PHYSIOLOGIE ANIMALE
La physiologie aujourd’hui
L’étude physiologique cellulaire et moléculaire est indispensable à la compréhension des mécanismes de l’organisme, de leurs modifications en mécanismes pathogéniques (cancérogenèse, maladies auto-immunes, maladies neurodégénératives), et à la mise en œuvre de thérapies chirurgicales, pharmacologiques, cellulaires ou géniques. Nous avons déjà mentionné que la physiologie est la branche de la médecine qui exclut temporairement la pathologie. Mais à partir du moment où la physiologie devient scientifique, les données médicales peuvent servir de point de départ à des études physiologiques ou d’arguments pour modifier les connaissances physiologiques. Beaucoup de données de la pathologie ont été utilisées avec profit par la nouvelle physiologie bernardienne et la clinique est encore souvent un domaine dont les connaissances permettent la découverte de nouveaux mécanismes physiologiques dont la compréhension permet en retour d’améliorer les thérapies.
Aujourd’hui la physiologie a encore beaucoup de prétentions, notamment en s’associant aux approches de la biologie moléculaire, cette discipline qui s’était scindée et différenciée jusqu’à devenir autonome. Si bien que la physiologie et la biologie moléculaire ne constituent aujourd’hui qu’une seule biologie à visée médicale qui est à même de comprendre, par l’efficacité nouvelle de ses outils, la complexité des mécanismes pathogéniques d’individus pour leur proposer de nouvelles thérapies ciblées individuelles. Si le terme physiologie n’est plus guère employé de manière large, nombre de médecins se pensent « physiologistes » dès lors qu’ils mettent en œuvre les techniques et les connaissances les plus récentes de la biologie pour le bien des patients. La physiologie demeure la discipline dont les bases permettent à chacun de comprendre et d’écouter son corps, d’être vigilant par rapport à certaines sensations et douleurs récurrentes, de ne pas mettre en danger la vie d’un jeune enfant, de prendre la bonne décision d’aller consulter un médecin, et parfois de comprendre l’action thérapeutique nécessaire à la vie. En ce sens, la physiologie fait partie des connaissances ordinaires pour vivre en toute intelligence ; aussi doit-elle occuper une place essentielle dans l’enseignement des sciences de la vie et de la Terre à tous les niveaux d’enseignement. Certains pays démultiplient d’ailleurs ces enseignements en offrant non seulement un cours de biologie, mais également un cours distinct de « santé », dans lequel la physiologie s’associe aux connaissances médicales sur la nutrition, la croissance, la prévention des maladies ou la sexualité pour faire des collégiens et des lycéens des adultes responsables de leur qualité de vie et de celle des autres.
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Écrit par
- Jean-Gaël BARBARA : neuroscientifique, directeur de recherche CNRS
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