ROMANTISME ALLEMAND
L'ÂGE D'OR DU ROMANTISME ALLEMAND (exposition)
Le musée de la Vie romantique (Paris) a consacré du 4 mars au 15 juin 2008 une exposition à L'Âge d'or du romantisme allemand, aquarelles et dessins à l'époque de Goethe. Dans sa Préface au catalogue, Pierre Rosenberg avoue préférer le sous-titre : Aquarelles et dessin à l'époque de […] Lire la suite
ALLÉGORIE, notion d'
Dans le chapitre « De l'allégorie au symbole » : […] Ainsi autorisée par la théologie, l'allégorie a connu un prodigieux essor dans la littérature et l'art du Moyen Âge – au point que la pensée médiévale tout entière a pu être qualifiée d'allégorique. Tout s'entrelace, tout se répond dans un monde saturé de signes, sorte de livre où déchiffrer les marques du Créateur – mais aussi miroir de soi dans la quête amoureuse du Roman de la Rose ( xiii e […] Lire la suite
ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne moderne et contemporaine
Dans le chapitre « Le romantisme politique » : […] La fin du Saint Empire romain germanique, en 1806, a été profondément ressentie par beaucoup d'Allemands appartenant aux milieux éclairés. La formation d'une Confédération du Rhin dominée par la France, les défaites de la Prusse et de l'Autriche, l'occupation étrangère ont ravivé le patriotisme allemand et conduit à une idéalisation de l'Allemagne médiévale, dont le chef était le seul souverain à […] Lire la suite
ALLEMANDES (LANGUE ET LITTÉRATURES) - Littératures
Dans le chapitre « Les romantismes » : […] Aucune définition ne peut rendre compte de ce que voulut être et de ce que fut le romantisme, tant il revêtit de formes diverses. D'un groupement éphémère à l'autre, d'Iéna à Berlin, à Dresde ou à Heidelberg, il change sans cesse de cap et d'intentions. Mieux vaut mettre le mot au pluriel et décrire une histoire plutôt que de définir un concept insaisissable. Lorsque paraissent en 1795 Les Années […] Lire la suite
ARNIM ACHIM VON (1781-1831)
Dans le chapitre « Solitude et indécision » : […] « Encore une journée passée dans la solitude de la poésie », écrivait Arnim en tête de sa préface aux Gardiens de la Couronne. La solitude de la poésie et de l'homme est le trait le plus constant de son génie, et elle en fait un poète authentiquement romantique si celui-ci, comme l'a écrit Thomas Mann, « n'est pas chez lui dans le monde ». Cette solitude dessine, dans l'œuvre et dans la vie d'Ar […] Lire la suite
ATHENÄUM, revue littéraire
La singularité de la revue Athenäum , qui a paru de 1798 à 1800, est d'avoir été constituée expressément pour servir d'organe à une école littéraire en cours de formation, celle des romantiques allemands du groupe d'Iéna. C'est là, autour des frères August et Friedrich von Schlegel, que se trouvèrent réunis, dans les années où la revue parut, le poète Tieck et, venu de la Thuringe proche, Novalis […] Lire la suite
AUTEUR
Dans le chapitre « L'auteur, entre engagement et retrait » : […] À ce titre, Goethe témoigne d'une mutation décisive : plus qu'un autre, cet écrivain a su inventer son personnage d'auteur, en jouer et en faire un enjeu de son œuvre. S'impose une personnalisation décisive de la fonction d'auteur, réalisée en France par Jean-Jacques Rousseau. Un George Gordon Byron ou un Victor Hugo sauront à leur tour l'exploiter. Aux intellectuels succèdent les « mages » roma […] Lire la suite
AUTOMATISME, art et littérature
