CHINOIS THÉÂTRE
THÉÂTRES DU MONDE - La tradition chinoise
Les Occidentaux ignorent tout des conventions de l'opéra chinois et, quand ils ont l'occasion de voir une pièce, ils sont réservés ou réfractaires à ce qui en fait la qualité, mais applaudissent à tout rompre les aspects spectaculaires qu'un amateur chinois mépriserait. Le barbare venu de l'Occident n'a pas tort pour autant : ce qui l'intéresse, ce n'est pas d'augmenter son savoir sur l'opéra chin […] Lire la suite
CAO YU ou CAOYU [TS'AO-YU] (1905-1996)
Face au théâtre traditionnel, le drame moderne d'inspiration occidentale a eu quelque difficulté à s'implanter en Chine. Si le « théâtre parlé » [ huaju ] (par opposition à l'opéra chanté) a finalement réussi à s'imposer dans les années trente, c'est en grande partie à Cao Yu qu'il le doit. Le succès rencontré aussitôt par ses différentes pièces ne tient pas seulement à la grande liberté des sujet […] Lire la suite
CHINE - Histoire jusqu'en 1949
Dans le chapitre « Les contacts de civilisation à l'époque mongole » : […] L'unification politique de la plus grande partie de l'Asie par les Mongols a ouvert la Chine et l'Asie orientale aux influences les plus lointaines plus largement encore que ne l'avaient fait les expansions chinoises de l'époque des Han et de celle des Tang. Des voyageurs de toutes les nations parcourent le continent eurasien, entre le milieu du xiii e siècle et le milieu du xiv e . Parmi ceux qu […] Lire la suite
CHINOISE (CIVILISATION) - Symbolisme traditionnel et religions populaires
Dans le chapitre « La religion syncrétique moderne » : […] L'époque à laquelle est apparue la religion syncrétique n'est pas connue avec précision. Il va de soi, du reste, qu'elle s'est formée progressivement, de façon insensible. Ses germes sont pour la plupart fort anciens, mais sa forme actuelle paraît s'être dessinée au temps de la dynastie mongole des Yuan, au xiii e siècle. Nul doute en tout cas que, dès le xv e siècle, sous les Ming, elle avait à […] Lire la suite
CHINOISE (CIVILISATION) - La littérature
Dans le chapitre « Poésie, théâtre et « sanwen » » : […] En matière de poésie, on oppose la « tradition révolutionnaire », illustrée par Guo Moruo ou par Ai Qing (1910-1996), à la « poésie bourgeoise » de Xu Zhimo (1897-1931), Li Jinfa (1900-1976) ou Dai Wangshu (1905-1950). Le symbolisme et le modernisme, appris de l'Occident, sont considérés comme obscurs, formalistes et décadents. On préfère puiser dans la culture des minorités nationales, dont on co […] Lire la suite
GAO MING [KAO MING] (XIVe s.)
Né au Zhejiang dans une famille qui se tient à l'écart de la vie politique, Gao Ming décide de passer des examens pour sortir de la misère. Licencié vers quarante ans, il occupe divers postes administratifs peu importants, participe à la répression, dans le Zhejiang, d'une insurrection dirigée par Fan Guozhen, chef d'une bande de marins et de pirates, qui se ralliera plus tard aux Mongols. Définit […] Lire la suite
GAO XINGJIAN (1940- )
Même s'il n'avait pas obtenu en 2000 le prix Nobel de littérature « pour une œuvre marquée d'une amère prise de conscience et d'une ingéniosité langagière qui a ouvert des voies nouvelles à l'art du roman et du théâtre chinois », Gao Xingjian occuperait une place importante dans l'histoire de la littérature chinoise moderne. Né en 1940 à Ganzhou (Chine), diplômé de la section de français de l'Inst […] Lire la suite
GUAN HANQING [KOUAN HAN-K'ING] (1210 env.-env. 1300)
Guan Hanqing peut être considéré comme le plus grand des dramaturges chinois. Le choix de son nom personnel Hanqing, « sujet des Han », exprime le patriotisme de l'auteur face à la tyrannie mongole qui s'exerçait alors sur le peuple chinois, composé essentiellement des Han. Ce patriotisme se manifeste surtout par l'esprit de révolte qui anime la plupart de ses pièces. Celles-ci, néanmoins, ne s'in […] Lire la suite
HONG SHENG [HONG CHENG] (1650 env.-1704)
L'œuvre de cet auteur est représentative des courants intellectuels issus des Ming qui se maintiennent pour un temps sous la domination mandchoue. Outre des poèmes et des titres de pièces, on conserve de Hong Sheng un zaju , Quatre Beautés ( Si chanjuan ) et un chuanqi , Le Palais de la Longue Vie ( Changsheng dian , 1688). L'intérêt du zaju tient à sa qualité poétique et à sa forme particulière […] Lire la suite
LAO SHE ou LAOSHE [LAO-CHO] (1899-1966)
Dans le chapitre « La responsabilité de l'écrivain » : […] Avec la guerre, Lao She découvre la responsabilité politique de l'écrivain. Jusque-là, il s'était toujours tenu à l'écart des différents groupes littéraires et abstenu de soutenir des positions partisanes. Mais l'invasion japonaise l'amène à s'engager profondément dans la résistance. Il se sépare de sa femme et de ses enfants, qu'il ne reverra que cinq ans plus tard, et quitte Jinan pour Wuhan. Là […] Lire la suite
LI YU (1611-env. 1680)
On a voulu voir en cet esthète un esprit superficiel qui se serait abandonné au divertissement vénal. Ne nous y trompons pas : cet écrivain « maudit » est peut-être le plus original et le plus libre que la Chine ait produit. N'a-t-il pas fallu attendre 1970 et un érudit étranger pour que l'ensemble de son œuvre soit enfin réédité ? Ne s'obstine-t-on pas à lui refuser la paternité d'un roman prohib […] Lire la suite
