteur, un barbon, pour épouser un jeune homme qu'elle aime et dont elle est aimée. Le naturel et l'innocence triomphent du pouvoir et de l'argent. La farce venue de la tradition médiévale nourrit le ridicule d'Arnolphe, comme elle constituait celui du Sganarelle d […] […] Lire la suite
LE MALADE IMAGINAIRE, Molière Fiche de lecture
Le Malade imaginaire, créé le 10 février 1673 au théâtre du Palais-Royal, est la dernière pièce de Molière (1622-1673), celui-ci, par une tragique superposition de la réalité et de la fiction, mourant juste après la quatrième représentation, le 17 février. Il s’agit d’une comédie-ballet composée de trois actes en prose précédés d’un prologue, séparés par des intermèdes, et conclus par un dernie […] […] Lire la suite
LE MISANTHROPE, Molière Fiche de lecture
Dès Boileau et la fin du xvii e et surtout durant le xviii e siècle, on n'a cessé de célébrer Le Misanthrope de Molière (1622-1673) : une pièce aussi harmonieuse, aussi rigoureuse, en un mot une comédie aussi sérieuse a enfin réussi à légitimer le comique en le rendant moral. De plus, s'il prend bien appui sur des personnages topiques, en particulier à travers l'opposition de la prude et de la […] […] Lire la suite
LE ROMAN COMIQUE, Paul Scarron Fiche de lecture
Dans le chapitre « Le comédien et l'art du paraître » : […] Il serait infructueux de réduire Le Roman comique à un document sur le théâtre de province du xvii e siècle, un roman à clef, ou même un roman « réaliste ». Le narrateur, qui régit très librement l'ensemble du récit, installe sa propre distance à travers le burlesque, le jeu sur le langage et la distorsion de l'humour, pour simultanément faire l'apologie de la comédie et transposer à son profit […] […] Lire la suite
LES FEMMES SAVANTES, Molière Fiche de lecture
Avant-dernière comédie de Molière (1622-1673) , Les Femmes savantes font écho aux Précieuses ridicules (1659) qui ont ouvert la carrière parisienne de l'auteur. Sur le même motif (les femmes et leur volonté de prétendre au savoir et à l'art dans une société de salon), Molière est passé d'une pièce en un acte et en prose, fondée sur des types, faisant la satire de précieuses provinciales entichée […] […] Lire la suite
LES FOURBERIES DE SCAPIN, Molière Fiche de lecture
Comédie en trois actes créée en 1671 au théâtre du Palais-Royal à Paris, Les Fourberies de Scapin semblent reprendre à leur compte, avec virtuosité, les tours et les figures de la comédie latine, puis italienne. D'antiques problèmes, que Molière (1622-1673) adapte à la société moderne, y sont traités. Le vieillard ( senex ) est là pour interdire aux plus jeunes ( adulescentes ) l'accès aux femmes […] […] Lire la suite
LE TARTUFFE, Molière Fiche de lecture
Le 12 mai 1664, au dernier jour des Plaisirs de l'Ile enchantée , cette grande fête donnée dans les jardins de Versailles, Molière joua Le Tartuffe , ou l'imposteur , devant le roi. Dans cette comédie initialement en trois actes et qu'il remaniera ensuite, Molière s'était trop découvert en visant de prétendus faux dévots. Les vrais, – la compagnie du Saint-Sacrement, au premier chef –, s'y recon […] […] Lire la suite
L'ILLUSION COMIQUE, Pierre Corneille Fiche de lecture
Comment défendre le théâtre et les comédiens au moyen du théâtre ? Comment, lorsqu'on est Pierre Corneille ( 1606-1684), poète dramatique de bientôt trente ans, déjà assez connu à Paris, auteur d'une tragi-comédie ( Clitandre , 1631), de quatre comédies ( Mélite , 1629-1630 ; La Veuve , 1632 ; La Galerie du palais , 1633 ; La Place royale , 1634) et d'une tragédie ( Médée , 1635), acquérir un […] […] Lire la suite