« Dans le monde organique, dans la mesure où se fait plus obscure ou plus faible la réflexion consciente, plus rayonnante et triomphante s'avance la grâce. » Cette affirmation de Kleist ( Sur le théâtre de marionnettes , 1810) pourrait être tenue pour la charte originelle de l'automatisme. Certes, la notion de « fureur poétique » telle qu'elle apparaît déjà chez Platon ( Ion ) et qu'elle refait su […] Lire la suite
BRENTANO BETTINA (1785-1859)
« Mon âme est une danseuse passionnée ; elle va dansant sur une musique intérieure qu'elle est seule à percevoir », disait d'elle-même cette attirante et inquiétante Bettina, qui pour ses raisonnables détracteurs n'est qu'une extravagante mythomane et, pour ceux qui restent sensibles à ses dons d'enchanteresse, demeure une des plus poétiques intelligences du romantisme allemand. Petite-fille de So […] Lire la suite
BRENTANO CLEMENS (1778-1842)
C'est autour de Brentano que se regroupa quelque temps, à Heidelberg, la deuxième génération romantique allemande, peu après 1800, lorsque se fut dissoute l'école d'Iéna. Brentano a touché à tous les genres, et c'est un des tempéraments les mieux doués et les plus créateurs du romantisme. Mais il a gaspillé ses dons et n'est parvenu à réaliser presque aucun de ses ambitieux projets. […] Lire la suite
BRION MARCEL (1895-1984)
En vrai romantique, Marcel Brion a cru à l'unité de la création artistique. De culture humaniste et de curiosité universelle, il s'est intéressé avec un égal bonheur à l'histoire, à l'archéologie, à la musique, au fantastique en littérature et dans les arts plastiques. Aussi ne saurait-on distinguer celui qui a consacré des études profondes et raffinées à Goethe (1949), à Vinci (1952), à Michel An […] Lire la suite
ROMANTISME
Dans le chapitre « Art » : […] Si l' art romantique semble se définir par ses thèmes et par la galerie de ses héros plutôt que par ses formes, c'est que le romantisme a plus facilement et plus vite trouvé son expression littéraire. En fait, il s'agit d'indices plus que d'éléments constituants. Et, si l'on envisage le romantisme non pas comme une simple appellation qui couvre indistinctement une tranche chronologique, mais comme […] Lire la suite
CARUS CARL GUSTAV (1789-1869)
Issu d'une famille d'artisans aisés et cultivés de Leipzig, Carus, dès ses études achevées (1811), enseigne à l'Université l'anatomie comparée et se perfectionne en gynécologie, tout en poursuivant sa formation de peintre. Le typhus, contracté en soignant les blessés de la bataille de Leipzig, le laisse plusieurs jours entre la vie et la mort, événement qu'il décrit dans ses Souvenirs et pensées […] Lire la suite
CHAMISSO ADELBERT VON (1781-1838)
Peu d'écrivains furent aussi écartelés entre deux pays, deux siècles, deux traditions que Louis Charles Adélaïde Chamisso de Boncourt (connu sous le prénom d'Adelbert). Les suites de 1789 placèrent ce gentilhomme champenois au carrefour de la France et de la Prusse, de l'Aufklärung et des nationalismes du xix e siècle, du romantisme et de la Jeune-Allemagne. Son instabilité fut aggravée par les […] Lire la suite
DE L'ALLEMAGNE, Madame de Staël - Fiche de lecture
Dans le chapitre « Une « région de l'âme » » : […] L'Allemagne n'existe pas comme nation en 1810. Sans doute le titre suppose-t-il une unité qui ne manquera pas de se faire sur les ruines de l'Empire. Mais ce morcellement, cette instabilité génèrent repli sur soi, étude, indépendance : « En Allemagne, il n'y a de goût fixe sur rien, tout est indépendant, tout est individuel. L'on juge d'un ouvrage par l'impression qu'on en reçoit, et jamais par de […] Lire la suite
DE L'ALLEMAGNE (exposition)
