RONGEURS ET LAGOMORPHES
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Les Rongeurs
La classification des Rongeurs a connu bien des aléas en raison du grand nombre de formes que cet ordre comporte, et aussi du caractère incomplet des connaissances paléontologiques. Après avoir attaché une importance toute particulière à la disposition des muscles masticateurs, la systématique ne retient plus aujourd'hui que la structure dentaire. Cette dernière approche est sans doute la plus fructueuse pour des spécialistes ; elle a l'inconvénient d'être pratiquement impossible à exposer brièvement. On utilisera ici une classification plus ancienne, d'ailleurs adoptée par G. G. Simpson (1945), qui distingue trois sous-ordres dans l'ensemble des Rodentia : les Sciuromorphes, les Myomorphes et les Hystricomorphes.
Les Sciuromorphes
Le sous-ordre des Sciuromorphes comporte, à côté des écureuils, arboricoles et terrestres, les marmottes, les castors et des Rongeurs très primitifs, les aplodontes, vulgairement appelés castors de montagne et localisés dans les régions montagneuses de l'ouest de l'Amérique du Nord. Toutes ces formes recèlent bien des traits primitifs déjà présents chez leurs ancêtres de l'Éocène. Il est possible que ces groupes dérivent des Ischyromyoidea, un groupe de rongeurs nord-américains de l'Éocène. Cependant, certains auteurs considèrent que Sciuridés et Aplodontidés pourraient être issus d'un autre groupe de rongeurs nord-américains, les Sciuravides, qui apparaissent à l'Éocène inférieur.
Spermophile d'Amérique du Nord, écureuil terrestre capable d'hiberner.
Crédits : Darrell Gulin/ The Image Bank/ Getty Images
Marmotte siffleuse ou marmotte des Rocheuses
La marmotte siffleuse, ou marmotte des Rocheuses (Marmota caligata), se rencontre principalement au Canada, son territoire s'étendant du nord des Grands Lacs à Calgary au sud et aux îles Aléoutiennes à l'ouest.
Crédits : Wolfgang Kaehler/ LightRocket/ Getty Images
Les écureuils vrais sont adaptés à la vie arboricole ; les arbres leur offrent le gîte, constitué d'un nid édifié à la fourche des branches, et la nourriture, composée essentiellement d'écorces, de glands, de faines, etc.
De nombreuses espèces peuplent les régions septentrionales du globe. Un certain nombre de formes africaines et asiatiques mènent une vie arboricole : on rencontre cependant, en Afrique seulement, des écureuils terrestres.
Très proches des écureuils sont les marmottes, remarquables par la capacité d'hibernation. Chez les marmottes alpines, l'endormissement a lieu en automne, souvent en groupes de dix à quinze individus au fond d'un terrier. La période de léthargie dure jusqu'au printemps, interrompue normalement tous les vingt et un à vingt-huit jours pour permettre à l'animal de vider sa vessie en dehors du terrier. Au cours de l'hibernation, la température interne du corps tombe de 36 à 8 0C, la perte de poids corporel peut atteindre 25 p. 100. En cas de froid trop vif, l'animal élève brusquement sa température et se réveille.
Les spermophiles (Citellus) d'Europe centrale, d'Asie et d'Amérique du Nord sont aussi des hibernants ; chez certaines des cent quatorze espèces ou sous-espèces décrites, la période de léthargie correspond à la saison sèche.
Les chiens de prairie (Cynomys), à l'allure de marmotte, sont des animaux communs de l'ouest des États-Unis, où ils constituent des colonies nombreuses. Leurs terriers, profonds et compliqués, sont marqués à la surface du sol par le monticule des déblais extraits. En cas de danger, le cri d'alarme jeté par un guetteur provoque la retraite immédiate dans leur abris de tous les individus de la colonie.
Apparentés aux écureuils, les chiens de prairie (Cynomys ludovicianus) creusent, dans les grandes plaines nord-américaines, des réseaux de galeries de plusieurs kilomètres, que se partagent plusieurs familles ou «coteries». Les jeunes sortent de leur chambre souterraine vers l'âge d'un...
Crédits : Gary Vestal/ The Image Bank/ Getty Images
Exemples de constructions réalisées par des Rongeurs.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Les castors, animaux volumineux dont le poids peut atteindre 30 kg, sont bien adaptés à la vie aquatique : pattes postérieures palmées, queue énorme aplatie dorso-ventralement ; narines et oreilles pouvant être obturées en plongée. Les constructions des castors, terriers ou huttes selon le biotope, ont toujours leur entrée située sous la surface de l'eau ; une galerie d'accès conduit à une chambre d'habitation placée au-dessus du niveau de l'eau et aérée par une étroite cheminée. On sait que les castors barrent les cours d'eau, en aval de l'endroit où est construit leur abri, par des digues, de bois et de terre, continuellement entretenues et remaniées. Ces ouvrages peuvent atteindre des dimensions considérables ; certaines, observées en Amérique, atteignaient 500 m de long et 4 m de haut. Le genre castor compte quatre espèces qui peuplent la plus grande partie de l'hémisphère Nord. Les castors étaient très communs en France jusqu'au xviiie siècle ; les noms de lieu : Bièvre, Beuvron, Vibré, rappellent leur présence en bien des endroits. Aujourd'hui, seules subsistent quelques colonies non constructrices dans le cours inférieur du Rhône.
Contrairement au castor d'Europe (Castor fiber), le castor du Canada (Castor canadensis) peut construire des barrages de rondins et de branches enchevêtrées de plus de 500 mètres de longueur sur 3 mètres de hauteur. Les plans d'eau ainsi créés lui permettent d'accumuler des réserves de...
Crédits : Darrell Gulin/ the Image Bank/Getty Images
On classe aussi dans les Sciuromorphes les « écureuils volants » appartenant à la famille des Petauristinœ, qui sont capables d'effe [...]
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Écrit par :
- Robert MANARANCHE : docteur ès sciences, maître assistant à l'université de Paris-VII
- Pierre-Antoine SAINT-ANDRÉ : paléontologue
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Pour citer l’article
Robert MANARANCHE, Pierre-Antoine SAINT-ANDRÉ, « RONGEURS ET LAGOMORPHES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 01 juillet 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/rongeurs-et-lagomorphes/