KOCH ROBERT (1843-1910)
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Les méthodes de culture bactérienne
Cultures pures
Voici ce que préconise Koch : « Un fluide nutritif stérile est placé dans un flacon désinfecté, afin d'être à l'abri d'un contaminant. Ce fluide est inoculé avec le matériel contenant les micro-organismes que l'on veut obtenir en culture pure. S'il y a croissance dans ce premier flacon, des inoculations seront pratiquées à partir de là dans des récipients préparés comme l'a été le premier. En fait, c'est presque exactement ce qui se produit quand une maladie infectieuse se transmet d'un animal à un autre. »
Parmi les précautions indispensables, il importe que « le produit inoculé ne contienne que le micro-organisme dont la culture pure est souhaitée », faute de quoi on ne cultive qu'un mélange de microbes.
Isolement des souches : le passage sur milieu « solide »
Robert Koch utilise d'abord une « astuce » très simple : inoculer des tranches de pommes de terre bouillies placées dans un récipient stérile, voir s'y développer des colonies dont on constate qu'elles correspondent chacune à la croissance d'un germe initial, sélectionner ainsi différentes souches que l'on « repique » sur des milieux stériles une par une (ponctuellement ou en nappe). « Que sont, explique-t-il, ces colonies poussant sur les tranches de pomme de terre ? [...] Sauf quelques exceptions [...] de nombreux micro-organismes ont pu contaminer la préparation [...] et mon attention a donc été retenue par le fait qu'une solution nutritive pouvait être transformée en milieu solide par addition de gélatine en contrôlant la stérilité des récipients utilisés. » Ainsi, l'ensemencement en surface sur le milieu gélifié permettait d'obtenir des colonies séparées.
La méthode devait être améliorée par la suite en remplaçant (aussi souvent que possible en fonction des besoins des microbes) la gélatine par de l'agar-agar, c'est-à-dire la gélose que fournissent certaines algues, et le récipient en forme de fiole par la géniale « boîte de Petri » (deux couvercles de verre emboîtés l'un dans l'autre). Koch étudie la prolifération de la bactéridie charbonneuse, découvre les formes sporulées, montre leur importance pour expliquer l'étiologie de la maladie et réalise les premières images photographiques de la sporulation. Il comprend alors la nécessité de se plier à une technique rigoureuse qu'il est un des premiers à codifier : coloration des microbes, stérilisation des milieux de culture et du matériel bactériologique, méthodes d'isolement des germes.
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Écrit par :
- Jean BRETEY : professeur honoraire à l'Institut Pasteur, membre de l'Académie de médecine
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Pour citer l’article
Jean BRETEY, « KOCH ROBERT - (1843-1910) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 19 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/robert-koch/