SOCIÉTÉS PRIMITIVES ou PRIMITIFS
ANIMISME
Dans le chapitre « L'abandon du concept tylorien » : […] L'abandon de l'animisme se justifiait en grande partie par les aspects péjoratifs des connotations d'un tel concept, lié à des reconstructions évolutionnistes invérifiables, selon lesquelles les religions de l'humanité passeraient par trois stades successifs : l'animisme, le polythéisme et le monothéisme. Cette approche restait hantée par la quête des origines, qui succomba aux critiques de l'anth […] […] Lire la suite
ANTHROPOLOGIE
Dans le chapitre « De l'écologie culturelle à l'anthropologie française » : […] Un autre courant américain se situe dans le cadre de cette anthropologie sociale et culturelle, qui, née d'une orientation matérialiste et néo-évolutionniste, rejeta l'intellectualisme et le psychologisme de l'anthropologie culturelle, provoquant aux États-Unis une véritable révolution et posant les principes d'une nouvelle recherche. Anthropologues et archéologues s'inspirèrent des travaux de J. […] […] Lire la suite
ANTHROPOLOGIE DES SCIENCES
Dans le chapitre « Les ethnosciences » : […] Pour cette raison, Haudricourt est considéré comme l’un des fondateurs, en France, de ce qu’on a appelé les ethnosciences – terme qui fut proposé pour la première fois en 1950 par George Peter Murdock pour désigner l’étude des catégories de pensée qui, dans les différentes sociétés, organisent, classent, hiérarchisent, distinguent les relations entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’anima […] […] Lire la suite
ANTHROPOLOGIE ÉCONOMIQUE
Dans le chapitre « La vision libérale et la critique marxiste » : […] À la fin du xviii e siècle, les sociétés primitives apparaissent généralement, du moins chez les adversaires de J.-J. Rousseau, comme les vestiges témoins de l'enfance de l'Humanité, d'un stade où l'outillage technique et intellectuel ne permettait « pas encore » aux individus de produire plus que pour leurs besoins. Sans surplus pas d'échanges, sans échanges pas de monnaie. Caractérisée négative […] […] Lire la suite
ARCHAÏQUE MENTALITÉ
L'adjectif « archaïque » est de plus en plus employé pour qualifier un état de civilisation qu'on appelait autrefois « primitif », parce que ce dernier terme semblait impliquer, d'une part un certain jugement de valeur, et d'autre part une conception évolutive déterminée. Au sens strict, l'archaïsme serait propre aux temps préhistoriques. Mais, en règle générale et par extension, on appelle popul […] […] Lire la suite
CHASSE ET CUEILLETTE
Un peuple qui ne pratique ni agriculture ni élevage assure son alimentation en exploitant exclusivement des ressources naturelles spontanées : chasse, cueillette, pêche, ramassage de mollusques, collecte du miel des abeilles sauvages, etc. L'origine du mode de vie fondé sur la chasse et la cueillette se confond avec les débuts de l'humanité. C'est seulement il y a une dizaine de millénaires qu'ap […] […] Lire la suite
CHASSEURS-CUEILLEURS (archéologie)
Que l’on remonte aux premières formes humaines identifiées, il y a près de 7 millions d’années, ou seulement à l’apparition d’ H omo sapiens , il y a quelque 300 000 ans, l’humanité a pour l’essentiel vécu de chasse, de pêche et de cueillette. Les premières sociétés agricoles ne datent en effet que de 11 000 ans environ, alors que prenait fin la dernière glaciation. Ce moment agricole, qui a chang […] […] Lire la suite
CLASTRES PIERRE (1934-1977)
Avec une sûreté, une concision et une élégance qui devaient marquer chacun de ses écrits, le premier essai de Pierre Clastres, Échange et pouvoir : philosophie de la chefferie indienne , jetait les fondements de son anthropologie politique. Il contenait déjà, pour l'essentiel, l'interprétation du monde dit primitif ou sauvage que Clastres ne devait cesser d'enrichir dans la suite. Nombreux ont été […] […] Lire la suite
COMMUNISMES RELIGIEUX
Dans le chapitre « Dans les sociétés « primitives » » : […] Bien que son extension et son contenu aient donné lieu à maintes controverses, l'existence d'un état social antérieur à l'appropriation des biens et à la division du travail a été souvent évoquée et circonstanciée. À cette indifférenciation économique devait correspondre une indifférenciation culturelle, la religion formant un tout indissociable des péripéties de la vie quotidienne. De telles so […] […] Lire la suite
CONSENSUS