Dans le chapitre « Histoire et paysage » : […] Les œuvres qui témoigneraient de la cristallisation de « l’identité allemande » sont regroupées autour de trois thèmes. Premièrement, la reconstitution d’un passé héroïque, avec l’admiration pour l’Antiquité classique et l’Italie (J.H.W. Tischbein, Goethe dans la campagne romaine , 1787 ; Johann Friedrich Overbeck, Italia et Germania , 1812). C’est l’époque d’un art « apollinien » (Gottlieb Schi […] Lire la suite
DESCRIPTIONS DE TABLEAUX (F. Schlegel)
En 1802, l'écrivain et critique allemand Friedrich von Schlegel (1772-1829) arrive à Paris, où il restera jusqu'en 1804. Il commence à y publier ses Descriptions de tableaux , dans la revue Europa qu'il anime. (Ces cinq essais sont parus en 2003, dans une édition établie, présentée et traduite par Bénédicte Savoy, coll. Beaux-Arts Histoire, éd. École nationale supérieure des beaux-arts, Paris.) […] Lire la suite
DRAME - Drame romantique
Dans le chapitre « L'Allemagne » : […] C'est dans l'Allemagne du xviii e siècle, morcelée, archaïque, empêtrée dans une féodalité désuète et un piétisme petit-bourgeois suffocant que jaillit avec force le nouveau drame. Peut-être parce que justement cette Allemagne ne connaît pas le poids d'une tradition littéraire classique. Le Sturm und Drang , mouvement de révolte de la jeunesse intellectuelle, implique aussi la nécessité de se res […] Lire la suite
EICHENDORFF JOSEPH VON (1788-1857)
Le culte que ses admirateurs lui ont voué a longtemps desservi Eichendorff auprès des critiques spécialisés. Pendant près d'un siècle, on n'a le plus souvent vu en lui que le chantre de la forêt allemande – un de plus –, celui de la nostalgie commune à tant de romantiques, de la Wanderlust , la joie des longues randonnées pédestres, et celui d'un catholicisme strictement orthodoxe quant au fond et […] Lire la suite
ÉLÉGIES ET HYMNES, Friedrich Hölderlin - Fiche de lecture
Parus parfois de son vivant dans quelques revues, mais en grande partie inédits au moment où débuta la seconde « moitié de sa vie » marquée par la folie (1806-1843), les poèmes de Friedrich Hölderlin (1770-1843) ne furent pas d'emblée rassemblés en un recueil ou un cycle achevé. Les difficultés de publication que connut leur auteur, aggravées par son propre destin, mettent d'emblée en évidence un […] Lire la suite
FAUST
Dans le chapitre « La transfiguration du héros romantique » : […] Déjà Lessing a esquissé, vers 1760-1770, un schéma nouveau dans lequel Faust, promu héros du savoir humain, doit échapper au démon : « La divinité n'a pas donné à l'homme le plus noble des instincts pour le rendre à jamais malheureux... » Mais ce sont surtout les jeunes poètes, déjà romantiques, de la génération suivante qui consacrent un type nouveau de Faust : Maler Müller en 1776-1778, Klinger […] Lire la suite
FRAGMENT, littérature et musique
Dans le chapitre « Fragment et totalité » : […] C'est chez les romantiques allemands du groupe d'Iéna et de l' Athenäum (1798-1800) qu'il faut chercher le sens de l'entreprise fragmentaire comme figure paradoxale d'un idéal communautaire et visant à une totalité sans système. En tant que représentation inachevée de la complétude, le fragment marque aussi l'achèvement de l'incomplétude. Comme l'écrit Friedrich von Schlegel, « le fragment, comme […] Lire la suite
GRILLPARZER FRANZ (1791-1872)
Les deux faces antithétiques de la personnalité de tendance schizoïdique – introversion marquée, mais aussi recherche d'appartenance à une communauté – dictèrent à Franz Grillparzer, considéré aujourd'hui comme le plus grand dramaturge autrichien, une œuvre diverse où s'opposent, apparemment, des « drames à l'antique » (problèmes du bonheur personnel) et des « drames historiques » (problèmes du […] Lire la suite