MAQUILLAGE
Dans le chapitre « Maquillage et théâtralité » : […] En Occident, le maquillage à l'âge classique ne se différencie pas du fard quotidien – visage cérusé, joues rosies, bouche vermeille –, sauf pour les spectacles farcesques du Pont-Neuf où les comiques s'enfarinent « à la farce », c'est-à-dire s'enduisent le visage de farine dans la tradition des rôles farcesques non masqués et de ceux des pantomimes. La fin du xviii e siècle voit apparaître une e […] Lire la suite
MA ZHIYUAN [MA TCHE-YUAN] (1226?-? 1285)
Dramaturge et poète, Ma Zhiyuan occupe une fonction subalterne après la conquête du sud de la Chine par les Mongols et connaît une fin d'existence paisible loin de la ville. Un zaju composé avec trois autres dramaturges ou acteurs, Le Rêve du millet jaune ( Huangliangmeng ), et deux autres de ses pièces ont pour thème la conversion d'un être par un immortel taoïste qui lui fait prendre conscienc […] Lire la suite
MUSICALES (TRADITIONS) - Musiques d'inspiration chinoise
Dans le chapitre « Musique vocale et musique instrumentale » : […] Il serait fastidieux d'énumérer tous les genres de musique qui se rencontrent en Extrême-Orient. On se bornera à faire quelques remarques sur la musique vocale et la musique instrumentale. La musique vocale est présente dans tous les genres, depuis les chansons populaires liées aux faits et gestes de tous les jours jusqu'à la musique de cour. Comme dans tous les pays du monde, on chante pour berce […] Lire la suite
PERFORMANCE, art
Dans le chapitre « L'esthétique du groupe Zaj » : […] Performer, disions-nous à partir de l'exemple de M. Duchamp, c'est transformer un ready-made. Les analyses d'un J.-F. Lyotard montrent de quelle manière un ready-made se branche sur un discours : la tradition est une transformation s'appliquant à un récit pris comme ready-made. Et par « récit », il faut entendre l'ensemble des énoncés possibles, selon les divers degrés de narrativité envisageables […] Lire la suite
QU [K'IU]
Dans le chapitre « Les qu des Yuan ou sanqu » : […] On applique plus spécialement l'appellation qu à un autre genre plus tardif, puisque né sous les Yuan ( xiii e - xiv e s.) et qui a une double origine : le ci et le théâtre. Les qu de l'époque Yuan s'appellent sanqu, ce qui veut dire « chansons séparées, détachées », car elles s'opposent aux qu des opéras qui font partie d'un ensemble organisé. Le qu est tout d'abord héritier du ci des Song. Cel […] Lire la suite
THÉÂTRE OCCIDENTAL - Théâtre et sociétés
Dans le chapitre « La distinction des genres » : […] Au cours des leçons sur les phénomènes esthétiques qu'il avait données à l'Institut d'ethnologie de l'université de Paris, entre 1926 et 1939, Marcel Mauss avait rappelé la tendance de nos sociétés à fragmenter et à isoler ce qui, pour d'autres, restait ou est encore profondément unifié. Les notions de rite, rituel, cérémonie, fête, théâtre, danse, musique, parade, revue, défilé, procession ou jou […] Lire la suite
TIAN HAN [T'IEN HAN] (1898-1968)
Tian Shouchang (qui adopta le nom de plume de Tian Han) naquit à Changsha, province de Hunan, dans une riche famille paysanne. À l'école normale supérieure de Tōkyō (1914), il prend connaissance des œuvres dramatiques occidentales modernes. De retour en Chine en 1921, son activité à Shanghai d'auteur dramatique, de traducteur (Shakespeare, Wilde, Mérimée, Tolstoï, Gorki) et d'adaptateur lie son no […] Lire la suite
VOIX, esthétique
Dans le chapitre « Techniques vocales dans les théâtres d'Asie orientale » : […] Dans les théâtres d'Asie orientale, que ce soit le jingxi chinois, le nô , le kabuki japonais ou le hat tuông , le hat chèo , le hat cai luong vietnamiens, la déclamation et le chant sont très importants. Les techniques vocales varient d'un pays à l'autre et, bien entendu, elles diffèrent en de nombreux points de celles qui sont en usage en Occident. On ne trouve pas la même distinction entre v […] Lire la suite
XU WEI [SIU WEI] ou WENCHANG (1521-1593)
Dans le chapitre « L'écrivain » : […] Rangeant par ordre décroissant ses propres accomplissements artistiques, Xu Wei plaçait en premier lieu sa calligraphie, ensuite sa poésie, puis sa prose et enfin sa peinture. On aurait plutôt tendance aujourd'hui à adopter un ordre différent, sinon inverse. Dans le domaine littéraire, son œuvre considérable englobe les sujets les plus variés : un traité taoïste, un traité sur la calligraphie, div […] Lire la suite
Dans l'opéra chinois, le maquillage des chanteurs est régi par des codes très précis attribuant aux couleurs comme aux motifs des significations intangibles
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Representation théâtrale en Chine, en 1911
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Personnage féminin du théâtre chinois
Le maquillage, très codifié, reflète le tempérament et le caractère moral du personnage, tandis que le costume l'identifie socialement
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