MOLIÈRE
Dans la longue tradition de la littérature comique, qui naît avec Aristophane et qui n'a cessé de se développer depuis la Grèce classique jusqu'au xx e siècle, le nom de Molière figure parmi les plus grands. Il n'est pas question de ramener tout l'art de la comédie à l'imitation de ses pièces et nul aujourd'hui n'aurait cette prétention. Mais elles gardent une valeur éminente. C'est dans le cadre […] […] Lire la suite
MOLIÈRE (repères chronologiques)
15 janvier 1622 Baptême de Jean-Baptiste Poquelin en l'église Saint-Eustache à Paris. 1636 Études chez les jésuites au collège de Clermont. Se prépare à devenir avocat. 1643 Molière fonde avec les Béjart la troupe de l'Illustre-Théâtre. 1644 Liaison amoureuse de Molière avec Madeleine Béjart. 164 6 Molière et une partie des comédiens de L'Illustre-Théâtre quittent Paris pour des tournées en […] […] Lire la suite
MONTCHRESTIEN ANTOINE DE (1576 env.-1621)
Fils d'un apothicaire, Montchrestien se fait connaître, dès 1596, en faisant jouer sa tragédie La Carthaginoise ou la liberté à Rouen. En 1601, il publie un livre de tragédies ( L'Écossaise ou le désastre , Les Lacènes ou la constance , David ou l'adultère , etc.). En 1605 paraît une nouvelle édition, avec une pièce supplémentaire, Hector . À la suite d'un duel meurtrier, il est obligé de s'enf […] […] Lire la suite
PHÈDRE (J. Racine) Fiche de lecture
Phèdre (1677) est certainement la tragédie la plus célèbre de Jean Racine (1639-1699). Après elle, Racine abandonna le théâtre pour devenir historiographe du roi. Auparavant, il avait dû affronter la querelle qui l'opposa à Pradon, auteur d'une autre Phèdre et Hippolyte (1677). Depuis cette date, presque toutes les grandes comédiennes françaises ont joué Phèdre et ont dû, à proprement parler, i […] […] Lire la suite
POLYEUCTE MARTYR, Pierre Corneille Fiche de lecture
Créé au théâtre du Marais en 1643, Polyeucte martyr est la première tragédie chrétienne de Pierre Corneille (1606-1684). Suivra Théodore, vierge et martyre , la seconde et dernière, en 1646. Le genre de la tragédie de saints et de martyrs, dans les années 1640, donne lieu à de nombreuses réalisations (Rotrou et Desfontaines s'y illustrent à propos de Saint-Genest) qui cherchent à représenter, sur […] […] Lire la suite
PROVERBE DRAMATIQUE
Plutôt qu'un genre littéraire, le proverbe est, à l'origine, un divertissement de salon dont la naissance a été favorisée par la brillante vie mondaine de la fin du règne de Louis XIII. C'est « une scène en plusieurs scènes qu'on écrivait ou que souvent on improvisait entre soi sur un simple canevas et qui renfermait un petit secret [...]. Le secret était le mot même du proverbe (par exemple : Sel […] […] Lire la suite
QUINAULT PHILIPPE (1635-1688)
Dramaturge, librettiste et poète français. Bien que Quinault soit fils d'un boulanger, Tristan l'Hermite le prend sous sa protection et l'introduit à l'hôtel de Guise. Il débute très tôt au théâtre avec une comédie fort bien enlevée, Les Rivales (1655), qui obtient un triomphe. C'est le début d'une carrière exceptionnelle durant laquelle il ne connaîtra que le succès. Très attentif à l'évolution […] […] Lire la suite
RACINE JEAN