GRIMM JAKOB (1785-1863) et WILHELM (1786-1859)
Il est sans doute peu d'œuvres qui aient connu à l'égal des Contes des frères Grimm une telle fortune auprès des lecteurs de tout âge et de toutes les couches sociales. Ce succès durable est à la fois mérité et injuste : il rend certes hommage au génie littéraire des deux frères, mais il étouffe leurs personnalités réciproques en les confondant dans une même gloire ; il les sacre grands écrivains […] Lire la suite
HEINE HEINRICH (1797-1856)
Plus d'un siècle après sa mort, Heine demeure un écrivain discuté, en particulier dans son propre pays. Sans qu'on lui dénie du talent, sa personne est souvent mise en cause et son nom passionne les débats. Auteur de lieder, et parmi les plus populaires dans les pays de langue allemande, il semblerait devoir, par là, échapper aux polémiques ; mais son œuvre lyrique compte aussi de grandes parties […] Lire la suite
HEINRICH VON OFTERDINGEN (XIIIe s.)
C'est grâce à Novalis que le nom de Heinrich von Ofterdingen a gardé aujourd'hui toute sa puissance d'évocation ; comme il veut répliquer par un roman poétique au Wilhelm Meister de Goethe, qu'il juge trop réaliste et bourgeois, ce romantique de la première génération choisit tout naturellement de donner à son héros le nom d'un ménestrel. Mais le roman, d'ailleurs resté inachevé, n'apprend rien s […] Lire la suite
HENRI D'OFTERDINGEN, Novalis - Fiche de lecture
Novalis est plus qu'un écrivain ; au lendemain déjà de sa mort, puis tout au long des deux siècles qui se sont écoulés depuis lors, il est devenu un mythe. Derrière ce nom mystérieux, tout entier tourné vers l'avenir (Novalis désigne en latin celui qui cultive de nouvelles terres) se cache la personne de Friedrich von Hardenberg (1772-1801), l'une des figures centrales du premier romantisme allem […] Lire la suite
HESSE HERMANN (1877-1962)
Dans le chapitre « La tradition romantique » : […] Deux témoignages sont révélateurs dans l'enfance de Hesse : d'après sa mère, il fut un enfant difficile ; quant à lui, il a fortement idéalisé cette époque. Son enfance lui a laissé des souvenirs émus et sans mélange, elle est restée le paradis perdu par opposition à l'univers plat et commun des adultes, auquel on ne peut échapper que grâce au charme et à la magie de la poésie. Le héros de ses rom […] Lire la suite
HOFFMANN ERNST THEODOR AMADEUS (1776-1822)
Dans le chapitre « Les deux pôles du monde et de l'art » : […] Né à Königsberg, Hoffmann grandit dans un milieu cultivé où l'on reçoit beaucoup, et qui offre à l'enfant précocement éveillé l'occasion d'exercer un vif esprit critique qui se donnera plus tard libre cours dans ses œuvres souvent satiriques et humoristiques ainsi que dans ses caricatures. Après d'ennuyeuses études juridiques, il est nommé chef d'orchestre à Bamberg, puis, après l'effondrement de […] Lire la suite
HÖLDERLIN FRIEDRICH (1770-1843)
Hölderlin est devenu une sorte d'emblème de la poésie allemande, et son nom, comme ceux de Paul Celan ou de Rilke, auxquels il est associé par des liens contradictoires, est employé dans le monde entier comme le shibboleth , le signe de reconnaissance et de connivence qu'échangent ceux qui ont décidé de ne parler que de la poésie, de choses essentielles. Si l'opinion omniprésente qu'il est “le p […] Lire la suite
IRONIE
