QUÉBEC
Le Québec est la plus vaste province du Canada, mais les quatre cinquièmes environ de son territoire reposent sur le Bouclier, que parsèment des milliers de lacs, écrins scintillant dans l'immense forêt. Alors que les basses montagnes des Appalaches apparaissent au sud du fleuve Saint-Laurent, c'est le corridor occupé par ce dernier qui constitue l'épine dorsale économique de la province. Celle-ci vit au rythme d'une bipolarité partagée entre la ville de Québec, capitale provinciale, et Montréal, la plus grande agglomération, un des centres industriels, commerciaux et financiers les plus importants d'Amérique du Nord. La production manufacturière québécoise représente le quart du total canadien, et le secteur est dominé par les industries du papier, des métaux de première fusion et les industries agricoles et alimentaires. L'hydroélectricité tient une place primordiale dans l'économie de la province. En 2006, la population du Québec s'élevait à 7 546 131 personnes, soit le quart des habitants du Canada.
Géographie du Québec
Situation et étendue
Avec une superficie totale de 1 540 680 kilomètres carrés, la province de Québec est trois fois plus grande que la France et sept fois plus que la Grande-Bretagne. Le territoire s'étire sur 18 degrés de latitude et 25 degrés de longitude. Il couvre 15,5 p. 100 de la surface du Canada. Seul, le territoire du Nunavut est aussi étendu. L'immensité est donc l'une des données fondamentales de la géographie du Québec : à l'intérieur de ses frontières pourraient se rassembler les cinq provinces de Terre-Neuve, de l'Île-du Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Ontario. Les limites maritimes sont beaucoup plus longues que les frontières terrestres. Le Saint-Laurent, sur une courte distance, et la rivière des Outaouais, sur une bonne partie de son parcours, séparent le Québec de l'Ontario.
La position géographique nordique du Québec a des incidences sur le climat et la végétation. Mais la rigueur n'affecte pas uniquement les conditions naturelles : les activités et la distribution de la population sont également touchées. Il ne faut donc pas s'étonner que, par suite d'un climat difficile, souvent hostile, la majeure partie du territoire québécois se situe en dehors de l'œkoumène continu. Villes et agriculture n'occupent que 2 p. 100 de la superficie provinciale tandis que les forêts commercialement exploitables en accaparent environ la moitié. On peut distinguer trois grands types de climats suivant une zonation latitudinale : au sud règne un climat continental humide, incorporant tout l'axe laurentien dans le « Canada des neiges », le Centre est soumis à un climat subarctique, alors que le Nord connaît une ambiance franchement polaire. À l'image du climat, la végétation se modifie en remontant du Sud vers le Nord : le Sud est principalement le grand domaine de la forêt mixte à essences variées comme l'érable ou le pin blanc. Plus au nord domine la forêt boréale avec ses grands résineux : c'est le royaume de l'épinette (épicéa). Au-delà du 52e parallèle, la forêt boréale devient de plus en plus rabougrie pour faire place progressivement à la toundra, terre d'élection des mousses et des lichens.
Population et peuplement
La population est répartie très inégalement à l'intérieur de la province. D'une manière générale, les régions périphériques sont les moins peuplées, et c'est le long du Saint-Laurent, particulièrement dans les six régions administratives entre Montréal et Québec, que se rassemblent le plus d'habitants. En 2000, 63 p. 100 des Québécois habitaient les cinq régions métropolitaines de recensement (R.M.R.), chacune équivalant officiellement à « tout agrégat urbain[...]
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Écrit par
- Jean-Louis JOUBERT : professeur à l'université de Paris-XIII
- Henri ROUGIER : agrégé de géographie, docteur d'État, professeur des Universités
- Antony SORON : maître de conférences, habilité à diriger des recherches, formateur agrégé de lettres à l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation, Sorbonne université
Classification
Pour citer cet article
Jean-Louis JOUBERT, Henri ROUGIER, Antony SORON, « QUÉBEC », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias

Québec : carte physique
Encyclopædia Universalis France
Québec : carte physique
Carte physique de la province du Québec.
Encyclopædia Universalis France
Autres références
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AMÉNAGEMENT LINGUISTIQUE
- Écrit par Loïc DEPECKER
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[...]La revendication linguistique peut aussi être l'expression de changements d'équilibres économiques, comme ce fut le cas pour la langue française au Québec dans les années 1960, les francophones ayant alors massivement accédé aux postes de commande économiques, ou pour le flamand en Belgique à partir[...] -
AMÉRIQUE DU NORD BRITANNIQUE ACTE DE L'
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La Constitution du Canada a de plus en plus ressemblé à un compromis que la province francophone du Québec considérait comme un mal à réformer d'urgence. Le 20 mai 1980, pourtant, le gouvernement du Parti québécois de René Lévesque, alors dominé par les indépendantistes modérés, échoue[...] -
AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géographie
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BOUCHARD LUCIEN (1938- )
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Homme politique canadien, né à Saint-Cœur-de-Marie (Québec) le 22 décembre 1938. Premier ministre du Québec de 1996 à 2001.
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BOURASSA HENRI (1868-1952)
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Bourassa siège de 1908 à 1912 au Parlement de Québec, où il s'affirme le champion du progrès social et de l'affranchissement économique des Canadiens français. Bientôt repris par des problèmes d'une portée plus vaste, il mène, en 1911, une campagne vigoureuse contre la politique navale des libéraux[...] - Afficher les 31 références
Voir aussi
- BORDUAS PAUL-ÉMILE (1905-1960)
- HYDROÉLECTRICITÉ
- SAGUENAY LE
- TÉMISCAMINGUE, Canada
- MONTÉRÉGIE, Canada
- LAVAL, Canada
- VADEBONCOEUR PIERRE (1920- )
- GIGUÈRE ROLAND (1929- )
- CHAMBERLAND PAUL (1939- )
- BRAULT JACQUES (1933- )
- GAUVREAU CLAUDE (1925-1971)
- DUBÉ MARCEL (1930-2016)
- POTVIN DAMASE (1879-1964)
- BESSETTE GÉRARD (1920-2005)
- FERRON JACQUES (1921-1985)
- THÉRIAULT YVES (1915-1983)
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