Dans le chapitre « Solidarité et individualisme » : […] Le consensus se dessine entre deux types limites de société, entre deux fantasmes inhérents à la sociabilité : celui d'une part, de la société conçue comme communauté indivise, corps-Un ; celui, d'autre part, de la désagrégation du corps social par l'individualisation absolue de ses membres, et qui dit la hantise du corps morcelé. C'est entre ces deux extrêmes que se situe la réalité du consensus, […] […] Lire la suite
COUTUMIER DROIT
Dans le chapitre « La règle de conduite » : […] Ce qui fait la coutume, ce n'est pas – dit-on – la simple circonstance qu'une conduite est effectivement tenue, c'est le fait qu'on doive la tenir : la conduite est perçue comme étant obligatoire par les membres du groupe. Dans une certaine doctrine juridique occidentale (dite romano-canonique), on dénomme opinio necessitatis cet élément psychologique, qui serait de l'essence même de la coutume. U […] […] Lire la suite
CROYANCES (sociologie)
Dans le chapitre « Croyance et ethnocentrisme » : […] Seconde difficulté : les croyances semblent renvoyer à des univers de pensée non rationnels. C’est pourquoi ethnologues et sociologues ont longtemps privilégié les « tribus primitives » ou les mondes populaires pour recueillir et analyser leurs croyances. Qu’ils s’intéressent aux croyances tribales ou à la « mentalité primitive » (Lucien Lévy-Bruhl), ils validaient ainsi implicitement l’idée que […] […] Lire la suite
DURKHEIM ÉMILE (1858-1917)
Dans le chapitre « Le domaine de la sociologie » : […] L'Année sociologique était délibérément conçue comme une sorte de machine de guerre destinée à annexer des territoires que la sociologie pouvait occuper et exploiter. Cela justifiait assez l'accusation d'« impérialisme sociologique » dont on taxait les durkheimiens. Le plan de classification de L'Année avait précisément pour fonction de délimiter et de quadriller le domaine de la nouvelle discip […] […] Lire la suite
ENFERS ET PARADIS
Dans le chapitre « Les représentations primitives » : […] Chez les « primitifs », les représentations de l'autre monde sont d'une étonnante variété. Il y a, d'abord, la croyance que les morts continuent la même existence que les vivants, dans un paysage qui constitue une sorte de double de celui qu'ils habitaient sur la terre. Cette conception est assez commune en Afrique, mais elle se rencontre aussi ailleurs (chez les Indiens Hopi, en Birmanie, en Nou […] […] Lire la suite
ÉTAT (notions de base)
Dans le chapitre « L’État est-il nécessaire ? » : […] Et si l’absence d’État dans les sociétés autrefois qualifiées de « primitives » n’était pas due à une incapacité des hommes à élaborer une structure aussi complexe, mais l’effet d’une crainte quasiment prémonitoire de tous les excès dont s’avéreront coupables les États historiques ? Telle est l’hypothèse originale que l’ethnologue Pierre Clastres (1934-1977), cheminant dans les pas de Jean-Jacque […] […] Lire la suite
ETHNOCIDE
Dans le chapitre « Universalité de l'ethnocentrisme » : […] On nomme ethnocentrisme cette vocation à mesurer les différences à l'aune de sa propre culture. L'Occident serait ethnocidaire parce qu'il est ethnocentriste, parce qu'il se pense et se veut la civilisation. Une question néanmoins se pose : notre culture détient-elle le monopole de l'ethnocentrisme ? L'expérience ethnologique permet d'y répondre. Considérons la manière dont les sociétés primitiv […] […] Lire la suite
ETHNOLOGIE Ethnologie générale
Dans le chapitre « L'organisation de la vie sociale » : […] Une société primitive se caractérise d'emblée par son importance numérique : elle se limite à quelques centaines ou quelques milliers de personnes, atteignant très rarement quelques centaines de milliers. Bien que soit démontrée l'importance des études démographiques pour l'analyse structurale (M. Fortes et d'autres), la taille seule n'est pas le facteur décisif. Dans une telle société, presque to […] […] Lire la suite
ÉVÉNEMENT, sociologie
Dans le chapitre « La connaissance des événements dans les sociétés archaïques » : […] Mircea Eliade a bien montré que « l'histoire des sociétés primitives se réduit exclusivement aux événements mythiques qui ont lieu in illo tempore et qui n'ont cessé depuis lors jusqu'à nos jours », c'est-à-dire que tous les événements qui se déroulent dans le temps vécu par les hommes et leurs sociétés (la maladie et la mort d'un individu, les aventures de la guerre, par exemple) ne sont jamais […] […] Lire la suite
FRAZER JAMES GEORGE (1854-1941)
Dans le chapitre « De Platon à l'anthropologie sociale » : […] James George Frazer naquit le 1 er janvier 1854 à Glasgow. Sa famille, aussi bien paternelle que maternelle, était de souche écossaise et appartenait à la bourgeoisie aisée. Son père était animé d'une foi religieuse profonde et authentique : la jeunesse de James George fut rythmée par les prières quotidiennes, des lectures de la Bible, l'assistance aux offices. Il entra à l'université de Glasgow […] […] Lire la suite