Figure de rhétorique et forme de plaisanterie, l'ironie se situe d'emblée dans un champ intentionnel par l'implicite qu'elle renferme et qui détermine sa propre condition d'existence. Si elle consiste communément à faire entendre à l'interlocuteur le contraire de ce qu'énonce l'auteur, elle se démarque de l'humour par la visée qu'elle soutient vis-à-vis du monde extérieur et la notion de sérieux q […] Lire la suite
GENRES LITTÉRAIRES, notion d'
Dans le chapitre « Dépasser la notion de genre ? » : […] C'est le cas dans le romantisme, en particulier allemand, qui insiste d'abord sur l'historicité et l'artificialité des genres, lesquels, de réalités immanentes pour les classiques, deviennent des objets d'étude à replacer dans leur contexte historico-culturel. Ainsi, à une approche rhétorique, qui prétendait dégager des invariants, mais aussi établir des normes censées refléter l'ordre naturel des […] Lire la suite
JUIF ERRANT MYTHE DU
L'histoire de ce personnage légendaire contient, dès le début de sa diffusion, certains éléments constitutifs d'un mythe. Cependant, il lui manque, et ce jusqu'à l'époque romantique, cette « prégnance symbolique » dont parle Cassirer. À ses débuts, la légende n'est en effet qu'un canevas qui sollicite l'imagination populaire, d'où elle est sortie. En effet, dès son apparition, au xiii e siècle, l […] Lire la suite
LACOUE-LABARTHE PHILIPPE (1940-2007)
Né en 1940, tout comme Jean-Luc Nancy, et, comme ce dernier, professeur à l'université Marc-Bloch de Strasbourg, Philippe Lacoue-Labarthe s'inscrit dans la mouvance de Jacques Derrida (à propos duquel il organisa en 1980, avec Jean-Luc Nancy, un colloque à Cerisy-la-Salle publié sous le titre Les Fins de l'homme ). Aux limites de la philosophie, le questionnement serré de l'auteur conjugue et art […] Lire la suite
LENAU NIKOLAUS (1802-1850)
Les compositions épiques et dramatiques de Nikolaus Lenau, poète autrichien de l'époque postromantique, sont marquées par une inguérissable nostalgie de la liberté. Ses pièces lyriques, ouvertes aux appels de la nature et du vagabondage, ont souvent inspiré les musiciens, à commencer par Franz Liszt, avec lequel il avait des affinités certaines, et jusqu'à Richard Strauss qui a trouvé chez lui l'a […] Lire la suite
LETTRES SUR LA PEINTURE DE PAYSAGE, Carl Gustav Carus - Fiche de lecture
Les Lettres sur la peinture de paysage de Carl Gustav Carus (1789-1869), publiées en deux éditions en 1831 et 1835, ont été souvent considérées comme un manifeste de l'esthétique romantique du paysage en Allemagne. Si elle n'est pas dépourvue de fondement, cette lecture tend pourtant à occulter l'extrême diversité des traditions qui nourrissent l'ouvrage, une diversité qui tient à la personnalité […] Lire la suite
LIVRET, musique
Dans le chapitre « Quand et où ? » : […] Au xviii e siècle, déjà, mais de manière très ponctuelle, certains musiciens dramatiques ont écrit eux-mêmes leurs textes, tel l'Anglais Charles Dibdin (1745-1814). Jean-Jacques Rousseau, précurseur d'un « renversement » des sensibilités et des pensées esthétiques, apparaît ici comme un modèle, lui qui fait de la musique « l'origine des langues ». Paradoxalement, Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, q […] Lire la suite
MÖRIKE EDUARD (1804-1875)
Peu abondante, l'œuvre de Mörike est d'une qualité constante. Indifférent à la politique, n'estimant guère Heine, le plus connu des poètes polémistes, il porte à une perfection extrême les qualités de l'École souabe : musicalité du vers, plasticité des images, attachement au terroir et à la poésie populaire. Mais l'étroitesse et, parfois, la sécheresse de cette poésie d'une placidité bourgeoise so […] Lire la suite