L'œuvre de Racine marque, dans l'histoire de la tragédie classique, le moment de l'accomplissement. Ce genre, au sein duquel un idéal de simplicité et de rigueur formelles avait lutté longtemps avec une matière héroïco-baroque, trouve enfin chez lui son harmonie et ce qu'on pourrait appeler son allure naturelle. Par quels moyens, et grâce à quelle inspiration originale ? Définir l'œuvre tragique […] […] Lire la suite
RACINE JEAN (repères chronologiques)
22 décembre 1639 Baptême de Jean Racine à La Ferté-Milon. 1648-1653 Troubles de la Fronde en France. 1649-1653 Après la mort de ses parents et de son grand-père paternel, Racine est élevé aux Petites Écoles du monastère de Port-Royal des Champs. 1653-1654 Fait sa rhétorique au collège de Beauvais. 1655-1658 Études aux Petites Écoles de Port-Royal. Influence du jansénisme. 1659-1661 Racine ha […] […] Lire la suite
REGNARD JEAN-FRANÇOIS (1655-1709)
Parisien des Halles, fils d'un riche marchand de poisson salé, mais orphelin de père dès sa tendre enfance, Jean-François Regnard est élevé par sa mère et ses quatre sœurs, fait de bonnes études et entre en apprentissage chez un mercier. Les démons du voyage, du jeu et de la poésie le saisissent de bonne heure. Avant vingt ans, il part pour Constantinople, revient au bout de deux ans, puis, en 167 […] […] Lire la suite
SCARRON PAUL (1610-1660)
Dans le chapitre « Des comédies de cape et d'épée » : […] À partir de 1645, Scarron travailla aussi pour le théâtre. Il a écrit en tout neuf pièces. Sept d'entre elles parurent de son vivant ; les deux dernières furent publiées au lendemain de sa mort, en 1662. À cette époque, la comédie espagnole triomphait à Paris. Scarron alla donc chercher ses sujets dans la littérature espagnole, chez Tirso de Molina par exemple et chez Francisco de Rojas. Ces « co […] […] Lire la suite
SCHELANDRE JEAN DE (1584-1635)
Poète et dramaturge français. Né d'une famille de noblesse militaire et calviniste, Schelandre fait ses premières armes en Hollande, en même temps qu'il compose ses premiers vers (en particulier des pièces célébrant Maurice de Nassau). Il consacre des loisirs forcés (notamment à Avignon) à la littérature et devient poète de salon et de circonstance. En 1608, il est en Angleterre : il y dédie à Jac […] […] Lire la suite
SCUDÉRY GEORGES DE (1601-1667)
Il n'est pas seulement le frère (et le collaborateur) de Madeleine, ou le matamore des lettres qu'on s'est plu à ridiculiser : c'est aussi un poète et un dramaturge apprécié de ses contemporains. Il quitte en 1630 une carrière militaire illustrée par cette retraite au pas de Suse qu'il vantera toute sa vie comme un exploit (sans être d'ailleurs, semble-t-il, démenti à l'époque), pour se fixer à Pa […] […] Lire la suite
SURÉNA, Pierre Corneille Fiche de lecture
Dernière tragédie de Corneille (1606-1684), Suréna (1674) ne connut pas le succès à son époque : on ne voulut pas l'entendre et l'on croyait l'auteur trop vieux et dépassé. Pourtant, cette tragédie, longtemps oubliée, passe depuis peu pour un chef-d'œuvre. […] […] Lire la suite
THÉÂTRE OCCIDENTAL Histoire
Dans le chapitre « Le classicisme français » : […] Le classicisme apparaît, à sa date, comme un réveil tardif de la poussée vitale qui avait produit la comedia , la commedia dell'arte et le drame élisabéthain. Seulement, au baroque triomphant dans ces trois écoles il oppose un parti pris de stricte économie des moyens. Si cette volonté n'a pas été stérilisante, c'est principalement grâce à l'étonnante conjonction, en un demi-siècle, de trois des […] […] Lire la suite
THÉÂTRE OCCIDENTAL La dramaturgie