FRONTIÈRE
Dans le chapitre « Aux origines de l’idée de frontière » : […] L’idée de limite ou de frontière n’était pas étrangère aux sociétés primitives ou traditionnelles dans lesquelles la délimitation territoriale pouvait s’accompagner d’une démarcation formelle ou matérielle au sens moderne, appuyée sur un cours d’eau ou des marques dans le paysage ou la végétation, comme des arbres par exemple. Selon les travaux des ethno-sociologues, l’existence de limites signifi […] […] Lire la suite
GUERRE
Dans le chapitre « Les racines archaïques » : […] On ignore si les premiers hommes pratiquaient la guerre. Certains outils de l'époque paléolithique pourraient bien avoir été utilisés comme armes dans des combats entre tribus ou entre clans ; mais ce n'est là qu'une hypothèse. Les premières armes dont on puisse affirmer qu'elles eurent cet usage datent de l'âge du bronze, et on a la preuve qu'il y eut des troupes de guerriers dans la civilisation […] […] Lire la suite
HISTOIRE APOLOGÉTIQUE SOMMAIRE, Bartolomé de Las Casas Fiche de lecture
Dans le chapitre « Inégalité au plan de la foi » : […] La prédominance de la question religieuse, qui exprime le théocentrisme de l'anthropologie chrétienne, s'explique aussi par la pertinence des justifications de la conquête fondées sur la lutte contre l'idolâtrie et le sacrifice humain. C'est sur ce point que la singularité de la démarche de Las Casas est la plus visible. Il contrecarre l'interprétation démonologique de l'idolâtrie et des sacrifi […] […] Lire la suite
HUMAINS ET NON-HUMAINS (anthropologie)
Dans le chapitre « Du symbolique au signe : vers une anthropologie de la nature » : […] Au début du xx e siècle, le philosophe Lucien Lévy-Bruhl (1910) s’interrogeait déjà au sujet de ce que, selon l’ethnographe Karl von den Steinen, un informateur bakaïri du bassin du Haut Xingu brésilien lui avait rapporté : « Les Bororo sont des perroquets ara et les Trumai sont des animaux aquatiques ». Lévy-Bruhl y voyait l’application d’un principe de participation et d’une logique affective […] […] Lire la suite
JEU Le jeu dans la société
Dans le chapitre « Les sociétés globales » : […] L'intégration de l'individu à la société ne se limite pas à l'enfance de celui-ci, et l'on peut présumer que chaque culture, suivant ses caractères généraux, favorise plus ou moins tel ou tel type de jeux. C'est ainsi que, selon Roger Caillois, on peut distinguer deux sortes de sociétés. D'une part, celles qu'il nomme les « sociétés à tohu-bohu », qui, dans leurs traditions, valorisent les mascar […] […] Lire la suite
LÉVY-BRUHL LUCIEN (1857-1939)
Dans le chapitre « Les étapes d'une pensée » : […] Né à Paris, Lucien Lévy-Bruhl s'était orienté vers les études philosophiques dès son entrée à l'École normale supérieure. Il écrivit une thèse, L'Idée de responsabilité (1885), et commença une carrière universitaire brillante. À la Sorbonne, il obtint la chaire d'histoire de la philosophie moderne, sujet auquel il consacra plus tard un ouvrage ( History of Modern Philosophy in France , 1899) acco […] […] Lire la suite
MIRACLE
Dans le chapitre « L'homme primitif et les puissances mystérieuses » : […] Pour l'homme archaïque, le merveilleux et le prodigieux sont des index de transcendance qui s'imposent spontanément, qui vont de soi, qui sont « tout naturels ». Il se représente le divin, le sacré, le numineux , en termes de puissance, et même de surpuissance, de toute-puissance. Il est aidé en cela par l'imagination, par le jeu normal, quoique ambigu, de l'imagination. Celle-ci se croit souverai […] […] Lire la suite
MORT Les sociétés devant la mort
Dans le chapitre « Le « primitif » et nous » : […] Ceux qu'on a coutume d'appeler « primitifs » ne vivent généralement pas dans la crainte de la mort, parce qu'ils n'accordent pas, comme l'homme d'aujourd'hui, un rôle important à l'individualisation de la personne. Comme le soulignait justement P. L. Landsberg, leur mentalité participative les empêche de « consommer la mort sous la catégorie de la séparation et de la déréliction ». Cela pourrait […] […] Lire la suite
MYTHE Épistémologie des mythes
Dans le chapitre « Le Grec à deux têtes » : […] Vers les années 1960, la question essentielle pour la science mythologique, dans le débat ouvert entre Lévi-Strauss et ses contradicteurs, était la suivante : la mythologie relève-t-elle d'une explication unique ? La réponse affirmative, développée par l'analyse structurale, se nouait dans une simple phrase : « le mythe est un langage » ( Anthropologie structurale , p. 232). Sans doute, depuis la […] […] Lire la suite