MÜLLER WILHELM (1794-1827)
Sans l' Intermezzo lyrique de Heinrich Heine et sans les deux cycles de lieder, La Belle Meunière et Le Voyage d'hiver , de Franz Schubert, qui se souviendrait encore aujourd'hui — hors des limites du monde germanique — du nom et du rôle du poète de l'école souabe, Wilhelm Müller ? Bien que né à Dessau, c'est sous le nom de « Müller le Grec » que le poète est d'abord connu par ses contemporains. […] Lire la suite
NATURE PHILOSOPHIES DE LA
Dans le chapitre « La « Naturphilosophie » » : […] Les thèmes de la Naturphilosophie se mettent donc en place, et l'on peut aussitôt donner l'une des définitions qui ont été proposées de ce type de philosophie. Elle est due à Heinrich Schmidt, dans son Philosophisches Wörterbuch : « Ensemble des tentatives philosophiques d'interprétation et d'explication de la nature, que ce soit directement à partir de la vie de la nature, ou bien à l'aide des […] Lire la suite
NOSTALGIE
Dans le chapitre « Un concept philosophique » : […] On connaît l'image romantique du voyageur à la recherche d'une terre d'accueil ; et l'on sait déjà que le mirage du port s'évanouira au fur et à mesure que le voyageur s'en approchera. Rappelons à ce propos l'importance des cycles musicaux de Schubert, qui, sur les poèmes de Wilhelm Müller dans le Voyage d'hiver , condamnera le voyageur à l'errance sans fin sur la ritournelle répétitive d'un viol […] Lire la suite
NOUVELLE
Dans le chapitre « La nouvelle en Europe » : […] En Europe, l'histoire de la nouvelle commence, d'après certains chercheurs, à l'Antiquité gréco-romaine, mais d'autres placent ses débuts à la fin du xiii e siècle, où elle émerge des décombres du Moyen Âge pour s'imposer comme genre autonome. Véhicule de la croyance incrédule de la Renaissance, bien qu'elle soit issue de l' exemplum , elle est rarement d'inspiration ecclésiastique ; imprégnée de […] Lire la suite
NOVALIS (1772-1801)
Dans le chapitre « Le roman inachevé » : […] > « Le roman doit être poésie de part en part », écrit Novalis. Poésie, par le héros, Heinrich von Ofterdingen, qui ne conserve de son homonyme troubadour que peu de chose, hors les récits de guerres saintes et de chevaliers. Poésie, de par cette volonté de l'auteur d'en faire un « Anti-Meister », un antiroman de formation à la manière de Goethe. Car si Wilhelm Meister « devenait » quelqu'un, Hei […] Lire la suite
ORIENTALISME, art et littérature
Dans le chapitre « Les deux Orients » : […] Le mot fait son apparition en Europe occidentale dans les premières décennies du xix e siècle. En France, il est admis par l'Académie en 1840 : comme toujours, la reconnaissance entérine a posteriori un usage et, dans le cas présent, un fait intellectuel qui concerne aussi bien les lettres que les sciences de l'homme. Si la vogue de l'orientalisme doit son essor à la vulgarisation de recherches é […] Lire la suite
POÉTIQUE
Dans le chapitre « L'autonomie de la littérature » : […] C'est avec l'avènement du romantisme (allemand) que la notion de littérature sera établie dans son autonomie et c'est aussi le début de la théorie littéraire au sens strict (et sans guillemets). Les concepts de représentation et d'imitation cessent de jouer un rôle dominant pour être remplacés au sommet de la hiérarchie par celui de beau, et ceux qui lui sont corrélés : l'absence de finalité exte […] Lire la suite
ROMANCERO, Heinrich Heine - Fiche de lecture