Dans le chapitre « La dramaturgie classique : l'espace tragique » : […] Joué avant d'être publié, en particulier au xvii e siècle, le théâtre s'affirme comme un type de représentation où plusieurs praticiens s'affrontent, et rarement s'accordent : à côté des comédiens et des décorateurs, face au public qui considère avant tout que la séance de théâtre est un moment de sociabilité, les nouveaux auteurs-écrivains revendiquent leur légitimité et leur propriété sur l'œu […] […] Lire la suite
TRAGÉDIE
Dans le chapitre « Genèse et évolution » : […] Quand l'essentiel du théâtre sérieux était représenté en France par les mystères et les moralités, le terme même de tragédie n'évoquait pas autre chose que le récit, sous quelque forme littéraire que ce fût, d' histoires tragiques , consacrées au meurtre, au viol, aux horreurs de la guerre. La tragédie française est née vers 1550 de la conjonction de plusieurs influences : théâtre scolaire néo-la […] […] Lire la suite
TRÉTEAUX THÉÂTRE DE
Au xvii e siècle, à Paris notamment, aux carrefours et dans les foires, saltimbanques et charlatans dressent leurs tréteaux : on y montre des tours, on y arrache les dents, on y vend (et vante) des drogues. Des farceurs débitent leurs boniments : ainsi Herpinot, aux Halles, dont on a gardé un discours adressé « aux dames de Paris ». Les plus célèbres de ces farceurs sont deux frères, Mondor et Ta […] […] Lire la suite
TRISTAN L'HERMITE FRANÇOIS L'HERMITE dit (1601-1655)
Après une jeunesse errante et aventureuse qu'il a racontée — ou plutôt romancée — dans un récit curieux et attachant, Le Page disgracié (1642), Tristan l'Hermite entre vers 1621 au service de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, qu'il quittera vingt-cinq ans plus tard pour suivre le duc de Guise. Il mourra pauvre et désenchanté, regrettant ses années de vaine servitude. Il fait représenter en 1 […] […] Lire la suite
TROIS DISCOURS SUR LE POÈME DRAMATIQUE, Pierre Corneille Fiche de lecture
Pierre Corneille (1606-1684) est peut-être le premier, en France, à se distinguer clairement de l'auteur employé-au-texte comme de l'auteur chef de troupe : il devient en effet l'« auteur dramatique » et, pour ce faire, établit sa légitimité sur plusieurs fronts. Pour s'affranchir du pouvoir des comédiens, il publie de plus en plus rapidement ses textes de théâtre et ainsi, légalement, se les réap […] […] Lire la suite
UNITÉS RÈGLE DES TROIS, histoire littéraire
Observées dans certaines tragédies du xvi e siècle, les unités d'action, de temps et de lieu sont posées comme règle par Jean de La Taille (1572), sous l'influence de la Poétique de Castelvetro (1570), qui emprunte les deux premières à Aristote. Mais le théâtre baroque fait triompher l'irrégularité dans la tragi-comédie, la pastorale et même la tragédie. En 1629-1630, Jean Mairet, imitant les p […] […] Lire la suite
VRAISEMBLABLE, esthétique
La règle de la vraisemblance — l'une des plus importantes et des plus générales de la doctrine classique — trouve sa source dans la Poétique d'Aristote : « Il est évident que l'œuvre du poète n'est pas de dire ce qui est arrivé, mais ce qui aurait pu arriver, ce qui était possible selon la nécessité ou la vraisemblance. » Le vrai est l'objet de l'historien, le possible, celui du poète (c'est-à-di […] […] Lire la suite
Portrait de Molière dans le rôle de César de "La Mort de Pompée" de Corneille, N. Mignard
Nicolas MIGNARD, Portrait de Molière dans le rôle de César de "La Mort de Pompée" de Corneille, huile sur toile. Musée Carnavalet, Paris.
Crédits : Erich Lessing/ AKG