POLYGAMIE
Dans le chapitre « L'existence de « primitifs » monogames » : […] Alors que, pour Morgan et les évolutionnistes, la monogamie est le dernier moment d'une longue évolution, qui a commencé dans la promiscuité primitive, et caractérise les « civilisés », en opposition aux « sauvages » et aux « barbares », pour W. Schmidt et les tenants de l'école d'ethnographie historique, c'est la monogamie qui définit l'humanité primitive. Il faut distinguer en effet entre les […] […] Lire la suite
RADCLIFFE-BROWN ALFRED REGINALD (1881-1955)
Dans le chapitre « Carrière et position scientifique » : […] Né à Birmingham (Grande-Bretagne), Alfred Reginald Radcliffe-Brown fit ses études à Trinity College (Oxford) et à Cambridge, où il eut pour professeur d'anthropologie A. C. Haddon et W. H. R. Rivers. En 1906, il part pour les îles Andaman, alors colonies britanniques. Il y mène une enquête ethnographique de deux ans (1906-1908) dont les résultats ne furent publiés qu'en 1922. En 1910, il étudie la […] […] Lire la suite
RÉGULATION, épistémologie
Dans le chapitre « Régulation et société » : […] À la fin de l' Essai sur le principe de population (1798), Malthus, à la recherche de moyens préventifs et curatifs pour accorder l'accroissement de la population aux ressources de subsistance, a nommé vis medicatrix rei publicae le principe de santé démographique, la prudence qu'en matière de reproduction inspire aux hommes le désir d'améliorer leur sort contrebalancé par la crainte de le rendre […] […] Lire la suite
RELIGION L'anthropologie religieuse
Dans le chapitre « Ethnologie religieuse et anthropologie religieuse » : […] Il faut faire une distinction entre ethnologie religieuse et anthropologie religieuse. L'ethnologie religieuse s'intéresse surtout aux diversités des croyances ou des pratiques religieuses des ethnies les unes par rapport aux autres : elle commence donc par l'analyse du concret, le discours sur les dieux et les rites pour entrer en communication avec eux ; lorsque, dans un second moment, elle dev […] […] Lire la suite
RITES
Dans le chapitre « Les types et les fonctions » : […] On peut observer des conduites rituelles, au sens précis du mot, dans toute espèce de contexte superstitieux ou cultuel, et les grandes religions modernes comportent aussi des rites fortement institutionnalisés. Mais il semble plus indiqué d'en rechercher la signification sociologique la plus générale dans les coutumes des peuples « primitifs » (ou archaïques), non point parce qu'on pourrait esp […] […] Lire la suite
SOCIÉTÉ
Dans le chapitre « Sociétés primitives et sociétés historiques » : […] La comparaison entre des sociétés historiques et ces sociétés radicalement autres qu'on appelle sauvages éclaire singulièrement le débat précédent. L'œuvre de Pierre Clastres, en dépit de la nostalgie du « bon sauvage » qui s'y fait jour parfois, peut en être l'instrument. Elle pose en effet que le phénomène société est d'abord phénomène politique : « Le pouvoir est universel [...], il est immane […] […] Lire la suite
SUBSISTANCE ÉCONOMIE DE
Certaines sociétés primitives ont été analysées comme des sociétés d'autosubsistance. Aujourd'hui encore, en Amérique latine, en Asie ou en Afrique, on peut trouver, plus ou moins exceptionnellement, des groupes sociaux de dimension réduite ou très réduite vivant dans une autarcie assez large à l'égard du monde, et on les dénomme économies de subsistance. Par cette expression, on désigne donc un g […] […] Lire la suite
THURNWALD RICHARD (1869-1954)
Après des études de droit à Vienne, Thurnwald accomplit deux missions en Océanie, d'abord dans l'archipel Bismarck et aux îles Salomon (1906-1919), puis en Nouvelle-Guinée allemande. Après la Première Guerre mondiale, il se rend en Afrique orientale (1930-1931), puis à nouveau aux îles Salomon en 1933. Professeur à l'université de Berlin à partir de 1924, il y enseigne à la fois la sociologie et l […] […] Lire la suite
TRAVAIL La fin du travail ?
Dans le chapitre « Des sociétés sans travail ? » : […] Nombreux, en effet, sont les textes se rapportant aux modes de vie des sociétés pré-économiques (dites primitives) qui mettent en évidence l'impossibilité de trouver une signification identique au terme « travail » employé par les différentes sociétés étudiées, « certaines d'entre elles n'ayant pas même de mot distinct pour distinguer les activités productives des autres comportements humains et n […] […] Lire la suite