Le Romancero (1851), dernier grand recueil lyrique de Heinrich Heine (1797-1856), l'écrivain allemand exilé à Paris, expose dans une veine grinçante et radicale le bilan d'un rapport singulièrement déchiré avec le genre poétique. Dès le Livre des chants (1827), Heinrich Heine avait discrètement sapé les fondements de la poésie romantique allemande en situant son écriture dans la proximité insist […] Lire la suite
RUNGE PHILIPP OTTO (1777-1810)
Le meilleur représentant avec Caspar David Friedrich du romantisme allemand en peinture. Runge s'est formé à l'Académie des beaux-arts de Copenhague (1799-1801), qui attirait à l'époque les jeunes talents de l'Allemagne du Nord, puis à Dresde (1801-1803), où il fit la connaissance de Ludwig Tieck. Il fut également lié à Goethe, après avoir participé au prix annuel de Weimar, organisé à l'instigati […] Lire la suite
SATANISME, littérature
Dans le chapitre « Du satanisme considéré comme fondement des beaux-arts » : […] Il serait parfaitement abusif de porter au compte de Satan tout ce qui, dans la littérature et dans l'art « décadents », vise à magnifier le mal, à revivifier par le culte d'une antinature des sensibilités blasées, à faire rendre gorge à une société engluée dans la foi au progrès. Il faudrait alors citer Villiers de l'Isle-Adam, Péladan, le jeune Barrès et beaucoup d'autres. Il reste que la céléb […] Lire la suite
SAVIGNY FRIEDRICH KARL VON (1779-1861)
Enseignant le droit romain à l'université de Marburg, Savigny s'impose par ses qualités de juriste dès la publication de son ouvrage Le Droit de la possession ( Das Recht des Besitzes , 1803). En 1808, il est nommé professeur à l'université de Landshut et, en 1810, il est appelé à inaugurer la chaire de droit romain à l'université de Berlin où il enseignera jusqu'à sa mort. Il fonde en 1815 la R […] Lire la suite
SCHLEGEL AUGUST WILHELM VON (1767-1845)
Né à Hanovre, August Wilhelm von Schlegel, frère aîné de Friedrich, étudie à partir de 1786 la théologie, puis la philosophie classique chez Christian Gottlob Heyne à l'université de Göttingen où l'influence de Bürger le marque profondément. Une collaboration suivie aux grandes revues de l'époque lui assure très vite une certaine notoriété. En 1798, il fonde, avec Friedrich, le célèbre Athenäum q […] Lire la suite
SCHLEGEL FRIEDRICH VON (1772-1829)
Dans le chapitre « La critique créatrice » : […] Né à Hanovre, Friedrich von Schlegel, frère cadet du célèbre August Wilhelm von Schlegel, mourut à Dresde. La personnalité du jeune Schlegel mérite quelque attention. À vingt ans, il écrivait à son frère : « Le suicide est une idée quotidienne chez moi depuis presque trois ans. » Dans d'autres lettres, il affirme que tout lui paraît vide, insatisfaisant, répugnant. Toute son existence a été marqué […] Lire la suite
SCHLEIERMACHER FRIEDRICH DANIEL ERNST (1768-1834)
Dans le chapitre « « Un Herrenhuter d'espèce supérieure » » : […] Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher est né la même année que Chateaubriand, à Breslau, où son père exerçait les fonctions d'aumônier militaire réformé. Durant l'absence de celui-ci, la mère, originaire d'une famille de pasteurs calvinistes, prit en charge l'éducation de ses enfants. Schleiermacher en garda l'empreinte : celle d'un piétisme fervent, dans le style de la communauté des frères mora […] Lire la suite
TEXTES ESTHÉTIQUES (F. W. J. Schelling)
Les réflexions sur l'art du philosophe allemand Friedrich Wilhelm Schelling (1775-1854) ont eu une incidence majeure sur l'histoire intellectuelle allemande des années 1790-1820, et ce pour deux raisons. Non seulement elles ont exercé une influence importante sur de nombreux écrivains, philosophes et artistes de cette période – parmi lesquels Goethe, Hegel ou encore le paysagiste Josef Anton Koch […] Lire la suite
TIECK LUDWIG (1773-1853)
Le nom de Tieck est indissolublement lié à la genèse et à la diffusion du romantisme allemand. Le cénacle de Berlin, en 1797, celui d'Iéna un peu plus tard ont reçu de puissantes impulsions de ce génie précoce, éveillé et rêveur, ironique et fantasque, plus ample d'ailleurs que profond et dont la production abondante, inégale, toujours suggestive, comporte des œuvres qui demeurent : tels, pour la […] Lire la suite
VEILLES DE BONAVENTURA LES
Qui est Bonaventura ? On a avancé des noms célèbres : Schelling, Jean Paul, F. Schlegel, Clemens Brentano, E. T. A. Hoffmann, Gotthilf Heinrich Schubert. Il a été question d'écrivains plus obscurs comme Friedrich Gottlob Wetzel ou bien August Klingemann. On a même pensé à une femme : Caroline Schlegel-Schelling. De toutes ces thèses, aucune ne se révèle absolument satisfaisante. Le poète qui se di […] Lire la suite
VOLKSLIED
Par opposition à Kunstlied (chanson savante), le terme allemand de Volkslied est traduisible faute de mieux par « chant populaire », mais ne recouvre pas exactement les mêmes données que ce vocable français. Le mot est introduit pour la première fois à l'époque moderne par Johann Gottfried Herder (1744-1803), qui veut redonner vie au genre, à propos de son recueil de chants allemands et étranger […] Lire la suite
WACKENRODER WILHELM (1773-1798)
Connu comme précurseur du romantisme allemand, mais principalement en tant qu'ami et collaborateur de Ludwig Tieck, Wilhelm Heinrich Wackenroder est né à Berlin dans une famille de fonctionnaires prussiens. Il était de faible constitution et mourut à vingt-cinq ans ; la minceur de son œuvre contraste avec l'importance de son influence, située moins au niveau des idées ou des procédés littéraires q […] Lire la suite
L'Allemand Hermann Hesse (1877-1962), poète, romancier, critique et éditeur
Crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images
Philipp Otto Runge, Le Repos pendant la fuite en Égypte 1805-1806 Huile sur toile Musée Goethe, Francfort, Allemagne
Crédits : Bridgeman Images
Caspar David Friedrich, Le Watzmann, 1824-1825 Huile sur toile, 135 cm × 170 cm Alte Nationalgalerie, Berlin
Crédits : DeAgostini/ Getty Images
Les frères Grimm : Jakob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Célèbres pour leurs Contes, ils furent des philologues et des médiévistes allemands reconnus
Crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archive/ Getty Images
Moine au bord de la mer, C. D. Friedrich
Caspar David Friedrich, Moine au bord de la mer 1808-1810 Huile sur toile 110 cm x 171,5 cm Nationalgalerie, château de Charlottenburg, Berlin
Crédits : J. P. Anders, Bildarchiv Preussischer Kulturbesitz, Berlin
Trois Âges de la vie (ou Les Trois Âges de l'homme), C. D. Friedrich
Caspar David Friedrich, Trois Âges de la vie (ou Les Trois Âges de l'homme) 1834-1835 Huile sur toile 72,5 cm x 94 cm Museum der Bildenden Künste, Leipzig, Allemagne
Crédits : Museum der Bildenden Künste, Leipzig, Allemagne
Voyageur contemplant une mer de nuages, C. D. Friedrich
Le thème du Wanderer, qui associe errance et voyage intérieur, irrigue tout le romantisme allemand On le retrouve en peinture chez Friedrich, en musique chez Beethoven et Schubert Caspar David Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages, huile sur toile, 95 cm × 75 cm Kunsthalle, Hambourg...
Crédits : Bridgeman Images